Adélie composait des bouquets pour décorer la salle du banquet. Flore l'aidait lascivement mais visiblement la jeune Demoiselle de compagnie préférait s'occuper des parures.
Elles profitaient des fleurs du jardin d'hiver. L'hiver était déjà bien entamé et les fleurs ne poussaient plus à l'extérieur. Adélie se souvint le jour où Gustave l'avait amené au jardin d'hiver. La verrière fleurie l'avait époustouflé. Ils n'étaient pas encore fiancés mais le Roi lui avait demandé de l'appeler par son prénom. Si elle avait su que tout cela l'a mènerait ici... La nostalgie s'empara de la jeune femme.
« -Adélie ? Tu vas bien ? S'inquiétas Flore en voyant son amie fixer le vide.
-Oui ne t'inquiète pas, j'ai juste envie que ce mariage ait lieu et que ces problèmes se terminent. Je commence à me lasser du regard mauvais des Dames de la cour »
Flore posa une main amicale sur l'épaule de sa future Reine. Les deux jeunes femmes reprirent leur ouvrage.
Adélie n'avait plus aucun doute, elle souhaitait plus que tout s'unie au Souverain.
Victoria avait cogité toute la nuit, elle ne voyait qu'une solution pour empêcher son fils de commettre la plus grosse erreur de sa vie.
Cela faisait plusieurs minutes que la Reine-Mère guettait dans le couloir. Elle attendait le moment opportun pour se faufiler dans la chambre d'Adélie. La jeune femme était sortie accompagner de deux gardes et plus personne ne pouvait la surprendre.
Discrètement Victoria pénétras dans la pièce en prenant soin de ne pas claquer la porte. Tout cela lui rappelait quand elle avait empoisonné les maîtresses de son défunt mari. Il lui suffisait à l'époque de mettre quelques gouttes de poisson dans leur parfum où leur poudre. Elle pourrait éliminer la jeune femme de la même façon, ce serrait plus radical mais elle aurait peur de se faire démasquer par son fils. Et cette fois là sa colère serait si forte qu'il risquerait de la faire décapiter.
Non la Reine Mère avait une idée plus subtile, elle s'empara de la robe de marié de la jeune femme et courut le plus vite possible dans la salle de couture.
Elle avait eu beaucoup de chance de ne croiser personne car elle ne pouvait pas cacher l'immense parure dans ses bras amaigris.
« Mes Dames bien le bonjour, entama-t-elle le plus naturellement possible, je viens de la par de ma future belle-fille, les préparatifs lui prenne tellement de temps qu'elle délègue certaine tâche, ria-t-elle »
Mais aucune couturière ne l'accompagna, elles la regardaient toute d'un air mauvais. En effet Victoria n'était pas la bienvenue ici, elle avait fait tellement de caprice à ces Dames quand elle était Reine que celle-ci avait finit par la haïr. L'ancienne Souveraine avait même fait décapiter une jeune apprentie qui avait raté un ourlet.
« Bien, hum, Adélie souhaiterait faire rétrécir sa robe sur les côté, le stresse du mariage l'a fait beaucoup maigrir, la pauvre petite ressemblera à un sac d'os pour sa nuit de noce. Vous voyez, là devant retirer environ 3 pouces et sur les côté un bon pied. »
Les couturières restaient silencieuses pendant que la femme donnait ses indications. Visiblement elles étaient septiques face à la demande de Victoria. Le Reine-Mère le sentit et elle se mit immédiatement à échafauder un nouveau moyen pour séparer les deux amants laissant la robe aux couturières.
Alors qu'Adélie terminait une guirlande de chrysanthème, le Roi entra dans la vaste pièce provoquant une vague de révérence par les domestiques.
Adélie se leva et inclina légèrement la tête à l'approche du souverain. Elle ne faisait plus de grande révérence comme les autres mais marquait tout de même une forme de respect envers le Roi.
« Puis-je vous l'emprunter un instant ? demanda Gustave à Flore »
Cette dernière pouffa en hochant la tête, le Roi demandait à une Demoiselle de compagnie l'autorisation de lui retirer sa fiancée, une situation plus qu'incongrue. Adélie fronça les sourcils vers Flore qui haussa les épaules en continuant de rire.
Elle se laissa guider par le Roi sans savoir où il comptait l'emmener. Ainsi ils sortirent du palais. La brise lui fouetta le visage. Gustave l'entraina vers les écuries, main dans la main elle sentait de la chaleur émané de ce contact. Ses joues chauffèrent malgré l'air frais.
Ils s'arrêtèrent devant le grand bâtiment, quelques palefreniers qui balayaient saluèrent le couple. La jeune femme entendait les hennissements des chevaux à l'intérieure.
« Attendez-moi ici » sourit Gustave une étincelle dans ses yeux trahissait son excitation. Il s'engouffra par les lourdes portes de bois.
Adélie attendait patiemment le retour de son Roi. Que voulait-il lui montrer de si important ? Les domestiques qui passaient la regardaient intrigué. Les minutes s'écoulait et la jeune femme perdait patience, elle avait encore une montagne de chose à préparer pour demain car oui, demain elle se marierait. Soudain Gustave revint, il portait quelque chose dans ses bras mais un drap blanc le recouvrait. De plus en plus curieuse, Adélie se balançait d'une jambe sur l'autre.
Sans dire un mot, Gustave déposa le contenu du drap dans les bras. Qu'elle ne fut pas la surprise de la jeune femme quand elle découvrit un jeune faon. Ses yeux s'humidifièrent, elle n'avait jamais vu de petit cerf surtout pas dans ses propres bras.
« Il est né dans la nuit d'une de nos biches, l'informa doucement Gustave »
La jeune femme ferma les yeux en sentant le souffle du nouveau né sur ses mains. C'était une sensation si douce, elle avait l'impression que le temps avait cessé de s'écouler.
« Merci » murmura-t-elle.
Gustave posa son front contre le sien, il prit la jeune femme par la taille pour se rapprocher encore d'elle. Seul le petit faon les séparait l'un de l'autre.
Adélie sentit de petites décharges électriques, partir des puissantes mains du Roi sur sa taille, parcourir son corps. Une forte chaleur l'envahit. Elle voulait qu'il pose ses lèvres sur les siennes, elle voulait le toucher le sentir encore plus proche d'elle.
Comme s'il avait pu lire dans ses pensé, le Souverain se pencha d'avantage pour déposer ses lèvres sur celle de la jeune femme. Il sentait la même chaleur qu'elle. Leurs cœurs s'accélèrent.
Quelques domestiques qui passaient sourirent devant la scène de tendresse qui s'offrait à eux.
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Mon Roi [EN CORRECTION]
RomanceAdélie, fille de jardinier, voit son destin basculer en intégrant les cuisines du palais. Mais elle est loin de se douter que celui-ci changera à tout jamais quand elle croisera le regard du Roi, un regard aussi profond que ténébreux et cachant de l...