Chapitre 72

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Adélie resta un moment désemparé devant le soldat. Gustave avait envoyé quelques malheureux gardes pour la récupérer, croyait-il vraiment qu'elle les suivrait sans broncher ?

« Non » répondit-elle calmement après quelques instants. Le visage de l'homme se liquéfia, visiblement, il ne s'attendait pas à une telle réplique. Ses sourcils se froncèrent quand il vit la jeune le fixer sévèrement.

« -C'est non, vous pouvez disposer, déclara-t-elle.

-Mais sa Majesté nous a demandé de...

-Je ne vous suivrais pas.

-Votre Majesté je vous en pris revenez, votre place est avec le Roi au palais et pas dans cette vieille maison !

-Avez-vous un quelconque problème avec cette maison ? S'échauffa la Reine »

Entre temps, la mère d'Adélie l'avait rejointe devant la porte afin de comprendre la situation. La femme fronça les sourcils en voyant les gardes devant sa porte.

« -Ecoutez votre Majesté, j'ai pour ordre de vous ramenez, alors si vous voulez bien me suivre...

-Bien dans ce cas je vous donne l'ordre de rentrer à Vésan sans moi, le coupa-t-elle une nouvelle fois »

Le soldat lança un regard de détresse vers ses autres compagnons, il se trouvait dans une impasse. Un autre homme, avec la même carrure que le soldat s'approcha.

« Votre Majesté, nous ne suivons que les ordres du Souverain, nos ordre sont clairs, nous devons vous ramenez dans cette coche avant ce soir »

Le jeune homme avait montré le troupeau de chevaux qui patientait un peu plus loin à l'ombre. Adélie repensa immédiatement aux raisons de son départ, elle n'était pas prête à retrouver la cour et leurs regards probablement plein de pitié. Elle avait surement été mise à l'écart par la nouvelle favorite du Roi, et sans Flore à ses côtés pour affronter ce supplice, elle ne souhaitait pas s'y lancer.

« J'ai dis non ! Je sais que vous n'avez pas le droit de me toucher alors sur ces bonnes paroles je vous souhaite un bon retour au palais messieurs »

La jeune femme s'apprêtait à claquer la porte mais un des hommes la bloqua avec son pied. Sans comprendre ce qui ce produit, la Reine fut projeté sur l'épaules du plus grand des soldats. La tête dans le vide, elle frappait son dos avec ses petites mains.

Marion hurlait après les hommes qui emmenaient sa fille mais l'un deux s'interposa pour l'empêcher de les suivre.

« Je préfère être punit pour vous avoir touchée plutôt que de subir la colère de sa Majesté pour être rentré sans vous ! répondit le soldat qui tenait la jeune femme »

Adélie eut le temps d'apercevoir le visage apeuré de sa mère avant que la porte de la coche soit refermée sur elle. Une rage folle s'empara du corps de la Reine quand les chevaux reprirent leur course en sens inverse.

Au début du trajet, elle hurlait et frappait contre les boiseries de l'habitacle puis, épuisé elle cessa. Elle était pratiquement en guenille et risquait de faire une entrée triomphante dans le palais, se disait-elle. En regardant par le carreau, elle vit la campagne s'éloignée au profit de la ville.

Les chevaux galopaient beaucoup trop vite pour la coche qui se fracassait lourdement sur le chemin à chaque imperfection dans la terre. Adélie sursautait à chaque virage où elle manquait de finir sur le sol. Rapidement, la jeune femme eut mal à dos et au postérieur à cause des secousses.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant