Chapitre 87

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Sidonie avança au pas de course vers la porte, elle plongea la main dans sa manche et s'apprêta à sortir le flacon quand Adélie se retourna. Leurs regards se croisèrent et la jeune femme su qu'il était trop tard.

« Sidonie ? S'exclama la jeune Reine étonnée»

La Marquise ne savait que répondre, elle allait être amené sur l'échafaud et serait pendue publiquement devant la cour. Laissant ses terres et son patrimoine à son ignoble époux. Son nom serait à jamais souillé et son père se retournerait probablement dans sa tombe.

« Que faites-vous ici ? demanda Adélie en se leva du lit, peu importe, reprit-elle devant le silence de la jeune femme, je désirai justement m'entretenir avec vous»

Sidonie d'Angeau Varney camoufla sa surprise derrière un sourire, elle sentit son dos devenir humide par la peur. Malgré le soleil qui ne tarderait pas à se coucher, la Reine l'invita pour une balade dans les jardins. Ainsi les anciennes ennemies se dirigèrent dehors. Il n'y avait pas de vent et la terre émanait encore la chaleur absorbée durant la journée créant une atmosphère propice à de nos longues discussion nocturnes.

Certaines fleurs commençaient déjà à se fermer et une douce odeur printanière flottait dans l'air. La marquise sentait ses mains devenir moite. Les deux jeunes femmes s'installèrent sur un banc de marbre. Elle formait ainsi un parfait tableau de confidente s'adonnant aux jaseries de la cour. Mais la discussion que la jeune femme voulait aborder était toute autre.

« Sidonie, malgré nos différents, je pense qu'aujourd'hui nous devons les mettre de côtés pour le pays. Je suis en parti responsable de votre mariage avec le Marquis d'Angeau mais croyez-moi je n'en voulais rien. »

La jeune femme écoutait attentivement sa Souveraine, incapable de parler. Elle espérait que Victoria ne les voit pas ainsi pensant qu'elle la trahirait. Les excuses à demi-mot de sa Reine la surprirent.

« Je ne veux que le bonheur du pays et de mon mari. Je vais... être absente, quelques temps... »

Adélie marqua une pause, ne sachant si elle devait en dire plus. Après tout, Sidonie était encore peut être dans un mauvais coup avec sa belle-mère. Mais elle n'avait pas le choix, elle se devait de confier la vérité à son ancienne rivale afin qu'elle puisse l'aider au mieux.

« -A dire vrai, je compte quitter définitivement le palais, je ne peux plus continuer ainsi, je n'ai pas été préparé au rôle de Reine, la tâche s'avère beaucoup trop difficile pour moi. De plus... je n'arrive pas à effectuer la principale chose qu'on me demande... un nœud se forma dans sa gorge

-Enfin votre Majesté, ne dites pas cela, certaine femme mette plus de temps à concevoir »

Sidonie ignorait pourquoi elle réconfortait ainsi la femme qu'elle devait tuer le lendemain mais la détresse de sa Souveraine la touchait. Elle adressa un léger regard circulaire afin d'être sur que Victoria ne se camouflait pas pour les écouter.

« Peut importe, ma décision est prise, Gustave doit épouser une autre femme, contracter une alliance et surtout avoir des héritiers. J'aimerais que vous vielliez à ce que cette nouvelle Reine soit bien pour lui. Qu'elle soit gentille, affectueuse et tendre. Qu'elle puisse l'épauler et ... enfin vous voyez ? »

La boule que la marquise sentait dans son estomac grossissait à chaque parole de la Reine. Elle lui demandait ouvertement de veiller sur le Roi, elle lui faisait confiance après tout cela. Comment pouvait-elle l'empoisonner ? Tout se remettait en question dans l'esprit de la jeune marquise.

« Je ne peux rien faire pour votre mariage et une fois redevenue paysanne cela sera encore pire mais sachez que j'en suis navré, sincèrement. Je n'ai jamais voulu que tout cela ce passe ainsi. J'ai pris en horreur les unions forcées depuis que la pauvre Isadora... »

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant