Chapitre X

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La suite de la semaine se passa mal. Très mal. Chloé m'avait appelé après mon conseil et ma désillusion avec Jade, mais je n'avais pas décroché. Alors elle m'avait appelé, encore et encore. 37 appels manqués. J'avais fini par lui répondre. Elle souhaitait seulement me rappeler que son terme était proche ... Qu'est-ce que j'en avais à foutre ! Elle voulait quoi ? Que je lui tienne la main pendant son accouchement ? Moi à sa gauche, et Rafa à sa droite ? Pauvre folle. J'avais donc commencé ma semaine avec la colère à son maximum. J'avais été exécrable avec les élèves, j'avais eu mon regard noir le plus con ... Même avec Jade. Enfin avec elle, ça avait plutôt été « j'évite ton regard ». Je ne voulais pas la regarder. Elle avait dû me prendre pour un gros con, mais à ce stade je m'en foutais. Elle me pourrissait la vie sans même en être consciente. Personne ne m'intéressait à part elle, et si le bébé de Chloé était bien le mien, et bien personne ne s'intéressait plus à moi non plus. Je finirais ma vie seul. Comme un con. Mon portable vibra. Chloé. J'allais finir par la tuer. Cette nana n'avait pas compris que quoi qu'il arrive, JAMAIS je ne me remettrais avec elle. Nous étions jeudi soir, les vacances de Noël commençaient enfin demain. J'en rêvais tellement ... Un nouveau message de mon ex me fit vriller. Je m'emparai de mes clés de voiture et filai comme un fou sur la route du front du mer. Ma voiture de sport était mon bébé. Mon joujou. Cette route était ma route préférée. Cette partie était souvent déserte et me permettait d'observer la mer autant que je le voulais. Et aujourd'hui, voir la mer était ce qui pouvait me faire le plus de bien. Je finis même par me garer avant de pouvoir profiter pleinement du paysage. Il faisait beau en dépit du froid, le ciel bleu était dégagé, et le soleil brillait sur l'eau, la faisait miroiter. Quelques bateaux avaient bravé les températures plus que fraîches et naviguaient paisiblement sur la Méditerranée. Le spectacle était ... apaisant. Je fus soudain secoué de frissons. Si je restais là, j'allais finir par tomber malade, et c'était bien le dernier truc que je souhaitais durant cette semaine déjà merdique. Je remontai donc en voiture, mais décidai néanmoins de finir la promenade de la falaise en voiture avant de rentrer. Avec le chauffage à fond, je ne risquais pas de tomber malade. Tandis que je montais le son de la radio en reconnaissant l'une de mes chansons préférées, j'aperçus un peu plus loin un joggeur. Ou une joggeuse plutôt. Quelle folle ! Il faisait un froid de canard. Plus jem'approchais, plus j'avais l'impression que la jeune femme boitait. Putain ...  c'était Jade ! Même de dos je la reconnaissais ... Karma de merde. En même temps, si le destin ne cessait de la mettre sur mon chemin, c'était peut-être pour une bonne raison. Je ralentis l'allure et ouvris la fenêtre passager dès que je fus àsa hauteur.


- « Jade ? »

- « Monsieur Ramos ! » s'étonna cette dernière. « Comment allez-vous ? »

- « Bien. Toi en revanche, ça n'a pas l'air d'être la grande forme. » répondis-je.

- « Une vieille entorse. »

- « Tu habites loin ? »


Pitié, qu'elle dise oui ...


- « Environ 4 ou 5 km. »


Yes !


- « Quoi ?! » m'exclamai-je, un peu faussement mais elle ne sembla pas le remarquer, en proie à une douleur assez intense visiblement.

- « Oui, c'est un peu loin, mais je ne suis pas du genre à me plaindre. »

- « Je n'en doute pas, mais s'il te plaît, laisse moi te ramener. »


Dis oui, dis oui ...


- « Je ne pense pas que ça soit sur votre route. »


Bordel, Jade !


- « S'il te plaît, Jade. » insistai-je, vraiment désireux à présent de passer un peu de temps seul avec elle.

Une histoire impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant