Chapitre 86

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Cette journée rappela étrangement l'enterrement d'Isadora à Adélie. La pluie s'était abattue sur le palais plongeant les jardins dans une ambiance maussade. Les nuages gris menaçaient de faire tomber la foudre. La cour avait jasé pendant plusieurs heures après que la Reine ait quitté la pièce.

La jeune femme avait eu besoin d'air, de beaucoup d'air, elle avait donc prit congé dans les jardins. A présent, Flore avait eu la nuit pour se remettre de ses douleurs et il fallait enterrer son enfant. Quelle douleur cela devait-il être de dire adieu à sa propre chaire, un déchirement plus grand que la douleur physique. Adélie ignorait ce que pouvais ressentir sa confidente et elle ne voulait pas savoir.

Ainsi, elles étaient toutes les deux rassemblée dans le cimetière de la chapelle au fond des jardins, près d'une dépendance qu'Henri avait construit à la demande de Victoria. Adélie n'avait jamais eu goût d'aller s'y promener quand elle avait appris que la vieille Reine y conviait ses horribles sœurs pour le thé.

Flore avait revêtit une robe noire ainsi qu'un long voile de la même couleur. Adélie la soutenait par le bras, elle était encore trop faible pour marcher seul. L'enfant avait été baptisé dans la nuit à la demande de la Reine par le prêtre royale. Ce dernier récitait des prièrent et autres textes sacré tandis que le petit cercueil du bébé reposait dans la terre.

La demoiselle de compagnie y déposa une rose blanche signe de pureté et d'innocence, parfaite pour son fils. Lors du baptême, Flore l'avait nommé Philippe, comme son père. Aucun membre de la cour ne s'était déplacé au cimetière pour l'occasion mais peut importait pour la jeune mère. Elle n'avait pas besoin de présence inutile, seule sa véritable amie comptait.

Lentement, elles entreprirent leur marche vers le palais, suivit par un garde. Le silence était pesant, Adélie ne savait que dire pour réconforter son amie.

« Merci, murmura simplement la demoiselle de compagnie »

Flore voulait sincèrement remercié Adélie, d'être là pour elle malgré son nouveau statue et pour tout ce qu'elle lui offrait à elle et sa famille. La jeune Reine ne l'avait pas chassé du palais en apprenant qu'elle s'était corrompu hors mariage, elle l'avait soutenue.

La journée passa dans la même ambiance grisâtre. L'été approchait mais rien n'y laissait paraître au dehors, si bien qu'à peine l'heure du thé passé, l'on avait fait allumé les bougies pour éclairer le palais.

La soupé se fit chacun de son côté, Adélie préféra rester avec sa confidente dans sa chambre pour s'assurer qu'elle se nourrissait. Quand Flore s'endormit enfin, la Reine en profita pour aller elle aussi se coucher auprès de son époux comme elle le lui avait promis.

Elle resterait jusqu'au banquet d'anniversaire puis elle rentrerait chez elle et leur union sera brisée. Rien que d'y songer, le cœur de la jeune femme se mettait à mal.

Gustave l'attendait fébrilement dans la chambre, il ne savait qu'il n'avait pas beaucoup de temps et que les récents évènements ne l'aidaient guère.

« -Flore va bien ? demanda-t-il quand Adélie ouvrit la porte.

-Elle s'est endormie, je ne pense pas qu'elle aille bien mais elle reste debout pour le moment »

La jeune femme se dirigea vers sa coiffeuse et entreprit de retirer les pinces de sa coiffure ainsi que ses bijoux. Immédiatement Gustave s'approcha pour l'aider à retirer son corset mais elle le repoussa doucement.

« Non, Gustave, je sais où cela va nous menez et je ne peux pas faire ça, pas ce soir, pas après ce qu'il s'est passé hier avec Flore »

Le Souverain cacha sa déception et s'approcha plus près de son amante.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant