Chapitre XIV

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Elle se décolla de moi, les yeux grands ouverts. Je me contentai de lui faire un clin d'œil. Ainsi, je ne m'étais pas trompé. Ma mère allait être folle.


- « Dis rien. » me supplia-t-elle.

- « Bien sûr sœurette. Je suis trop heureux pour toi. » dis-je en la serrant de nouveau dans mes bras.


J'allais donc encore être tonton. Je souris de nouveau à ma sœur avant de m'emparer des valises que mon beau-frère n'avait pas pu porter. La maison commençait déjà à être emplie de rires et de bruit. Et aucun enfant n'était encore arrivé ... Lors que vint l'heure de l'apéritif, je sortis de quoi détendre encore un peu l'atmosphère. Avec un peu de chance, ça ferait arriver mes autres sœurs. En attendant, je me servis un verre de soda, par solidarité avec Anna. Et puis, je ne voulais pas que quelqu'un se doute de quelque chose. Elle l'annoncerait quand elle en aurait envie. Quand Tom et elle en auraient envie. Tandis que je servais une nouvelle coupe de champagne à tout le monde, moi y compris cette fois histoire de ne pas trop attirer l'attention non plus sur l'absence d'alcool dans mon verre, une voiture fit son entrée dans ma cour. Il s'agissait de Jo, ma plus vieille sœur, qui était dentiste, de son mari Philippe et de leurs quatre enfants : Charlotte, Adrien, Louis et Mathilde.Wahou, beaucoup trop d'enfants, pensai-je. Je les accueillis néanmoins avec un grand sourire. C'était tout de même ma sœur, mon beau-frère et mes neveux ! Je les pris tous dans mes bras et les invitai à entrer, portant un million de valises. Je les montai immédiatement à l'étage avec Philippe histoire de ne pas foutre le bordel en bas. Mon beau-frère, pourtant si joyeux d'habitude, ne décrocha pas un mot. C'était ultra bizarre venant de lui.


- « Ça va Phil ? »

- « Hein ? Euh oui. »


Il avait vraiment l'air ailleurs.


- « Tu veux en parler ? » insistai-je.

- « Ça va, je t'assure. »


Vu sa tête, je préférai laisser tomber. Il avait vraiment l'air au fond du trou pourtant, mais bon si il ne voulait rien me dire, je ne pouvais quand même pas l'obliger à parler. Nous redescendîmes en silence, pile au moment où arrivait Béa, ma dernière sœur. La dernière, comme toujours. Elle et son mari Christophe, étaient géniaux. Ils me faisaient toujours hurler de rire. Ils étaient à la tête de leur hôtel-restaurant, qui marchait à fond. Leurs deux enfants, Eva et Gabrielle, des jumelles de 4 ans, surgirent comme des tornades. Elles étaient adorables avec leurs boucles blondes et leurs grands yeux bleus.


- « Salut tonton ! » s'exclamèrent-elles en cœur tandis que je les soulevai, une princesse dans chaque bras.

- « Salut les filles. »


Elles déposèrent chacune un baiser sur ma joue avant de gesticuler pourque je les pose par terre. Elles ne tenaient pas en place.


- « Toujours autant de succès avec mes filles, frangin. Je vais peut-être les laisser chez toi en repartant. » plaisanta ma sœur en me serrant dans ses bras.

- « Quand tu veux sœurette. »


Ma famille était enfin au complet. Ma mère avait l'air plus heureuse que jamais. Elle adorait tous nous avoir en même temps. Elle aimait voir tous ses enfants et ses petits-enfants réunis. Et elle ne se gênait jamais de nous faire remarquer à Anna et moi, qu'il était peut-être temps de lui faire des petits-enfants à notre tour. Heureusement pour elle, Alice était encore un peu jeune pour avoir droit à ce refrain, mais d'ici quelques années ...


- « Alors Marco, t'as pas une jolie fille à nous présenter ? » me demanda Anna, assise juste à côté de moi.


Alice, qui était assise de l'autre côté, ne put s'empêcher de ricaner. Tu m'étonnes ... Vu tout ce dont elle était au courant.


- « Non, j'ai personne en ce moment. »


Hormis Jade qui obsédait mes pensées et mes fantasmes, et Chloé qui se ramenait six mois après notre rupture avec un gamin en route.


- « C'est un peu compliqué. » intervint Alice.


Je lui fis les gros yeux. Oh la connasse, elle n'allait quand même pas oser ?! Si elle évoquait Jade devant mes parents, je la tuais.


- « Oh toi, je sens que tu sais des choses. » s'exclama Anna en se penchant en avant, soudain captivée par les paroles de ma plus jeune sœur.

- « En fait ... »

- « En fait rien du tout. » la coupai-je.

- « Laisse la parler. » m'ordonna Anna.


Je soupirai.


- « Il sait plus quoi faire pour trouver une meuf. » se contenta de répondre Alice.


Ouf ! Elle avait fermé sa gueule. Heureusement pour elle ... Si elle avait fait ne serait-ce qu'une allusion à Jade, je l'aurais noyée. Je lui fis un bon gros regard noir pour la forme. Elle venait de me mettre un coup de pression monstrueux là. Je regardai brièvement ma montre et constatai qu'il était l'heure de se mettre à table. J'avais prévu un repas rapide pour les gamins, le classique jambon coquillettes. Je comptais les faire manger dans le salon, devant la télé, en bon tonton que j'étais. Je les installai rapidement, lançai un dessin-animé avant de faire passer le reste de ma famille dans la salle à manger, où un repas un peu plus élaboré les attendait. La fin de la soirée se passa dans la bonne humeur. J'étais ravi de tous les avoir sous mon toit, même si l'ambiance entre Jo et Phil ne semblait pas au beau fixe. J'allais mener mon enquête ...

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Oups, je vous ai complètement oubliés! Pour la peine, je vous publie deux chapitres ce soir! Des bisous.

Une histoire impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant