Chapitre 90

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Gustave déglutit, s'en était finit, il n'arriverait jamais à la faire changer d'avis. Adélie était persuadé qu'elle devait le faire pour le bonheur du pays et de son époux. La Roi savait qu'il ne lui restait que quelques heures et cela était bien trop peu. Résigné, il soupira bruyamment en observant les étoiles dans le ciel de Vésan.

Le ciel étoilé de son pays paraissait beaucoup moins beau maintenant. La profondeur et l'éblouissement qu'il ressentait habituellement en l'observant s'était évanouit. Les constellations brillaient d'une lueur bien pâle à côté de sa douce.

Comment allait-il survivre sans elle ? Sans sa chaleur, ses paroles, son contacte, plus rien ne serrait comme avant. La jeune femme avait le regard perdu au loin. Il observa son profil, ses nez fin et ses lèvres roses retroussé par un divin arc de cupidon. Ses cils projetaient leurs délicates ombres sur ses pommettes. Elle ferma les yeux quelques secondes avant de les replonger dans ceux de son époux. Ils ne parlaient pas, comme toujours, leur amour passait à travers leurs regards. Le silence n'était souillé que par les cigales des jardins mais en vérité, beaucoup de choses se passaient par leurs iris.

Sidonie s'ennuyait comme un chien en cage depuis des jours. Césaire jacassait bruyamment entouré de ses amis de jeux et complice dans l'alcool. Elle avait tant hâte de voir la fin de cette soirée, hâte que tout cela prenne fin. La jeune femme vérifiait sans arrêt si la fiole était toujours dans sa manche.

« Qu'avez-vous ainsi à tripoter votre manche ? »

Sidonie sursauta et lâcha immédiatement le bout de tissus. Un jeune homme l'avait abordé sans aucune forme ni politesse. Elle fronça les sourcils de mécontentement et l'homme se reprit.

« Pardonnez-moi ma Demoiselle, J'ai omit de me présenter, Je suis François de Lorraine, j'ai été invité par sa Majesté le Roi de France lui-même, à partager ce voyage et ces festivités. »

François exécuta une élégante révérence digne des cours françaises. Sidonie hésita à le reprendre car elle était mariée maintenant, elle était une Dame, mais elle préféra se taire. Après tout, elle avait plutôt honte de son union.

« -Sidonie d'Angeau, répondit-elle, duchesse à la cour de Vésan.

-Maintenant que les présentations sont faites, allez-vous enfin lever le mystère sur votre manche ? »

La jeune femme lâcha brusquement le tissus qu'elle avait inconsciemment reprit entre ses doigts.

« Et bien... je dois être un peu nerveuse, le palais n'est pas si remplit e temps normal... »

Voyant que sa justification ne suffisait pas à taire la curiosité du jeune homme, elle décida de dévier la conversation.

« -Comment votre voyage s'est-il passé, questionna-t-elle, la France n'est pas tout près de chez nous.

-La Roi de France possède de nombreuses coches très...

-Sidonie ma chère Sidonie, vient donc voir son vieil époux ! »

Césaire avait grassement hélé sa femme à travers la pièce. Cette dernière rougit des pieds à la tête et bafouilla quelques excuses au jeune homme avant de prendre la fuite vers le vieillard.

Le duc d'Angeau agrippa la taille de son épouse pour lui embrasser le cou mais Sidonie resta rigide comme la pierre. En plus d'avoir un mari peu contentieux de son hygiène corporelle, il était jaloux et possessif, toujours à l'affut du moindre damoiseau près à lui prendre sa douce épouse.

Gustave reprit la parole après quelques minutes, brisant le silence confortable dans lequel ils s'étaient plongés.

« Pouvons-nous au moins allez trinquer ensemble ? »

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant