Adélie fut inhabituellement réveillée par des coups sur la porte de sa chambre. Elle observa un moment la pièce encore dans la pénombre grâce aux rideaux. Aucuns domestiques n'étaient présents. La jeune femme enfila rapidement une chemise en soie avant d'aller ouvrir. Elle s'attendait à tout sauf à cela.
Colombe se tenait dans l'encadrement de bois, parfaitement toiletté. Elle était, comme toujours, ravissante dans sa robe magenta. Un sourire radieux était plaqué sur son visage d'ange.
« -Bonjour Adélie, je suis vraiment navrée de te cueillir si tôt mais j'avais grand besoin de te parler avant que tout le monde ne soit levé.
-Euh... et bien entrez si vous le souhaitez ? »
Adélie s'empressa d'ouvrir les rideaux tandis que Colombe s'installait sur un divan. La jeune femme était mal à l'aise face à la prestance de son invitée alors qu'elle était restée en chemise de nuit couvrant qu'une faible partie de son corps.
Maladroitement Adélie prit place face à Colombe.
« -Vous vouliez me dire quelque chose ?hésita-t-elle
-Oui...Je me devais de t'en informer avant que tu ne te maries, avant que tu ne deviennes ma Reine, car après cela je ne pourrais plus t'en parler. »
Le ton sérieux de la jeune femme refroidit immédiatement l'atmosphère. Adélie avait remarqué qu'elle la tutoyait, mais elle ne comprenait pas la source de ce soudain changement.
Alors qu'elle attendait la suite de cette fameuse nouvelle, Colombe se leva lentement et s'approcha d'elle.
Adélie retint son souffle. Allait-elle la frapper ? Non elle n'oserait pas. Alors que la distance entre les deux jeunes femmes s'amenuisait, la future mariée se leva de son divan afin d'être à la même hauteur que son invitée. Adélie avait beau être debout, sa petite taille lui faisait encore défaut car Colombe avait bien une demi-tête de plus qu'elle.
Sa main se déplaça lentement pour venir caresser la joue d'Adélie. Elles n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. La jeune femme mit son autre main sur la seconde joue.
Adélie ne savait plus quoi faire, qu'allait-il se produire ? Alors que Colombe s'apprêtait à poser ses lèvres sur celle de la future Reine, cette dernière se dégagea violemment de son étreinte.
« -Mais enfin que vous arrive-t-il ?! S'égosilla-t-elle
-Adélie, arrête de le nier, j'ai remarqué la forte alchimie qui passe entre nous, tu as beau faire passer cela pour de la haine aux yeux des autres, je sais que malgré tout nous nous attirons mutuellement
-Avez-vous perdu l'esprit ? Je ne suis attirée que par mon futur mari, qui plus est le Roi de notre pays. Jamais je n'aurais de sentiment pour une femme enfin ! Et surement pas pour vous ! s'écria la jeune femme
-Nous pouvons vivre ensemble, cachée comme deux amantes, dit doucement Colombe
-J'ignore qu'elle mouche vous a piquer mais sortez de ma chambre ! S'exclama Adélie
-Ecoutez-moi...
-Sortez d'ici !!! hurla la jeune femme à bout de souffle »
Les cris d'Adélie attirèrent les domestiques Qui se précipitèrent dans la pièce suivit de près par des gardes.
Alors que Colombe avait rendu les armes et s'apprêtait à sortir de la chambre escortez par les hommes armée, la petite porte menant à la chambre du Roi s'ouvrit.
Une vague de révérence s'en suivit. Gustave se tenait, droit comme un I, les sourcils froncé. Adélie n'eut à peine le temps de la détailler dans son somptueux apparat que Colombe se mit à hurler.
« Votre Altesse ! Dieu soit loué vous êtes là ! Je vous en pris éloigner cette sorcière de moi ! Elle m'a embrassé sur la bouche !!! C'est une hérésie ! »
Le Souverain observa un moment la scène, Colombe était retenue par des gardes qui lui tenaient fermement les poignets tandis qu'Adélie était en chemise de nuit, campé derrière un divan, une forme de terreur dans les yeux.
Gustave d'un signe de tête ordonna aux hommes armés d'emmener la demoiselle hors des appartements royaux. Puis il s'approcha de sa promise. Celle-ci croisa ses bras sur sa poitrine afin de cacher un temps soit peu son corps.
« Nous nous verrons devant l'autel » chuchota-t-il en lui déposant un doux baisé sur le front.
Gustave quitta la pièce. Adélie avait le feu aux joues, en partie parce qu'elle était à moitié nue. Quand la porte se referma, les domestiques se précipitèrent vers elle pour lui faire sa toilette.
Victoria tripotait nerveusement son collier. Elle attendait, assise dans le boudoir. L'impatience pouvait se lire dans ses yeux. Lorsqu'une robe magenta apparut au bout du couloir, elle se leva pour la rejoindre d'un pas pressé.
«- Alors ?! S'empressa-t-elle de questionner
-Cela à échoué Votre Majesté, la petite sotte n'est pas rentré dans mon jeu et cela à mal tourné, Gustave est intervenu pour me faire quitter les lieux ! répondit Colombe honteuse
-Tu es en train de me dire que la petite idiote qui siège dans mes appartements va toujours se marier dans une heure avec mon fils ?! »
Colombe n'eut à peine le temps d'hocher la tête que la main de la Reine-Mère s'abattît sur sa joue dans un claquement strident.
Gustave avait enfilé sa parure et attendait sagement que l'on vienne le chercher. Mais son Valais le rejoignit avec une lettre. Il la lui tendit sans un mot.
Le Souverain observa l'enveloppe quelques instant. Il reconnu rapidement l'écriture et déchira précipitamment le papier pour en lire le contenu.
Mon cher frère,
Amour et Famille, les mots qui trotte dans mon esprit depuis quelques temps. Je trônerais en Italie bientôt, auprès de mon époux. Son père est malade, il ne lui reste que peu de temps, les Docteurs sont pessimistes. J'aurais aimé offrir un héritier au Roi mais la nature n'en est pas. Enrico me fait découvrir une toute nouvelle culture et les plats sont tous délicieux, j'adore les Zeste de citrons sur les poissons, il faudrait en faire à Vésan.
Malgré que je me plaise ici j'aimerais beaucoup revoir le palais, de mon enfance et de mon sang. Oh que vous me manquez mon frère, je suis pressé de vous revoir, dans l'attente de votre Invitation.
Isadora.
Gustave lu et relu la lettre en vain. Il était persuadé que ce morceau de papier cachait quelque chose...
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Mon Roi [EN CORRECTION]
RomanceAdélie, fille de jardinier, voit son destin basculer en intégrant les cuisines du palais. Mais elle est loin de se douter que celui-ci changera à tout jamais quand elle croisera le regard du Roi, un regard aussi profond que ténébreux et cachant de l...