Chapitre 75

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Gustave n'arrivait pas à distinguer l'émotion sur son visage, était-elle en colère ou triste ? Elle s'approcha lentement, faisant claquer ses talons sur le parquet. Adélie considéra son époux un instant. Elle était perdu entre lui reprocher l'embrassade qu'il venait de donner à Colombe ou le remercier pour ces mots si affectueux.

Les corps étaient à un quelques pieds de distances, la jeune femme n'osait s'approcher de trop prêt.

« Vous l'aimiez ? » questionna-t-elle doucement.

Aucune once de haine ne parut dans sa voix, elle essayait de comprendre tant bien que mal. Le Souverain repassa sa main dans ses cheveux et souffla. Il se devait de rester honnête et de tout réparer.

« Je le croyais » répondit-il une lueur sincère dans les yeux.

La jeune femme approfondit son souffle. Il l'avait dit, il pensait l'aimer. Mais quand est-ce que tout cela avait-il cessé ? Adélie n'eut pas a poser de question que Gustave reprit de lui-même la parole.

« Je pensais que je l'aimais, que j'étais amoureux d'elle. Puis vous êtes arrivé dans ma vie avec vos humeurs et votre impulsivité. J'ai rapidement ressentit quelque chose de plus fort de plus passionnel, cette nouvelle émotion était si forte qu'elle en devenait douloureuse. »

Il se tu un instant avant de reprendre, laissant quelques seconde à la jeune femme pour assimiler l'information.

« L'amour que je ressentais était presque intolérable, si bien que j'ai hésité un moment, j'avais peur de nous blesser dans cette relation. Je n'ai pas hésité longtemps. Vous êtes rapidement devenue mon second souffle, sans vous j'étais perdu dans un brouillard sans fin. Quand j'ai passé ces quelques jours sans vous, j'étais au plus mal, tellement mal qu'un de mes conseillers à appeler Auguste. Le seul mal qu'il m'ait donné était le manque. Le manque de vous voir à mes côtés tous les matins, d'entendre votre rire, de sentit votre odeur, de pouvoir me reposer sur vous... »

Gustave se stoppa, son épouse n'avait toujours pas prononcé un mot mais une longue larme coulait sur sa joue. Il ne comprenait pas pourquoi la jeune femme était-elle triste. Il se décida à terminer tout de même sa phrase.

« Vous êtes devenue mon essentiel »

A ces derniers mots, Adélie se jeta dans les bras de son époux. Elle huma son odeur, elle avait l'impression de sortir la tête de l'eau après plusieurs jours de suffocation. Gustave caressa la peau chaude de son cou de ses lèvres. Il traça une fine ligne de baisé. Ses bras encerclèrent sa taille si frêle. Ils s'étaient tellement manqué.

Finalement, le Roi souleva son épouse d'un geste souple et la fit tournoyer, lui arrachant un rire cristallin. Elle déposa ses mains sur ses joues et plaqua ses lèvres sur celle de celui qu'elle aimait. Après quelques minutes de tendresses, il la reposa.

« -Plus de mensonge ? dit-il

-Plus de secret, compléta-elle »

Il déposa un baisé sur les cheveux doré de sa femme. Il avait besoin de lui dire une dernière chose, besoin de la rassurer.

« Plus d'angoisse, nous avons le temps, prenons notre temps ? »

Il accompagna sa parole d'une caresse affectueuse sur le ventre plat de la Reine. Cette dernière hocha la tête émut aux larmes.

Ils s'installèrent sur un divan, dans les bras l'un de l'autre. Fatigué par ces dernières semaines de disputent. Colombe quittait en ce moment même le palais et tout rentrait dans l'ordre. Tout sauf une chose.

«- Flore est partie, murmura Adélie si faiblement que Gustave douta qu'elle ait ouvert la bouche.

-Je sais...Se contenta-t-il de dire en la serrant plus fort dans ses bras.

-Elle est enceinte d'un de tes soldats, un certain Philippe...

-Vont-ils se marier ? Questionna-t-il inquiet.

-D'après la lettre qu'elle ma laissé, elle va s'installer chez ses futurs beaux-parents, alors je suppose que qu'ils vont s'unir pour l'enfant...

-... On va y arriver, je n'en doute pas une seconde, dit Gustave après un moment de silence »

Leurs vies ne tournaient pratiquement plus qu'autour de la conception de cet héritier. Adélie voulait sentir ce soulagement quand Auguste lui annoncerait sa grossesse, elle voulait pouvoir l'annoncer d'elle-même à son époux et le voir heureux avec elle comme quand Sidonie lui avait mentit.

Les deux amants échangèrent pendant plusieurs heures.

Victoria avait fait appeler la Marquise de Varney. Elle tournait en rond dans sa chambre en attendait la jeune femme. Elle le tenait, le moyen d'éloigner définitivement Adélie de son fils. Elle avait même sélectionné quelques princesses intéressantes et dans l'âge de se marier afin de remplacer la roturière qui servait de Reine à ce pays depuis quelques mois.

Elle ne pouvait attendre plus longtemps, bientôt la jeune femme serait engrossé et donnerait naissance à un héritier et tout serait terminé. Elle savait qu'elle ne serait probablement pas capable de supprimer son propre petit-fils malgré la haine qu'elle porterait à sa mère. Même si une simple infection de la variole emporterait ce petit morceau de chair rose.

La porte s'ouvrit sur Sidonie nerveuse.

« Vous voila enfin ma chère ! Vous allez devoir me rendre un dernier service commença l'ancienne Reine »

La Marquise croisa ses bras sur sa poitrine les sourcils froncés.

« Hors de question, je vous avais prévenu que je ne me mêlerais plus de vos manigances, regardez où ces imbécilités m'on mené ! Je vais devoir me marier avec un conseiller plus vieux que mon défunt père ! Ce vieillard me donnera surement des enfants lépreux ! S'égosilla-t-elle »

Victoria fit mine d'être choqué par les paroles de la jeune femme. Mais son esprit vengeur était bien plus fort que le reste. Elle décida donc de manipuler la pauvre jeune femme.

«- Ne souhaitez vous pas vous venger de notre cher Gustave, le seul moyen de l'attendra est de frapper sur son point faible, sa femme !

-Vos combines échouent toutes, je ne veux plus en faire partie, je ne veux même pas en être avertit !

-Enfin ma chère, revenez à la raison, j'ai enfin trouvé comment évincer cette paysanne une bonne fois pour toute ! »

Sidonie qui s'apprêtait à tourner les talons se retourna lentement vers la vieille femme. Elle haussa un sourcil interrogatif. Elle pouvait au moins connaître les intentions de la mère de Roi.

Victoria, satisfaite de la curiosité de son invité, se précipita sur le petit coffre en bois dont elle gardait toujours précieusement la clef. Elle l'ouvrit nerveusement, faisant trembler le verrou.

«- Qu'est ce que .... Questionna Sidonie médusée.

-Du poison ! »

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant