Chapitre 66

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Deux jours sont passés. Je me suis reposé. J'ai fait comme si j'allais mieux, physiquement et surtout psychologiquement. C'était dure, mais je sais mentir. Je voulais juste quitter cette espèce d'infirmerie, aussi qualifié qu'un hôpital. Le médecin m'a dit de ne surtout pas trop faire de choses brusques pendant au moins deux semaines, ce qui signifie plus d'entrainement. J'ai une visite médicale à faire tous les trois jours. J'ai vraiment l'impression d'être une espèce de chose fragile qu'on a peur de casser. Je me sens toute honteuse. J'ai l'impression de passer pour une folle.

J'ai quitter mon lit d'hôpital, pour revenir dans le lit de la chambre d'Ethan.

Une chose me perturbe l'esprit depuis que je me suis réveillé. De quoi parlaient Rebecca et Ethan avant que je me réveille? J'ai entendu quelques paroles mais c'est tout. C'est insuffisant et pourtant elles signifiaient beaucoup.

« Mais t'es complètement malade!

Ça peut pas continuer comme ça.

Mais enfin, tu peux pas lui dire ça maintenant, elle viens de péter une durite ! »

C'est ce qu'ils s'étaient dit. Je sais pas si je dois demander des explications. Je sais pas si je dois dire quelque chose ou en parler. J'en sais rien. Je me sens bête, un peu comme un légume. Je suis allongé dans le lit, à regarder le plafond et à penser. Je pense trop. Ethan entre enfin dans la chambre. Et bien il était temps! Ça fait depuis que je me suis réveillé que je ne l'ai pas vu. Il n'est même pas venu me voir une fois. Je le comprend plus. Je ne l'ai jamais vraiment compris...

« Ça va mieux? me demanda t-il

- Ouais, merci.

Il s'avance un peu, doucement. Il passe sa main derrière sa nuque. Il a l'air gêné... Génial, ça nous avance ça... On dirait qu'il veut me dire un truc, mais qu'il n'y arrive pas. J'arrive pas à savoir quoi, ma ça à l'air grave vu son regard...

- Tu dois me dire quelque chose? lui demandais-je

- Oui... Enfin non, ça peut attendre... Repose toi.

- Je suis pas une espèce de chose fragile, qu'on est obligé de prendre avec des pincettes. Crois pas que je suis la pauvre fille totalement barge dans sa tête à qui il n'arrive que des malheurs, qui est faible. Alors si t'as un truc à me dire dit le moi maintenant.

Il s'assoit sur le rebord du lit et se prend la tête dans les mains. Il souffle un bon coup et décide enfin de me regarder droit dans les yeux.

- Je pense qu'il vaut mieux, pour nous deux, qu'on s'en arrête là.

- Comment ça? demandais-je pendant qu'une boule se forme dans ma gorge par ce que je sais bien ce que ça signifie

- C'est mieux qu'on soit juste...

- Plus ensemble ?

- Qu'on soit juste coéquipier, pote.

- Ok. dis-je en faisant la fille forte et de pierre

- Bon, ben, heu... je vais te laisser ma chambre et je vais dans une autre chambre. J'ai déjà enlevé toutes mes affaires, pendant que t'était à l'infirmerie.

- Ok.

Il se lève et part, me laissant seule. Encore. Il ferme la porte derrière lui, sans un regard. Rien. Je ressens un nouvelle déchirure. Je fais finir brisé et irréparable si ça continu comme ça. Je dois être devenu tellement folle qu'il ne veut plus de moi.

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