Chapitre 88

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Adélie enfilait sa splendide robe seule. Flore ne participerait pas aux festivités, elle ne s'était pas encore remit de la tragédie qui l'avait frappé et elle doutait de pouvoir y arriver un jour. La Reine avait elle aussi été très marquée par la perte de l'enfant mais elle se devait d'assister à son dernier bal au palais qui plus est, l'anniversaire de celui qui ne serait bientôt plus son époux.

Marietta, la cousine de Gustave, avait fait un splendide travail et Adélie devait bien l'avouer, elle avait pratiquement tout organisé, jusqu'à sa propre robe. La jeune femme avait commandé aux couturières une pièce d'exception. Les vieilles femmes de l'atelier s'étaient mises à cœur joie à l'ouvrage pour habiller leur Souveraine.

Le tissue n'était d'autre que de la soie importé d'Asie, une matière très noble. Le jupon était recouvert de dentelle minutieusement ornée de perle et de pierre qu'Adélie imaginait précieuses. Le bustier n'était pas en reste et avait été brodé avec de jolies enluminures, le tout dans des camaïeux d'ivoire. La jeune femme ignorait comment les doigts de fée des couturière avaient pu créer quelque chose d'aussi étoffé et léger à la foi. La Reine pouvait se mouvoir et danser à sa guise malgré l'imposant accoutrement. La jeune femme scintillait de milles feu.

Gustave lui avait, une foi de plus, offert une parure sertit de diamant qui pouvait rendre verte de jalousie toutes les dames de la cour.

La jeune femme avait relevé ses cheveux à l'aide d'une broche dégageant sa nuque et son porté de tête. Si le Roi voulait montrer ses richesses et la beauté de son épouse à ses alliés, il avait réussit. Adélie s'observait dans la grande glace. Ainsi vêtue, elle se confondait parfaitement avec le rôle de reine mais une fois tout cet or et ces bijoux retirés, il n'y avait plus que la pauvre roturière qu'elle était. Elle plaça le diadème de son mariage sur le haut de sa tête et quitta sa chambre la boule au ventre.

Gustave s'observait à son tour dans l'immense glace de sa chambre personnelle. Il avait fait assortir sa tenue à celle de sa femme et terminait de fermer les boutonnières de son veston. Les boutons n'étaient autres que les armoiries du pays. Il savait qu'il avait échoué à la faire changer d'avis. Elle partirait à l'aube pour toujours. Il ne la reverrait probablement plus jamais et cela lui faisait aussi mal qu'un coup de couteau dans la poitrine. Il bomba l'abdomen pour se donner du courage mais finit par soupirer désespéré. Ils avaient vécu une idylle si belle et si courte.

Depuis tôt le matin le palais était en effervescence. Les invités arrivaient un par un dans un ballet de coche. Les palefreniers étaient débordés par le flux de bêtes qui avait besoin de repos. Beaucoup de Roi et de Reine n'avaient encore jamais mit les pieds à Vésan et s'extasiaient devant l'immense palais lors d'une balade dans les jardins. La cour du Roi se sentait bien petite et pauvre face aux immenses richesses que les Souverains étalaient.

Les duchesses habituellement reines des salons avaient du mal à trouver leur place. Quand soudain un couple attira l'attention de Victoria. La mère du roi était de sortie, se mêlant aux invités et espérant ne pas croiser son fils. Leur relation restait en froid depuis l'enterrement d'Isadora.

« Votre Majesté ! Interpella-t-elle »

Le couple se retourna et le visage de l'homme s'illumina en reconnaissant son interlocutrice.

«- Petar Hrvatska et Anna-Katarina, avez-vous fait bon voyage ? Questionna la vieille femme enchantée.

-Ma chère Victoria ! Salua l'empereur dans un fort accent croate, On ne peut mieux, les coussins en plume de cygne sont divins pour le dos ! Ria-t-il grassement»

Les Souverains croates connaissaient déjà bien la vieille Reine et par chance pratiquaient plutôt bien le vésanien. Anna-Katarina embrassa joyeusement son amie. Les deux femmes s'étaient beaucoup fréquenté par le passé et n'avait pas perdue leurs complicité dentant.

« -Etes-vous venus avec votre fille Katarina comme je vous l'avais indiqué dans la lettre ? Questionna la mère du Roi.

-Bien sur, elle est partie se reposer dans la chambre mais pouvez-vous enfin nous dire pourquoi notre cadette devait absolument venir ici ? répondit la femme

-Fort bien, je me disais que peut être seriez vous intéressé par une alliance entre le Roi de Vésan et votre pays ? Je me trompe ? »

Le couple ne pu camoufler un sourire à l'entente de la nouvelle et suivit la vieille Reine dans un salon privé afin de parler de la situation. Et de programmer une future alliance. Les Souverains de Croatie était attaché aux traditions et ne voyait pas du bon œil le mariage d'Adélie et Gustave. Déjà, Henry, le père de Gustave avait eu l'idée de contracter une alliance en espérant marier la jeune princesse à son puiné, mais l'ancien Roi attendait que la jeune fille atteigne un âge plus raisonnable.

Adélie avait quitté la pièce mais elle était restée dans l'antichambre. Tournant en rond tel un lion en cage, elle lissait nerveusement les plis de sa splendide robe. Elle aurait voulut se confier à son amie Flore mais la situation ne le permettait pas. Elle ne pouvait étaler ses problèmes à son amies alors qu'elle venait de vivre le pire que l'on pouvait vivre dans ce pays.

Ainsi, tout d'or vêtue elle marchait au travers de la pièce faisant résonné ses petits talons. On aurait facilement pu la comparer à un oiseau d'or coincé dans une verrière d'argent.

Comment allait-elle réussir à se montrer joyeuse durant la soirée ? Elle n'eut pas plus de temps pour réfléchir à la question qu'un domestique lui annonça l'arrivé du Roi. Gustave entra dans la pièce et ne pu cacher son émerveillement, elle était bien plus belle qu'il n'avait pu l'imaginer.

« Tu es... je n'ai plus les mots »

La jeune femme rosie devant les paroles si sincère de son époux. Néanmoins elle décida de taire ses angoisses afin de ne pas gâcher sa journée d'anniversaire. Ils s'étaient déjà vus au réveil et la Souveraine n'avait cessé de couvrir son amant de baisé tout en lui murmurant des vœux de bonne augure pour cette journée.

En repensant à cela, Adélie se souvint à quel point son réveil s'était fait dans la bonne humeur et cette sensation lui manquait terriblement à présent.

« Ces boutonnière son magnifiques, murmura-t-elle en caressant le métal précieux. Elles représentaient un cheval se cabrant la crinière au vent, en signification des troupeaux de chevaux sauvages très présent dans le sud du pays.

Le couple s'observait sans mot, l'amour qu'ils éprouvaient passait dans leurs regards. Après un petit moment, le Roi tandis le bras à sa Reine afin de l'inviter à rejoindre la salle de balle ensemble et sonner le début de la fête.

Anna-Katarina regardait son mari d'un œil sévère.

« -Ona je premlada, dit l'empereur de Croatie

-Ayez au moins la politesse de parler vésanien Pétra, la réprimanda la dame, et notre fille n'est pas trop jeune ! Avez-vous d'autres occasions pour elle de faire un beau mariage ? La proposition du prince italien n'est pas discutable, sa réputation le précède ! Gustave est un homme gentil et aimant, parfait pour elle. »

A la mention d'Enrico d'Italie, Victoria eut un léger pincement au cœur rapidement oublié par ses arguments en faveur du mariage.

« Je me suis moi-même marié à 14ans votre majesté, j'étais prête physiquement n'ayez pas d'inquiétude, le rassura-t-elle »

Petra Hrvatska aurait préféra marier sa fille à 15ans mais l'occasion était trop belle comme le disait son épouse. Ils avaient contracté une alliance avec l'Angleterre grâce à leur aîné. Finalement après une longue discussion autour d'un verre de vin, l'empereur conclut.

« Bien, j'accepte votre proposition, mais je veux qu'ils soient marié avant le mois prochain, j'irais moi-même en informé ma fille avant le début du bal »

Le couple se resservit du vin et Victoria camoufla son sourire satisfait en buvant une grande gorgée. 

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant