Chapitre 59

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Gustave essuya avec son pouce une larme sur la joue d'Isadora. L'atmosphère de la chambre était redevenue calme quand les sanglots de la jeune fille avaient cessé. Doucement, le Souverain la rallongea dans son lit. Malgré qu'elle n'a pas bougé depuis une semaine, il voyait bien que sa sœur était épuisée aussi bien mentalement que physiquement.

La robe de nuit de la jeune fille remonta un peu quand son corps s'étendit sur le matelas, laissant apparaitre quelques marques encore jaunâtres. Les coups qu'elle avait subit étaient si violent que même après plusieurs dizaines de jour, on pouvait encore discernement les voir.

Feignant ne pas être touché, Gustave recouvrit les jambes frêles et blanche de sa sœur. Il embrassa son front en lui promettant de revenir la voir bientôt.

Le Roi réfléchissait en descendant dans les salons de jeux. Même si l'idée était tentante, il ne pouvait pas faire retirer l'enfant, cela était trop dangereux pour la santé d'Isadora et pour sa sécurité au palais.

La cour avait lancé un grand tournoi de carte. Les ducs misaient leurs richesses pendant que les comptes et les marquis riaient grassement.

Tous se levèrent à l'entrée de leur Souverain dans la pièce. Naturellement, il se dirigea vers Adélie. La jeune femme discutait en retrait avec Marietta.

« -Bonjour chère cousine, salua Gustave.

-Votre Majesté, je m'apprêtais à partir, bonne journée ! dit-elle gaiement. »

Adélie attendit que la petite femme s'éloigne pour prendre la parole.

« Tu n'es pas avec la marquise de Varney ? Piqua-t-elle »

Gustave s'appuya contre le mur en souriant. Son expression surprit la jeune femme qui fronça les sourcils d'incompréhension.

« -Je peux savoir ce qu'il y a de drôle ? Chuchotât-elle un brin agacée.

-Vous êtes jalouse ma chère, répondit-il a voix haute, justifiant le vouvoiement. »

Adélie sursauta de surprise et quitta la pièce vexée. Il venait clairement de l'humilier devant les nobles qui les écoutaient. Même s'ils étaient en retrait, un Roi ne pouvait s'effacer d'une pièce.

En quittant le salon, la jeune Reine croisa Victoria, à son grand désespoir, les convenances l'obligèrent à faire la discussion un moment.

« -Votre Altesse, salua-t-elle.

-Votre Majesté, répondit Victoria en s'inclinant

-Si vous souhaitiez jouer, le tournoi à déjà commencé depuis un moment

-Oh non, je venais simplement me divertir... Gustave n'est pas avec vous ? C'est vrai qu'il passe beaucoup de temps avec Sidonie ces derniers temps, il ne doit plus avoir beaucoup de temps pour vous, dit-elle en faisant une grimace. »

Piqué au vif, la jeune femme continua son chemin en ignorant sa belle mère. Refoulant sa rage elle marcha jusqu'à sa chambre où Flore séjournait depuis peu. En arrivant elle claqua la porte ne manquant pas de réveiller son amie.

« -Adélie me que ce passe-t-il ?! S'affola cette dernière

-Il se passe que ... que Gustave à une maitresse, finit- elle sa phrase en pleurnichant

-Quoi ?! Adélie c'est impossible, tu dois te tromper, Gustave est complètement fou amoureux de toi comment peux-tu dire une ânerie pareille ?!

-Non... Je les ai entendu rire ensemble dans la bibliothèque »

Flore avait pris son amie dans les bras pour la réconforter. Elle savait que cela ne devait être qu'un malentendu, il était impensable que Gustave commette un adultère. Il l'avait choisie elle alors que tous les opposait, il ne pouvait pas être déjà désintéressé.

« Adélie, cela doit être un horrible malentendu, parle avec lui... »

La jeune femme se leva et fit les cents pas dans la pièce essuyant rageusement ses larmes.

«On s'est promis fidélité et amour devant toute la cour ! Comment peut-il me faire cela ?! Si sa maitresse tombe enceinte avant moi, je ne lui pardonnerais jamais ! »

La porte de la chambre s'ouvrit faisant sursauter les deux jeunes femmes. Gustave avait décidé de rejoindre son épouse pour tirer les choses au clair. Il comprit que les choses avaient mal tourné en voyant le doux visage d'Adélie remplit de larmes.

Se laissant aller à sa colère, la jeune femme tourna le dos au Souverain. Il était hors de question qu'il la voit ainsi.

D'un regard, Gustave intima à Flore de sortir. Celle-ci s'exécuta sans demander son reste. Le jeune homme s'approcha d'Adélie avec douceur. Il caressa ses bras croisé, signe de mécontentement. La Reine refusait de se retourner face à lui. Elle savait que si elle voyait son regard, elle serait prête à tout lui pardonner.

« Il ne sait rien passé avec cette femme ni avec aucune autre femme mise à part toi... » Chuchota-t-il dans le creux de son oreille.

Ce souffle chaud dans sa nuque donna des frissons à la jeune femme. Mais elle devait garder les pieds sur terre.

« C'était encore une manigance de Victoria pour nous séparer, j'ai joué le jeu un moment mais maintenant c'est terminé, la marquise de Varney va épouser un de mes vieux conseillé. Cela devrait calmer les nobles à se rallier à ma mère... »

Adélie fut prise d'un énorme soulagement, alors tout cela était faux. Elle se retourna lentement pour planter ses yeux dans ceux du Souverain.

Il lui sourit en lui caressant le menton.

« -Êtes-vous vraiment jalouse Votre Majesté ? dit-il d'un air taquin

-Il se pourrait que je veuille garder ce beau Roi pour moi seule... entra-t-elle dans son jeu

-Qu'ouïe-je ? Ma Reine me demande de l'embrasser ?

-Hé ! Je n'ai jamais dit ça ! Ria la jeune femme »

Gustave s'empressa de se jeter dans son coup pour lui déposer des milliers de petits baisé. Chatouillant Adélie.

Puis, leur étreinte se fit soudain plus lente. Gustave souleva la jeune femme qui enroula ses jambes autour de sa taille. Ainsi, leur front collé l'un à l'autre, leur bout de nez se frôlèrent. Adélie maudit la robe bouffante qu'elle avait mise aujourd'hui.

Le Roi brisa les derniers centimètres qui séparaient leur bouche. Ils tombèrent sur le lit rendant leur étreinte plus sensuelle.

Flore était resté dans le couloir attendant que la discutions se termine, mais quand elle entendit les rires étouffés de son amie, elle comprit qu'elle ne récupérerait pas sa chambre de si tôt.

Elle se dirigea vers le boudoir pour se reposer, la grossesse n'était pas encore visible. Elle salua quelques femmes qui sortaient de la pièce quand une voix la héla.

« Flore ! »

La jeune demoiselle de compagnie se figea. Elle aurait pu reconnaître cette voix entre mille. La voix de son amant.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant