Chapitre 69

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Ses lèvres d'abords molles, prirent rapidement de l'assurance et rendirent leur baisé à Gustave. Il avait faillit oublier leur goût différent de celle de sa femme. Dieu qu'était-il en train de faire ?

« J'ai cru que tu ne reviendrais jamais à la raison » susurra-t-elle aguichesement à son oreille. Décrochant un sourire sur les lèvres de la jeune femme.

Le Souverain l'attrapa par la taille sans se soucier d'être à la vue d'autres nobles. Sans aucune convenance, il la re-embrassa langoureusement, leurs langues dansaient sensuellement l'une contre l'autre. Leur étreinte était trop choquante pour être vu par quiconque.

Adélie voyait flou tellement elle pleurait. Elle avait du mal à imaginer que ses yeux puissent rendre autant d'eau sans s'arrêter. Elle l'aimait tellement, si fort, elle avait mit un peu de temps à s'en rendre compte mais son mari était bel et bien l'homme de sa vie. Elle ne voulait plus passer une seconde de plus loin de lui.

Maintenant, elle avait tout gâché, pourquoi fallait-il qu'elle n'arrive pas à avoir d'enfant ? Les cieux souhaitaient-ils la punir ? Etait-ce parce qu'elle s'était marié à un Roi malgré son rang de paysanne ? Autant de question sans réelle réponse se bousculaient dans l'esprit de la jeune femme.

Elle se releva du sol sur lequel elle s'était jetée, et s'aperçut dans le grand miroir. Elle faisait tellement pitié ainsi, on aurait pu la confondre avec une pauvre mendiante. Elle s'essuya le nez comme un jeune enfant et repoussa ses cheveux de son visage. Elle paraissait encore si jeune du haut de ses seize ans.

Flore cousait un édredon, le sein étant très abimé. Son ventre prenait de jour en jour plus d'ampleur sous sa robe. Elle n'avait pas osé demander un corset de grossesse de peur de révélé celle-ci et se contentait de ses robes sans leur gracieuses armatures aussi belle que tortionnaires.

Avachit sur un fauteuil, elle terminait un ourlet quand on frappa à la porte. La jeune femme sentit son cœur cesser de battre. Qui pouvait bien vouloir entrer dans cette chambre, elle ne pourrait pas camoufler son corps. Elle se redressa et posa rapidement l'édredon sur son corps de femme enceinte.

« Oui ? C'est ouvert ! dit-elle la voix cristalline »

Doucement, la porte en bois tourna sur ses gonds. Une tête passa par l'embrasure stupéfiant la jeune femme. Immédiatement elle se leva pour se précipiter vers Philippe.

Elle était partagée entre le gifler très fort et l'enlacer. En se levant, la couverture tomba au sol découvrant son joli ventre. Elle remarqua le léger malaise qui passa dans les yeux de son amant à la vu de son corps.

« Philippe ?! Entre, entre » Dit-elle en vérifiant que personne ne l'avait vu dans le corridor.

Le jeune soldat évalua la pièce des yeux. La chambre était spacieuse et toute sorte de tissus avait été brodée dans un coin. Œuvres de Flore lorsqu'elle s'ennuyait enfermé ici. Le jeune homme remarqua rapidement la situation précaire de la demoiselle de compagnie.

« -Je... tu ... balbutia-t-elle mal à l'aise

-Je suis désole, murmura-t-il, j'étais tellement surpris, je ne m'y attendais pas et j'ai mal réagis...

-Mal réagis ? Tu m'as laissé sans nouvelle plusieurs mois ... répondit Flore en baissant les yeux afin de masquer le voile de tristesse dans son regard

-J'ai parlé avec mes parents, c'est ma mère qui m'a conseillé de revenir auprès de toi, elle a raison, je ne peux pas laisser mon enfant vivre loin de moi sans père... »

Flore émit un petit couinement, elle ne savait plus quoi répondre. Cet aveu lui faisait plaisir mais elle restait furieuse contre lui. Elle avait vécu ce début de grossesse seule avec Adélie. Heureusement que son amie avait été là sinon elle ne s'en serait jamais sortie. Elle releva les yeux vers le soldat encore en uniforme.

« -Je ne peux pas t'offrir de titre ni de terre et encore moins d'argent, le peu que je gagne va directement dans le coffre de mes parents...

-Ce n'est pas ce que je demande... dit-elle dans un souffle

-Je ne suis ni baron, ni duc ou marquis, juste un soldat, certes mes parents sont châtelains mais nous ne sommes pas assit sur une fortune... Je n'aurais pas le droit de resté à la cour et toi tu dois rester auprès de la Reine, tu as des obligations...

-Tu n'aurais pas le droit de rester si quoi ? demanda innocemment Flore

-Si nous nous marions, répondit-il en rougissant, je ne veux pas d'un couple sans cesse séparé par son travail ... je suis la plupart du temps en mission, mes parents ne me voient qu'une fois par saison »

Flore ne cacha pas sa déception, elle n'avait pas pensé à cet aspect de leur « couple ». Elle se rassit difficilement sur le fauteuil, déjà épuisée d'être restée debout.

« Mais que vais-je faire de l'enfant ? Si nous ne nous marions pas tu ne pourras pas être son père, il n'aura pas ton nom... »

Philippe sembla réfléchir à première vu mais en réalité, il étudiait le visage de la demoiselle. Des cernes violacés soulignaient ses yeux et son teint pâle était devenu légèrement terne. Il remarqua qu'elle ne portait pas de corset et se mordit l'intérieur de la joue pour se punir, a cause de lui elle vivait caché et n'avait même pas de matériel de grossesse.

Il se sentit soudainement très coupable de l'avoir laissé seule, il avait tellement apprécié leurs nuits a bavarder et cette fameuse soirée ou tout avait basculé.

«- Viens

-Co... Comment ? Balbutia-t-elle médusée

-Viens avec moi chez mes parents, ma mère s'occupera de toi et nous pourrions nous marier à l'abri de la cour, je veux que cet enfant ait un avenir ! »

Flore déglutit douloureusement, devait-elle accepté de quitter Adélie pour le père de son bébé. Elle se devait de penser à l'enfant qui grandissait dans son ventre mais la Reine l'avait toujours soutenue, elle était son amie depuis leur petite chambre de domestique au sous-sol jusque maintenant.

La future mère ne se voyait pas de faire ses adieux à Adélie, elle ne voulait pas le faire, cela lui briserait le cœur de quitter son maie et de se dire probablement adieu. Néanmoins son avis passait maintenant après le bien être de l'enfant à naître.

Refoulant ses larmes, elle accepta et regarda Philippe préparer sa valise, trop éreintée pour le faire elle même.

Adélie avait remit sa robe et lacé son corset. Elle avait passé un peu d'eau sur son visage avait de faire dégonfler ses yeux. Elle devait voir la réalité en face, Gustave lui en voulait encore mais cela allait lui passer, après tout, il pratiquement défié son pays pour l'épouser, il devait avoir un minimum de sentiment pour elle.

Elle quitta la chambre conjugale et longea les corridors d'un pas assuré. Soudain elle remarqua une plume bleue sur le sol. Elle se baissa pour la ramasser, elle avait déjà observé pareille plume avant mais elle n'arrivait pas à se souvenir où. Elle observait les fibres turquoises quand une voix la sortie de ses penser. Bien sur, elle savait d'où venait cet objet.

« Votre Majesté, dit-elle la voix acerbe »

Comment ce faisait-il qu'elle soit ici ? Gustave l'avait chassé !

« -Que faites vous au palais ?

-Je suis où ma place est, vous me l'avez volé ! s'écria-t-elle »

La jeune femme n'avait pas changé des souvenirs d'Adélie. Toujours le même type de robe a plume et ses cheveux aussi sombres que les ténèbres : Colombe.

« Vous vous adressé à votre Reine ! S'énerva Adélie usant de son rang pour intimider la jeune femme »

Un horrible sourire s'étira sur les lèvres de la bourgeoise. Elle releva le menton et annonça fièrement.

« Et vous, à la maîtresse du Roi ! »

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant