Chapitre 57

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Auguste releva la tête et s'essuya les mains avec un torchon. Adélie sentait son cœur battre dans sa poitrine. Etait-elle enceinte ?

Gustave regagnait gaiement la bibliothèque, pressé de connaitre la fin de la pièce de théâtre. La marquise de Varney s'était montrée d'une très agréable compagnie, ce qui était rare à la cour. La Souverain avait l'habitude des nobles sans intérêt qui ne lui parlait que pour attirer ses faveurs. Il avait vu en Sidonie, une jeune femme attachante et respectueuse.

Il entra dans la vaste pièce remplit d'étagères. La Demoiselle l'attendait déjà sur un divan dos à la porte. Le Roi en profita pour l'observer. Une boucle de cheveux ondulait sur sa nuque et ses épaules laiteuses étaient découvertes par le décolleté de sa robe.

« -Votre Majesté, je ne vous ai pas entendu entrer, dit-elle en quittant son livre des yeux

-Cela fait-il longtemps que vous patienté ?questionna-t-il en s'installant face à elle

-A vrai dire je suis venue un peu plus tôt pour sélectionner d'autre pièce qui pourrait vous plaire, quand nous aurons terminé celle-ci, enfin si vous le désiré Sir ?

-Je suis conquis par votre geste et je serais ravi que vous me fassiez encore la lecture, répondit-il gaiement. »

Sidonie était fière d'elle, de plus il s'avérait que le Roi n'était pas d'une compagnie désagréable. Elle reprit sa lecture où elle s'était interrompue hier. Gustave ferma les yeux savourant chaque syllabe qui sortait de la bouche de la marquise.

Adélie replaça la jupe de sa robe. Elle réajusta sa chevelure et se tourna vers Auguste.

« -S'il vous plait Auguste, ne le dites pas à mon époux. Il a déjà bon nombre de tracas à gérer. Inutile de l'inquiéter parce que je ne suis pas encore enceinte.

-Comme cela vous plaira votre Majesté, répondit-il en s'inclinant »

La jeune femme avait tout fait pour paraitre détaché et insensible mais une boule s'était formé dans sa gorge.

« Bien, je repasserais vous voir pour les décoctions de Flore, ses nausées refusent de cesser »

Ils se saluèrent et la Reine s'empressa de quitter la pièce, elle courut un peu plus loin dans le corridor. Elle se tenait le ventre pour empêcher les sanglots de sortir en vain. En Silence des larmes roulaient sur ses joues et ses épaules étaient secouées de soubresaut.

Elle se laissa tomber contre un mur. Sa vision lui semblait floue à cause de ses larmes. Pourquoi toutes les femmes autour d'elle attendaient un enfant et elle non ? Elle avait l'impression que le sort s'acharnait sur elle. Peut être que le ciel la punissait car elle s'était marié à un Roi alors qu'elle n'était qu'une fille de paysan.

Le couloir était vide mais soudain une domestique l'interpella.

« Votre Majesté ?! Que vous arrive-t-il, vous êtes blessée ? Venez, je vais vous ramener dans votre chambre »

Adélie releva la tête vers la jeune domestique qui ne devait pas avoir plus de 14ans. Son petit bonnet cachait à peine sa chevelure doré comme celle de la jeune femme. Elle eut l'impression de se voir il y a quelques années alors que le Souverain ne connaissait même pas son existence.

La main maigre de la jeune fille se posa sur le bras de la Reine quand celle-ci se mit à hurler.

« Lâchez-moi ! Laissez-moi tranquille ! »

Ses cris ameutèrent quelques gardes qui immobilisèrent la jeune domestique. L'un d'eux prit Adélie par les épaules afin de la ramener à la raison.

« Votre Majesté ? Vous m'entendez votre Majesté ? »

La Reine n'entendit pas ces paroles, ses yeux papillonnaient. Elle s'évanouit dans les bras du garde. La jeune domestique hurla de peur attirant les quelques autres employé du coin.

Une semaine s'était écoulé depuis l'incident. Adélie avait caché son examen à son mari et elle ne lui avait pas encire annoncé la grossesse de sa sœur. Les domestiques faisaient courir des rumeurs sur la fragilité de leur Reine.

« Gustave ? Tu es là ?demanda-t-elle en entrant dans son bureau. »

Mais la jeune femme se retrouva face à une pièce vide. Elle chercha dons le roi dans différents salon et chambre en vain. Elle s'arrêta devant la bibliothèque en entendant des voix.

Elle se souvenu des paroles de son époux sur la marquise de Varney qu'il qualifiait de très bonne lectrice. La jeune femme tendit l'oreille à travers la porte et se rendit compte que Sidonie de Varney ne lisait pas de pièce de théâtre, elle discutait avec le Souverain.

Adélie sentit une pointe de jalousie lui percer le cœur. Certes selle était la Reine et l'épouse du Roi mais elle n'était pas une marquise ou une duchesse. Il était normal que Gustave s'intéresse sa cour, mais la jeune femme ne pu penser aux nombreuses favorites que le Roi Hector, le père de Gustave, avait eu.

Elle imaginait que son époux allait probablement lui aussi en avoir, cela était normal pour un Monarque. Adélie sentit son cœur se briser en entendant les présumé amants rires de bon cœur comme elle l'avait fait avec Gustave lorsqu'ils n'étaient que fiancé. Maintenant qu'il avait réussit à l'avoir, il se détournait d'elle.

Adélie avait perdu tout son courage pour annoncer la grossesse d'Isadora et renonça en quittant le corridor.

« Mon cousin était un piètre cavalier quand nous étions jeune, il était tombé dans le purin et un domestiques lui avait crié dessus en pensant qu'il était un des enfant sot du village »

Sidonie ria de vive voix. Son rire était cristallin ce qui était rare pour une femme de la cour. Habituellement leur rires était gras et ressemblait à des hurlements d'animaux.

Cela faisait un moment que les deux amis s'échangeaient des anecdotes et Gustave avait mal au ventre à force de rire. Ils en avaient complètement délaissé le livre qu'ils lisaient.

« -Il faut absolument que je vous emmène voir les jardins, ils sont de toute beauté en ce début de printemps ! s'exclama le Souverain

-Cela sera avec joie à condition que votre cousin ne face pas parti de la ballade, ria-t-elle

-N'ayez pas d'inquiétude, il a prit un bain depuis, l'accompagna-t-il »

Au début de leur rencontres, le Roi s'asseyait en face de la marquise puis au fur et à mesure des jours, ils avaient finit par partager le même divan.

Sidonie se rapprocha du Roi qui riait encore. Celui-ci se stoppa quand elle posa ses lèvre sur les siennes.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant