Chapitre 27

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J'obtempérai. Un frisson me secoua. J'avais un mauvais pressentiment. Je n'étais pas capable d'expliquer pourquoi, mais je sentais que ça allait mal se passer ...


- « Bien, vous êtes ici pour une histoire assez ... délicate. »

- « C'est-à-dire ? » intervins-je.


Je n'étais pas d'humeur à être polie et bien élevée.


- « Je vais aller droit au but. » reprit Monsieur Rocher, le bon vieux et gros proviseur de notre établissement. « Monsieur Lambert est venu me trouver ce matin pour me révéler quelque chose. Dans la nuit de vendredi à samedi, il est venu chez vous, Mademoiselle Thomas. »

- « En effet. »

- « Et il a vu quelque chose chez vous. »

- « Quelque chose ? » l'interrompis-je.

- « Il a vu les affaires de Monsieur Ramos dans votre salon. Alors, je vous pose la question à vous, Monsieur Ramos. Étiez-vous là-bas ce fameux soir ? »


Mon bel espagnol ouvrit la bouche.


- « Oui. » avoua-t-il.

- « Que faisiez-vous chez Mademoiselle Thomas ? »


Je pris la parole avant Marco.


- « Nous nous sommes croisés alors que nous courrions et je l'ai invité à venir boire un verre chez moi. Il n'y a rien d'illégal à ça il me semble. »

- « En effet, il n'y a rien d'illégal à ça. Ce qui l'est en revanche, c'est une relation sexuelle entre un professeur et une élève mineure. Monsieur Ramos, je me dois de vous rappeler que vous encourez deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. »


Je vis Marco se tendre. L'enjeu était énorme pour lui. Je n'y avais pas du tout pensé jusqu'ici. Bien sûr, je savais qu'il pouvait perdre son poste, mais je n'avais jamais pensé à la loi et aux sanctions que mon prof encourrait ...


- « Sauf que je suis majeure. » intervins-je.


Le proviseur jeta un coup d'œil à Alexandre. Ce dernier reprit.


- « Pas quand je suis venu chez toi vendredi ! »

- « C'était vendredi pour toi parce que tu ne t'étais pas couché, mais quand tu es venu chez moi il était presque 3h du matin, donc nous étions le 24 Janvier, jour de mon anniversaire. Vérifiez dans mon dossier. » ajoutai-je à l'intention du proviseur.

- « J'ai vérifié avant que vous n'arriviez et si, effectivement, il était plus de minuit, il n'y aurait rien eu d'illégal. Cependant, cela reste peu correct d'un point de vue moral. »

- « Écoutez, j'ai eu l'honnêteté de vous dire que Monsieur Ramos était effectivement chez moi alors que j'aurais pu vous dire qu'il n'avait jamais mis un pied chez moi. Je ne comprends pas pourquoi vous insinuez que nous avons eu des relations sexuelles. »

- « Monsieur Lambert ? » reprit la proviseur.

- « Lorsque je suis arrivé chez Jade, elle est descendue m'ouvrir en sous-vêtements. » lâcha ce dernier.

Une histoire impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant