Chapitre 44

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Adélie lissait pour la vingtième fois les plis de sa robe, Flore replaça scrupuleusement les fleurs dans ses cheveux. Elle était fin prête pour le grand jour.

Un domestique l'informa que la cour était en place dans la chapelle et que le Roi ne tarderait pas à faire son entrée. Dans la tradition, la mariée arrivait après son futur époux et le rejoignait auprès de l'autel. Adélie ne comptait pas déroger à la règle.

Quelques minutes plus tard, la jeune femme accompagné de Flore, sa demoiselle de compagnie et en ce jour, demoiselle d'honneur, se dirigea vers la chapelle.

Avant d'entrée dans le bâtiment nacré, Flore l'arrêta.

« Tu es magnifique » chuchota-t-elle ému en faisant un baisé sur la joue de son amie.

La demoiselle de compagnie plaça le voile sur le visage de la future mariée puis elles reprirent leur marche.

Adélie comptait les battements de son cœur tellement ils étaient forts. Elle venait de franchir la porte de la chapelle royale, la cour s'était levée à son entrée et un air mélodieux s'échappait des violons. Elle essayait temps bien que mal de se concentrer, le stresse l'envahissait peu à peu.

Elle aperçut Gustave devant l'autel, il était dos à elle et lentement il se retourna pour lui faire face. Elle continuait de marcher au rythme de la musique. Le Souverain avait l'impression de rêver, sa future épouse et Reine semblait être un ange tombé du ciel dans sa robe immaculée. Le voile qu'elle portait l'empêchait de distinguer précisément ses traits.

Elle se trouvait maintenant à gauche du Souverain. Gustave déposa sa main sur la main tremblante d'Adélie. Cela rassura quelque peu la jeune femme mais elle n'osait pas regarder la cour qui venait de s'asseoir. Elle devenait le centre de l'attention et cela la mettait quelques peu mal à l'aise.

Victoria était assise au premier rang, les deux chaises à côté d'elle restait vides. Cela aurait du être la place de Batiste et Isadora, mais tous deux étaient absents. La Reine-mère devait bien l'avouer, Adélie était resplendissante, certes elle brisait les codes en adoptant une robe discrète et en portant ses cheveux à l'air libre mais cela lui allait à ravir. Bien entendu, la vieille femme se garderait bien de le lui partager.

L'homme pieux fit taire la musique pour commencer la cérémonie, les portes furent fermer car le vent frais menaçait de rendre la chapelle glacée.

« Nous sommes réunit en ce jour, sous ce toit, pour unir notre Roi à cette femme, et faire de cette femme notre Reine à son tour »

Commença le vieil homme, puis il lut quelques anciens textes Vésaniens.

« De lumière et d'obscurité, notre terre est ainsi faite,
De néant et de gloire étonnant assemblage,
Astre fatal aux rois comme à la liberté,
Au plus haut de ta cours porté par un orage,
Toi, qui n'as rien connu, dans ton sanglant passage,
D'égal à ton bonheur que ton adversité,

T'ouvrant un chemin triomphal,
Les éléments soumis attendaient ton signal,
D'une nuit pluvieuse écartant les tempêtes,
Le soleil t'annonçait sur son char radieux,
L'Europe t'admirait dans une gloire profonde,
Et le son de ta voix, un signe de tes yeux,
Donnaient une secousse au monde.

Ton souffle du chaos faisait sortir les lois;
Ton image rendait fière les rois,
Et, debout sur l'airain de leurs foudres guerrières,
Entretenait le ciel du bruit de tes exploits.
Les cultes renaissants, étonnés d'être frères,
Sur leurs autels rivaux, qui fumaient à la fois,
Pour toi confondaient leurs prières.

Conservez, oh cieux, notre Roi, conservez le vainqueur de notre patrie
Dieu juste, conservez le roi d'un peuple libre!
»

Les deux dernier vers avaient été reprit par la chapelle entière et Adélie elle-même. C'était une forme de devise à Vésan et personne n'y dérogeait.

« - Adélie Bauduin et Gustave Ier de Vésan, vous avez écouté le texte sacré qui révèle la grandeur de notre patrie, notre amour humain et du mariage. Vous allez vous engager l'un envers l'autre dans le mariage. Est-ce librement et sans contrainte ?

-Oui, répondirent-ils

-En vous engageant dans la voie du mariage vous vous promettez amour mutuel et respect. Est-ce pour toute votre vie ?

-Oui, pour toute notre vie, dirent Gustave et Adélie en chœur.

-Etes-vous prêts à accueillir les enfants que le ciel vous donne et à les éduquer selon les coutumes et les croyances de notre patrie ? Continua l'homme.

-Oui !

-Etes-vous disposés à assumer ensemble votre mission de Souverain dans notre pays et dans le monde ?

-Oui nous le sommes.

-Puisque vous êtes décidés à vous engager dans les liens du mariage, en présence du pays et de sa cour, donnez-vous la main et échangez vos consentements. » Finit le vieil homme

Les deux amants se tournèrent pour se faire face, Gustave prit les mains de sa promise dans les sienne. Adélie tremblait de tous ses membres. Ce moment était si intense et chargé en émotion.

« -Moi, Gustave Ier de Vésan je te reçois Adélie Bauduin comme épouse et je te promets de te rester fidèle, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et la maladie, pour t'aimer tous les jours de ma vie.

-Moi, Adélie Bauduin je te reçois Gustave Ier de Vésan comme époux, et je promets de te rester fidèle, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et la maladie, pour t'aimer tous les jours de ma vie. »

La jeune femme avait prononcé ses vœux en regardant son futur époux dans les yeux. Le Souverain à travers le voile avait pu lire dans les yeux de sa belle tout l'amour qu'elle lui portait.

« Ce consentement que vous venez d'exprimer en présence du pays, que la cour le confirme, qu'elle vous comble de sa bénédiction. Ce qui est uni, ne peut être séparé. Que le ciel bénisse les alliances que vous allez vous donner l'un à l'autre en signe d'amour et de fidélité. »

Les mains tremblantes, Adélie mit l'alliance au doigt du Roi et celui-ci fit de même avec un peu plus d'assurance. Puis il souleva le voile de son épouse pour lui déposer un baisé sur le front. Adélie se mit à genou devant son Souverain et il prit la couronne posé sur l'autel pour la placer sur la tête de la femme qui devenait désormais son épouse.

« De cette couronne je te fais Reine de mon pays et de ma patrie, puisses-tu m'épauler dans la lourde tâche qui est de gouverner »

La cour se leva pour applaudir les mariés. Adélie aperçut dans le fond, le regard plus meurtrier que jamais de Colombe.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant