Chapitre 81

29.8K 1.9K 221
                                    

Gustave remonta rapidement sa main pour constater ce qu'il avait redouté comprendre. Il avait du sang sur les doigts. Quand Adélie vit la main de son mari tâchée de ses fluides, elle fut quelques secondes gênée puis elle comprit ce que cela impliquait. Si elle avait ses saignées c'était qu'elle n'était toujours pas enceinte. Le Roi se leva en ordonnant à son épouse de ne pas bouger puis il sorti chercher des linges propres et de l'eau pour la nettoyer.

Mais la jeune femme n'en fit qu'à sa tête. Elle sortie du lit dès que la porte claqua. Du sang avait légèrement tâché sa chemise de nuit habituellement immaculée. Avec rage, elle la retira et la jeta dans un coin de la pièce, ses prières ne s'était pas réalisée. Qu'avait-elle fait pour que les cieux lui en veuillent ainsi ?

La Souveraine se mit à pleurer en silence, elle ne comprenait pas. Cela faisait cinq mois que Gustave l'avait épousé et aucun héritier ne se montrait encore à l'horizon. Adélie se mit à jalouser toutes les femmes de la cour qui tombaient enceinte quelques semaines à peines après leur union.

Gustave avait accouru, torse nu, dans la buanderie. Quelques domestiques repassaient et pliaient le linge. Ils arrêtèrent toutes leurs activités en voyant leur Souverain la main ensanglantée dans un apparat des plus simples.

« -Votre Majesté ?! Vous allez bien ? S'inquiéta une vieille femme.

-Je voudrais des linges et une bassine d'eau chaude ! ordonna-t-il à un jeune servant.

-Vous êtes blessé ? Continua la vieille.

-Non pardi ! C'est pour nettoyer... enfin dépêchez vous ! »

Tandis que le jeune domestique apportait sa commande au Roi, la vieille dame comprit ce qu'il en retournait et proposa son aide. Les traditions avaient depuis longtemps accusées les femmes pendant leurs saignées de porter malheur où encore d'être impures. Depuis lors, les hommes n'approchaient guère leurs compagnes durant ces périodes du mois.

« -Souhaitez-vous que je m'en charge Votre Majesté ?

-Ce n'est pas nécessaire, je vais m'occuper de ma femme merci » Sur ces mots, il tourna les talons et retourna dans la chambre.

Si la Roi avait refusé l'aide des domestiques ce n'était pas par prétention mais il savait dans quel état allait se mettre Adélie en comprenant qu'elle ne donnerait toujours pas d'enfant à son mari. Si cela n'était pas déjà fait. Au pas de course, le Souverain regagna la suite royale en s'essuyant la main dans un linge.

En rentrant dans la pièce sombre, il vit un corps grelotant en boule dans un coin de la pièce. Il se précipita vers Adélie. La jeune femme s'était recroquevillée, entièrement nue. Sa tête posée sur ses genoux et son dos maigre secoué de sanglot. Il remarqua le sang qui s'était écoulé et qui formait une petite flaque au sol. Gustave s'accroupit près de la femme qu'il aimait.

« Adélie ? Ma douce ? »

La jeune femme ne répondit pas encore trop tremblante de ses pleurs. Le plus délicatement possible, il pose sa main sur son dos livide, provoquant un frisson à son épouse. Il entreprit de caresser doucement sa peau fraiche puis vain passer sa main charnue dans ses cheveux. Il repoussa les boucles dorées de son visage humide afin de déposer un chaste baisé sur ses paupières trempées de larme. Ce geste réconforta la jeune femme.

«- Pourquoi ? murmura-t-elle faiblement.

-Nous y arriverons, lui chuchota-t-il dans l'oreille.

-Pourquoi ?! répéta-t-elle dans une lamentation pleine de rage.

-Il nous faut plus de temps mais je te promets que nous y parviendrons, continua-t-il ignorant la colère soudaine de son épouse. »

Il essayait de la réconforter mais il vit bien que cela était vain lorsqu'elle lui répondit dans un ton de reproche.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant