Chapitre 71

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Le visage de Gustave passa de la colère à l'incompréhension. Adélie, son épouse, était partie ? Il avait peut être été trop dur avec elle. Aurait-il du lui pardonné plus rapidement ? Mais il savait qu'il avait eu besoin de ces quelques jours de repos afin de réfléchir et de prendre du recule.

Le Souverain, depuis son mariage avait oublié le tempérament impulsif de sa dame. Elle s'était fortement assagit mais elle ne restait pas moins elle-même, au fond. Soudain prit d'une panique, le Roi devint blême inquiétant ses conseillers.

« Votre Majesté ? Vous sentez vous bien ? »

Gustave imaginait sa pauvre Adélie perdu toute seule dans la forêt, ou enlever par des brigands. Que faisait la Reine, seule en dehors de son palais. Où était-elle partie ? Que faisait-elle ? Immédiatement, le jeune homme fit mobiliser tous les soldats du palais pour la retrouver.

Anxieuse, Adélie frappa sur la porte en bois de la petite maison. Un visage fatigué lui ouvrit : sa mère. Ses traits éreintés se figèrent en apercevant sa fille. Elle la trouva de suite magnifique, avec sa grande robe luxueuse et ses cheveux d'or remonté en chignon. Il ne suffit que de quelques instants à la femme pour deviner que sa fille n'allait pas bien.

« Adélie, ma chérie que fais-tu ici ? S'inquiéta-t-elle »

Le Reine sourit faiblement avant que sa mère la fasse entrer dans la petite maison. Rien n'avait bougé, tout était comme dans les souvenirs de la jeune femme. Elle s'assit, tremblante, sur une des chaises en bois qui entourait la table. La pièce à vivre sentait la cheminée et le potage chaud. La petite maisonnette n'avait que trois pièces, deux chambres à l'étage et la cuisine salon en bas.

Avec nostalgie, Adélie se souvint quand son père avait fabriqué l'escalier, à l'aide d'un voisin, remplaçant l'échelle devenue trop dangereuse. Toutes ces odeurs et ces textures ramenèrent la jeune Reine à ses souvenirs, la rendant encore plus fragile. Doucement, sa mère osa lui poser quelques questions.

«- Chérie, que s'est-il passé pour que tu viennes à la maison ? Sa voix était douce et tendre

-J'avais besoin de vous voir... de m'éloigner de la cour...

-Pourquoi voulais-tu t'éloigner du palais ?

-Non... je suis partie en cachette ... j'ai... Gustave il ... nous nous sommes disputer pendant plusieurs jours et... s'embrouilla la jeune femme

-Chérie, tu peux tout me dire tu sais ? La coupa sa mère en lui caressant la main d'un geste maternel.

-Je...je ne suis toujours pas enceinte maman, sanglota-t-elle, Gustave a cru que je l'étais, il était si heureux... mais maintenant il ne veut plus me pardonner et il... il a une maîtresse... »

Devant les aveux de sa fille, Madame Bauduin tenta tant bien que mal de rester neutre. Elle ignorait ce qui se tramait à la cour de Vésan. Elle calma les sanglots de sa fille en lui caressant le dos. Son mari risquait de voir rouge en apprenant tout cela.

En effet, la femme ne s'était pas tromper, quelques heures plus tard alors qu'Adélie s'était endormie sur son vieux lit, Joseph rentrait a la maison, fatigué par sa journée de travail. Rapidement, la mère d'Adélie le mit au courant de la situation et le vieil homme s'empressa de monter à l'étage voir son enfant.

« Adélie, ma chérie tout va bien ? » demanda-t-il d'une voix inquiète en caressant le bras de la jeune femme. Il n'avait pas vu sa fille depuis son mariage. Même s'il la savait en sécurité dans le grand palais de Vésan, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour sa fille unique. Maintenant qu'il apprenait que son parfait gendre était en réalité un ignoble goujat, il prit peur.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant