Chapitre 5

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A 6h30, nous faillîmes ne jamais nous lever, mais un effort surhumain nous permit de nous motiver. A 7h40, malheureusement, Alexandre passa nous chercher. J'étais encore plus sexy que la veille aux dires de ma meilleure amie. J'avais passé une robe noire bien moulante histoire de le faire enrager. Dès que j'apparus devant le lycée, tous les regards se braquèrent sur moi. J'entendis des commentaires fuser de tous les côtés. Ma bouche rouge se tordit en un léger sourire.


- "Tu es une bombe."


Mon sourire se fana immédiatement. Ce commentaire venait d'Alexandre, qui passa juste à côté de moi sans s'arrêter. En jetant un coup d'œil à ma meilleure amie, je constatai qu'elle n'avait rien vu, ni entendu. Tant mieux ! Je n'avais pas envie de parler de ce bel abruti toute la journée. Je n'avais pas envie d'en parler tout court en fait, que ça soit une seconde, une minute, une heure ou toute la journée. Je me recomposai donc un visage sûr, et serein. La matinée se déroula plutôt bien, car Alex ne vint pas m'adresser la parole. Léa et moi mangeâmes entre filles, en ville. Elle me traîna de force dans un petit restaurant dont le propriétaire était un bon ami de son oncle. La devanture me laissa vraiment perplexe, et je priai pour ne pas mourir d'une intoxication alimentaire. Je m'assis presque à contrecœur sur une chaise tandis que le patron, un bon gros monsieur à la moustache en bataille se dirigeait vers nous. Il serra Léa dans ses bras.


- "Comment tu vas ma belle ?" lui demanda-t-il avec un fort accent marseillais.

- "Je vais très bien, et toi Roland ?"

- "Ça va très bien ma chérie. Tu ne me présentes pas à ta ravissante amie ?" ajouta-t-il avec un grand sourire à mon intention.


Je me levai.


- "Si, bien sûr que si. Jade, je te présente Roland, le patron. Roland, voici Jade, ma meilleure amie depuis toujours."

- "La fameuse Jade ! Ce n'est que maintenant que tu nous présentes pitchounette ?" gronda le vieil homme en me serrant dans ses bras.


Je lui rendis son étreinte, un peu gênée.


- "Qu'est-ce que je peux vous servir les filles ?" nous lança-t-il tout en nous invitant à nous asseoir de nouveau.


Léa me consulta rapidement du regard. Je lui fis comprendre que je lui faisais confiance. Et c'était vrai. C'était en ce restaurant que je n'avais pas confiance ...


- "On va prendre plat et dessert. On aime tout, alors surprends nous."


Roland sourit.


- "C'est parti alors. Je suppose que vous avez cours à 14h ?"

- "Oui."

- "Je vais faire vite."


Nous lui sourîmes et il s'en alla en direction des cuisines. Je regardai tout autour de moi. Et la déco ... Que dire de la déco ? Elle était très rustique, avec une très forte touche marseillaise : des drapeaux et des écharpes de l'OM, des photos des joueurs, des autographes ... Je crus mourir. Jamais, et je dis bien jamais, je ne serais rentrée de moi-même dans ce restaurant, mais ma meilleure amie souhaitait être là, alors j'allais faire un effort.

Une histoire impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant