Chapitre 97

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[ Musique à écouter tout au long du chapitre si vous le souhaitez : Experience - Ludovico Einaudi ]


Gustave se jeta à genou près du corps de la jeune femme. Il l'avait côtoyé un certain temps, puis il l'avait haït jusqu'à la rabaisser en la mariant avec son vieux bougre de conseillé. Encore hier, il l'ignorait tout bonnement, son existence n'avait plus lieux d'être à ses yeux, mais à présent il sentait le poids de la culpabilité s'abattre sur lui. La santé de son épouse et maintenant le corps sans vie de la Duchesse.

Le Roi avait comme perdu l'ouïe durant quelques instants, n'entendant plus les cris désespérés de Césaire ou les paroles du général. Rien n'existait plus que les ecchymoses sur le corps crispé par la mort. Quand il sortit enfin de sa léthargie, il s'adressa au chef de son armée.

« -Comment est-ce arrivé ?

-Nous avons interrogé le seul homme sur les lieux votre Majesté, commença le général, il s'agit d'un certain Duc de Lorraine. Il dit que la Duchesse d'Angeau s'est mise à convulser très fort puis son visage serait devenu bleu et elle se serait elle même griffé le visage alors que ...

-Balivernes ! Le coupa Gustave en sortant brusquement de l'écurie »

D'un pas pressé il se dirigea vers le rocher sur lequel il avait vu le jeune homme pleurer, sous l'œil interrogatif des soldats.

« Vous ! »

Le héla-t-il avant de l'attraper violemment par le col de sa chemise. François tenta de se débattre en vain, la prise du Souverain était trop fort autour de sa trachée.

« Tu as osé l'étrangler de tes propres main ?! Une mort si indigne et douloureuse, tu ne mérites que pareil souffrance, lui cracha-t-il au visage »

Le duc d'Angeau qui se tenait non loin de la, fortement guidé par l'alcool, bafouillait en réclamant justice. La lutte ne prit que quelques secondes avant que les soldats n'interviennent, le général lui même tenta de calmer la fureur du Roi.

« -Votre Majesté, comme je vous le disais avant que vous ne découvriez le corps, je me suis permis de commencer la fouille de la chambre appartenant à la défunte, annonça l'homme calmement.

-Bien, voila une sage décision, je ne me pose plus de question en ce qui concerne votre place à la tête de mon armée, vous êtes un homme réactif et doué d'un rare esprit pour un soldat, sans vouloir offensé vos camarades, continuez je vous pris, répondit Gustave en réajustant son veston.

-Mes hommes ont trouvé une enveloppe dans un tiroirs de commode de la Duchesse d'Angeau, continua le général sans relevé les paroles de son Monarque, votre nom est inscrit sur le devant. »

Le Roi fronça les sourcils alors qu'un soldat approchait la lettre à la main, obéissant aux ordre de son capitaine. L'homme tendis le carré de papier et s'éclipsa aussitôt.

Le chef de l'armée n'avait pas mentit, le prénom du Roi était inscrit en lettre bordeaux sur le dessus de l'enveloppe. « Gustave » se remémora-t-il la voix de Sidonie. Pourquoi avait-elle écrit une lettre à l'intention de son Souverain alors que ce dernier l'avait humilié en la mariant contre son gré ? Les réponses à ses interrogations se trouvait sous le sceau de la duchesse d'Angeau-Varney.

Gustave releva la tête et fit signe au général qu'il souhaitait être seul. Ce dernier n'eut qu'a faire une hochement de tête pour que les soldats quittent la cour arrière du palais. En sortant, ils emportèrent avec eux l'ivrogne de Duc ainsi que le pauvre François déboussolé.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant