Chapitre 98

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Gustave fronça les sourcils, ils ne comprenait pas. Le jeune homme ne reconnaissait pas le visage de son épouse, la lueur dans ses yeux lui était étrangère.

Soudain ses iris se mirent à briller, elle ferma les yeux et deux larmes perlèrent sur ses pommettes rosies par le vent. Le Roi posa ses mains sur les hanches de la jeune femme afin dans la rapprocher de lui. Adélie posa sa joue larmoyante sur le puissant torse de son époux. Il avait le don de la calmer, il la rassurait toujours par sa présence, elle se sentait invulnérable grâce à lui, mais ce n'était qu'une illusion.

Elle s'éloigna de lui pour retourner près de la balustrade, les jardins du palais s'étendaient à perte de vu jusqu'à la forêt royal. Adélie ferma les yeux pour sentir la brise d'été sur sa peau faisant perler d'autres larmes sur son doux visage. Gustave était complètement perdu, que ce passait-il enfin ? Qu'est ce que Flore et Auguste avaient fait ?

La jeune femme fixait un point au-delà de la propriété du palais, là où on pouvait voir quand le temps se faisait clément, les montagnes verdoyantes pointer vers le ciel. La Roi se sentait comme spectateur de cette scène, il avait l'impression de ne pas être sur ce balcon avec celle qu'il aimait. Rapidement, il retira son veston et le plaça sur les épaules frêle d'Adélie qui ne broncha pas.

Gustave s'approcha d'elle et ainsi, face à face, elle pouvait sentir son souffle chaud contre son front. Ce souffle qui lui prouvait que tout était réelle et qu'elle ne rêvait pas. Elle avait besoin de se sentir vivante, d'être certaine que ce moment n'était pas le fruit de son imagination. Une main toujours posé sur la balustrade, la jeune Reine savourait le marbre froid sous sa peau.

Son époux avait attaché son regard au sien et tentait tant bien que mal de sonder son esprit. IL posa une main réconfortante sur sa joue et tendrement il essuya une larme de son pouce.

« Que ce passe-t-il ? » murmura-t-il n'osant briser le silence.

Mais pour toute réponse, il n'eut qu'un soupire. Adélie sentit ses jambes trembler et ses mains devenir moites.

« -Je... chuchota-elle pleine d'émotion.

-Mon amour je t'en pris, dit moi, reprit Gustave confus »

La jeune femme posa ses doigts tremblant de par et d'autre du visage du jeune homme, sentant les pics de sa légère barbe.

« -Je ... je ne peux plus... balbutia-t-elle les larmes ruisselantes sur ses joues.

-Tu veux partir avant l'aube ? Tu n'arrive plus à rester ici ? La bombarda-t-il de questions. »

La Reine soupira anxieuse, les mots étaient coincé dans sa gorge. Elle n'arrivait pas à sortir, la détresse de son mari l'oppressait encore plus. Alors qu'elle ne souhaitait qu'une chose : qu'il la prenne dans ses bras, il recula brusquement.

« Je pensais que j'y arrivais, dit-il à peine audible, mais c'est trop dur... »

Un silence pesant s'installa uniquement rompu par la respiration de Gustave, forte, pleine de colère, de frustration. Il n'en pouvait plus, il avait l'impression de perdre peu à peu le lien qu'ils avaient tous les deux depuis leur rencontre. Elle lui cachaient des choses, son mal-être, ses pensées, il aimerait tout savoir, cependant c'était impossible et cela le rongeait peu à peu de l'intérieur.

Il passa les mains dans ses cheveux et les tira à pleine poignée poussant un râle de frustration. Adélie s'approcha de lui, elle voulait le calmer, lui dire ce qu'elle avait sur le cœur mais il recula une fois de plus, le bras tendu en avant créant un fossé entre eux.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant