Chapitre 12

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Gustave croyait rêver. La jeune femme se tenait droite comme un I visiblement quelque peu mal à l'aise. En effet Adélie n'était pas habituée à avoir autant de paires d'yeux fixés sur elle. Personne n'osait faire de mouvement, tous attendaient la réaction de leur Souverain.

Gustave semblait paralysé, aucun muscle de son corps ne souhaitait bouger, ses yeux étaient plantés dans ceux de la jeune femme.

Adélie balada doucement son regard dans la pièce, des guirlandes de lys tombaient du plafond et de magnifiques compositions florales ornaient les tables. Elle restait subjuguée par l'aura que dégageait la salle.

Le cœur du Roi lui criait de courir vers sa bien aimée pour la prendre dans ses bras mais toutes ces personnes autour de lui l'en empêchait et cela le plongeait au bord de la folie. Il leva doucement la tête vers le balcon où son conseiller lui fronçait les sourcils, mais pour qui se prenait se bougre ? Personne ne pouvait rien interdire au Roi.

Gustave fit un signe de main en direction des musiciens et la musique reprit de suite. Il tendit une main vers Adélie. Celle-ci sentait son cœur battre si fort dans sa poitrine qu'elle le pensait exploser.

Elle s'avança pieusement vers son Souverain et posa sa douce et petite main dans le creux de la sienne. Le Roi l'attira à lui si bien que leurs corps furent presque collés. Les chuchotements qui s'élevaient dans la foule prouvait que ce genre de comportement était indécent en publique mais Gustave n'en fit qu'à se tête.

Ils démarrèrent leur valse comme si personne ne les regardait, comme si il n'y avait aucun bal, comme si Adélie n'étais pas fille de jardinier, comme si Gustave n'était pas le Roi de Vésan. Plus rien ne comptait à leur yeux que leur danse.

Adélie n'avais que très peu dansé dans sa vie mais par chance le Roi la guidait bien. Sa robe virevoltait au rythme de leur pas.

Les deux amants n'auraient échangé ce moment pour rien au monde quand Gustave regarda vers le balcon. Sa mère l'observait le visage fermé.

Il ne voulait point danser avec une autre demoiselle que celle qu'il tenait dans ses bras à cet instant, il ne souhaitait plus faire semblant de sourire mais le faire vraiment aux coté d'Adélie.

Le danse finit, ils se firent mutuellement la révérence et le Roi partit à la recherche de la Reine-Mère. Laissant la pauvre jeune femme démunit au milieu de toutes ces prétendantes.

Adélie revenue durement sur terre. Les regards noirs des autres jeunes filles et les chuchotements la mirent si mal à l'aise qu'elle se mit à compter les battements de son cœur pour ne pas s'effondrer.

Au tournant d'un couloir, Gustave aperçut enfin sa mère.

« -Mère ! s'écria-t-il pour la rattraper

-A quoi jouez-vous donc !? Le gronda-t-elle

-Justement mère, je ne veux plus jouer cette comédie grotesque, rire et sourire à toutes ses jeunes femmes qui pensent avoir une chance d'être la future Reine de Vésan, je ne veux plus faire semblant, je ne veux pas d'une vie comme cela ! »

La Reine-Mère s'arrêta de marcher pour se tourner vers son fils. Un sourire coquin sur le coin des lèvres.

« Mon fils, Votre Altesse, vous êtes Roi et c'est de cela que votre vie sera faite à présent sachez le et plus vite vous l'accepterez, mieux ce sera pour le peuple et nous même, elle approcha pour lui caresser la joue, éloigner vous de cette misérable jeune femme qui vous fait tourner la tête et choisissez un parti qui consolidera nos alliances »

Gustave se dégagea en grimaçant

« Vous êtes un monstre mère, bientôt je me marierez et vous serez définitivement éloignée de la couronne »

Il se retourna et s'en alla.

La Reine-Mère dut contrôler ses mains qui tremblaient de rage. Comment osait-il, la chaire de sa chaire, le sang de son sang souhaitait lui tourner le dos de la sorte. Elle fera tout pour empêcher cette union.

Même si le sang doit couler...

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant