Épisode 2 - 18 Seules dans le Noir

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Annabelle appuie sur la barre qui fait office de poignée et la porte s'ouvre. Dès que Taylor est passée, elle referme le battant, juste à temps car déjà la chose qui les poursuit s'y écrase de tout son poids. Des coups suivent, suffisamment puissants pour déjà déformer le métal épais. La chose n'a pour le moment pas trouvé le système d'ouverture, mais il suffirait d'un peu de malchance.

Elles sont dans une cage d'escalier en béton et ont le choix entre descendre et monter. Taylor commence à se diriger vers la surface, mais la vampire la rattrape par le poignet :

— Il faut descendre.

— La sortie est en haut !

— Nous serions à découvert. Fais-moi confiance.

L'ex petite amie de Lionel considère la question, mais lorsqu'un coup plus violent que les autres fait plier le haut de la porte, elle réagit et se met à descendre. Elles dévalent les marches quatre à quatre malgré leurs blessures et arrivent après une course interminable devant une autre porte, affublée d'un panneau « ne pas entrer » et lourdement cadenassée.

Taylor se fige et se prend la tête dans les mains, désespérée en voyant leur issue compromise. Plus haut, la porte finit par voler en éclats et elles entendent le monstre s'engouffrer dans l'escalier, à leur poursuite.

Annabelle saisit et brise le cadenas d'un coup sec, sous le regard étonné de la barmaid, puis lui fait signe d'entrer. La jeune femme s'exécute sans attendre et une nouvelle fois elles se retrouvent séparées de l'horreur par une simple porte. Celle-ci non plus ne tiendra pas longtemps.

Taylor trouve un interrupteur et une lumière faiblarde éclaire les lieux, entre débarras et local de service. Annabelle repère une vieille armoire à dossiers et toutes deux la déplacent, tant bien que mal, pour barricader l'entrée. La créature est déjà en train de s'y attaquer, mais cela devrait la retarder au moins quelques minutes.

— Cherchez une issue, ordonne-t-elle. Nous n'avons pas beaucoup de temps.

— Votre dos... Vous êtes blessée.

Elle ressent une pointe de culpabilité devant le regard inquiet de Taylor. Après tout, elle était sur le point de la tuer quand tout a dégénéré et maintenant celle qui devait être sa victime s'inquiète pour elle.

Mais ce n'est pas le moment de penser à cela, ni à quoi que ce soit d'ailleurs. Il faut agir.

— Plus tard. Quand nous serons à l'abri.

Il n'en faut pas plus pour qu'elles fouillent les lieux, à la recherche d'une sortie. Mais s'il y a ce qui faut de matériel abandonné, de meubles cassés, de gravats et de débris, Annabelle ne trouve pas d'issue. L'armoire commence à trembler dangereusement sous les charges du monstre et sa blessure la fait souffrir de plus en plus.

Sans oublier le besoin de sang, qui se fait de plus en plus pressant.

— J'ai trouvé quelque chose, lance soudain Taylor.

Quand Annabelle la rejoint, elle lui montre un vieux conduit d'aération, à deux mètres du sol, étroit et poussiéreux. La vampire soupire de façon très humaine : ce n'est vraiment pas comme cela qu'elle imaginait la fin de la soirée.

La barmaid a trouvé un vieux fauteuil aux roulettes grinçantes, qu'elle installe contre le mur.

— Qui passe la première, demande-t-elle à Annabelle ?

Comme réponse, la vampire se débarrasse douloureusement de son trench avant de monter sur le siège. Elle déloge la grille d'aération à l'aide de sa force surhumaine, ce que Taylor n'aurait jamais pu faire. Puis elle se hisse, tant bien que mal, ses blessures s'ouvrant dans l'effort. Elle manque de tomber en arrière sous la douleur vive, mais la petite blonde la retient et la pousse vers le haut. Annabelle parvient enfin à se glisser à l'intérieur, ses plaies béantes frottant contre l'aluminium du conduit.

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