Chapitre 51

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Adélie sembla réfléchir quelques instants et répondit tristement.

« Non, je n'ai aucun symptôme pouvant annoncer une grossesse... »

Voyant la détresse dans le regard de sa Reine, Auguste s'empressa de la rassurer.

« Cela n'est pas dramatique, Votre Majesté le Roi et vous-même n'êtes marié que depuis quelques jours. Il faut laisser du temps à la nature, puis il ajouta plus bas, par contre surveillé bien votre amie, elle va avoir besoin de votre aide Votre Majesté »

Le médecin s'inclina devant la jeune femme et quitta la chambre. Adélie retourna auprès de Flore qui fixait le vide, perdue.

« -Flore, je suis là, s'empressa-t-elle de lui dire en lui prenant la main.

-...merci... murmura-t-elle alors que de chaude larmes roulaient sur ses pommettes »

Adélie fit la promesse à son amie de n'en parler à personne et ainsi elles confluèrent cette rude matinée.

L'échafaud trônait au centre de la cour intérieur du palais. Le vent soufflait aujourd'hui et l'atmosphère était pesante. Bien que Batiste ait assisté à peu d'exécution, il reconnaissait le goût amer dans sa bouche : le goût de la mort.

La cour était assise face à l'estrade de bois comme s'il s'apprêtait à assister à une pièce de théâtre. Batiste leva les yeux pour apercevoir de l'autre côté en hauteur, son frère et sa mère trônant sur des sièges luxueux. Le visage du Roi était impassible mais son esprit n'en était pas moins tourmenté quand à Victoria, elle restait digne mais le puîné pouvait sentir la tristesse dans les yeux de sa mère.

Malheureusement il se trompait, ce n'était pas de la tristesse que reflétaient les yeux de la vieille Reine mais de la pitié pour ce fils qui avait perdu l'esprit.

Le bourreau arriva, il était grand et menaçant. Sa corpulence bien au dessus de la moyenne effrayait quiconque s'en approchait de plus il portait un cagoule noir ne le rendant pas moins menaçant. Il attira violemment Batiste sur l'échafaud. Le silence régnait parmi la cour et Gustave eut un moment d'hésitation.

Le bourreau exécutant son travail tel un robot, força le jeune homme à se mettre à genou. Ainsi, Batiste faisait peine à voir mais son visage ne présentait aucune peur face à la mort qui l'attendait.

Le grand homme sorti une longue épée de son fourreau et vint se placer derrière le puîné de la famille royale. Le Souverain se leva près à entendre les dernières paroles de son petit frère.

« Prononcer vos dernières paroles qu'elles soient adressé au ciel ou à vos proches, dit mécaniquement l'homme cagoulé »

Batiste releva la tête vers son frère tandis que le bourreau soulevait l'épée au dessus du cou de ce dernier.

« On se retrouvera en enfer et je te détruirais » Le sourire sur les lèvres du jeune homme laissa échapper un hoquet de surprise à la foule.

Le bourreau qui tenait toujours l'épée lança un regard vers son Souverain qui d'un hochement de tête fit décapiter son frère...

La cour étaient attablé et attendait l'arrivée du Roi pour démarré de dîner. Adélie se tenait debout devant sa chaise, le regard distrait. Ainsi elle ne vu pas entré son époux et c'est seulement lorsque celui-ci lui chuchota à l'oreille qu'elle pouvait s'asseoir qu'elle se rendit compte de sa présence.

Les délicieux mets arrivèrent sur leur plateau d'argent. Mais la jeune femme ne se servi qu'un peu de soupe trop fatiguée pour se remplir la panse.

« Vous sentez-vous bien ? demanda Gustave »

Le vouvoiement avait surprit la jeune femme mais elle se rendit compte que le Souverain avait posé sa question à voix haute, il ne l'avait donc pas tutoyée. Il réservait cela à leur intimité.

« -J'ai du mal à récupérer depuis le mariage, cela à été tant de stresse pour moi, se plaina-t-elle attirant la curiosité des quelques duc assit à proximité.

-Hum... réfléchit Gustave, j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer, il avait chuchoté pour que personne ne les entende »

Adélie avait levé le sourcil de curiosité.

« J'ai réussit à faire croire de l'anniversaire prochain de ma mère à Enrico d'Italie. Il enverra Isadora mais ne se déplacera pas lui-même, il faudra rester discret quand ma sœur sera au palais, je ne veux pas qu'elle apparaisse devant la cour. »

La jeune femme se retint de sauter de joie. Elle allait pouvoir aider Isadora. Gustave avait raison, il ne fallait avertir personne de sa venue au risque de mettre son sauvetage en péril.

Même si Isadora ne portait pas au départ Adélie dans son cœur, la jeune fille avait finit par l'apprécier surement en voyant tout l'amour que son frère portait pour elle.

La priorité pour Adélie une fois Isadora à Vésan, serait de trouver une excuse pour prolonger son séjour, et pour cela, la jeune femme avait déjà une idée.

Victoria observait le couple royal depuis son siège. Gustave l'avait déplacé quelques chaises plus loin depuis leur dispute.

Elle fulminait en les voyant se parler à voix basse et même si elle n'avait jamais réellement aimé son mari, le père de Gustave, une forme de nostalgie s'empara d'elle. Pendant près de 25ans, elle s'était tenue à la place d'Adélie, au centre de l'attention de la cour. Pendant tout ce temps elle avait été la femme la plus enviée du royaume mais maintenant elle n'était que l'ancienne Reine déchue.

Subitement elle se remettait en question. Elle avait envoyé son unique fille dans un autre pays, son fils s'était fait décapité et voila que le seul enfant qui lui restait la rejetait. Qu'avait-elle fait pour mériter tout cela. Malgré les apparences, la décapitation de Batiste ce matin l'avait affectée plus qu'elle le pensait et la vielle femme quitta soudainement la table du dîné.

Elle se précipita dans les corridors du palais afin que personne ne puisse voir ses larmes couler. La cour avait à peine remarqué son départ.

Arrivée dans sa chambre, Victoria renversa une chaise et s'effondra à genou devant la fenêtre. Les étoiles éclairaient le ciel et pour la première fois depuis son arrivée au palais, elle se mit à prier.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant