Chapitre 53

31.4K 2.2K 49
                                    

Gustave resta planté dans l'embrassure de la porte. Rapidement Adélie avait couvert le corps d'Isadora avec un drap. Mais le Souverain était subitement sorti de sa léthargie pour sauter sur sa sœur.

Il lui avait attrapé les bras si brusquement que la jeune fille avait gémit de douleur. Des marques violacées couvraient ses bras et certaines étaient même jaunâtres, prouvant qu'Enrico ne l'avait pas battu qu'une seule fois.

« C'est lui ? » Gustave n'avait pas crié mais sa voix grondait comme le tonnerre.

Isadora se contenta d'hocher la tête, aucun mot ne pouvait sortir, elle était devenue muette et des larmes coulaient sur ses joues.

Adélie la prit dans ses bras et la sortie du baquet.

Le Souverain avait la mine grave, ses sourcils étaient froncés. Il quitta la pièce plus énervé que jamais. Il avait le gout du sang dans la bouche et si Enrico avait été devant lui maintenant, il n'aurait pas hésité à lui sauter à la gorge, au diable l'alliance.

Adélie fit s'asseoir Isadora afin qu'elle se remette de ses émotions.

« -Vous souhaitez m'en parler, demanda la Reine prudemment

-J'ai été tellement idiote pour tomber sous son charme. Cet homme est un monstre, un fin manipulateur qui utilise les femmes comme des jouets, sanglota la sœur du Roi.

-Vous n'êtes pas idiote, vous êtes simplement jeune, la rassura-t-elle

-Il était si gentil avec moi et dès que nous avions franchit les frontières italienne, c'était comme s'il s'était transformé. Il m'a enfermé dans une chambre et je ne sortais jamais. Chaque soir il venait ... et puis... il repartait... J'étais nourrit comme une vulgaire prisonnière avec un bout de pain rassit et une écuelle d'eau. »

Adélie tentait de cacher ses émotions aussi bien qu'elle le pouvait mais la jeune femme était profondément choquée. Comment un prince d'un pays aussi influent que l'Italie pouvait-il se comporter comme un malotru de la sorte avec une demoiselle ?

Visiblement, Enrico d'Italie n'avait peut être pas si bien été élevé par le Roi d'Italie.

Adélie fit apporter un plateau dans la chambre. Isadora se jeta dessus comme si elle n'avait pas été nourrit depuis des mois, ce qui en réalité était presque le cas. La viande en sauce ne fit pas long feu accompagné de près par les pommes de terres, la soupe, le pain et le vin rouge.

La Reine sentit que sa belle sœur avait besoin de repos après ce loin périple jusqu'à Vésan. Elle décida de la laisser seule avec quelques édredons pour qu'elle puisse se sentir à l'aise.

Une fois sortie de la chambre, Adélie se dirigea vers le bureau de son mari, elle devait essayer de l'apaiser afin que son plan ne tombe pas à l'eau.

Gustave faisait les cents pas dans la pièce. Il avait brisé une étagère à cause de sa colère. Le Roi avait beau monter une attitude calme et réfléchit, quand il était en colère, plus rien ne pouvait le résonner.

Il avait voulu lancer toute son armée sur l'Italie mais par chance ses conseillés l'en avait dissuadé. Une chose était sur maintenant, quoi qu'il advienne, il ne laissera jamais Enrico ramener sa sœur en Italie.

Soudain, on frappa à la porte. Le Souverain sourit en reconnaissant les pas de sa femme. Finalement, il y avait peut être une chose qui pouvait l'apaiser en cas de colère, voir sa tendre épouse.

Il se retourna et la prit amoureusement dans les bras. Ainsi collé l'un contre l'autre, ils avaient l'impression que rien ne pouvait les renverser. Mais la réalité revint quand Adélie rompu le contact avec Gustave.

« -Je sais que ce que je m'apprête à te dire ne ferrais qu'attiser ta haine envers le prince d'Italie, mais il y a certaines chose que tu dois connaitre, commença-t-elle prudemment

-Dit moi donc, soupira-t-il en s'affalant dans un fauteuil.

-Ta sœur, comme tu le sais, a été frappée par son mari, mais de plus, il l'a retenait prisonnière dans une chambre avec pour seul compagnie un bout de pain et de l'eau... et pour finir il lui rendait visite chaque soir pour ce que j'ai deviné ; remplir le devoir conjugal. »

Etonnamment, Gustave était resté d'apparence calme, mais une vraie tempête venait de s'abattre dans son esprit. Isadora ne remettra plus jamais les pieds en Italie et cet homme allait payer pour ses actes.

« Quelle était ton idée pour garder Isadora à Vésan sans attirer les soupçon de la cour italienne ? »

Adélie fut surprise par le calme de son mari et par son changement de sujet. Malgré cela elle continua la conversation.

« Je pensais faire croire à l'Italie que nous avions été infesté par la peste. Ainsi même si Enrico d'Italie a des doutes, il n'osera jamais s'aventurer à Vésan par peur de la contamination. » Expliqua la Reine

Gustave sourit. Sa femme était bien plus ingénieuse que la plupart des nobles de la cour et même si elle venait d'une famille de paysan, sa présence d'esprit allait probablement sauver sa sœur.

Quelques heures s'écoulèrent, la nuit avait enveloppé le palais de son voile d'obscurité. Adélie décidé de passer voir si Isadora allait bien avant de retrouver Gustave pour la nuit. Elle avançait discrètement vers la chambre afin que personne ne la voit. Elle se glissa sans un bruit dans la pièce sombre et referma la porte qui grinçait légèrement.

La pièce était sombre mais Adélie aperçut la porte du balcon ouverte grâce aux lueurs de la lune. Le vent s'engouffrait dans la pièce glaciale. La jeune femme accourue pour refermer la grande fenêtre quand elle vit Isadora dehors.

Elle allait héler la jeune fille mais s'arrêta nette en s'apercevant qu'elle se tenait droite comme un i de l'autre côté de la balustrade. Le sang de la Reine se glaça dans ses veines. Elle était comme paralysée, figée sur place.

Isadora s'apprêtait à sauter.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant