Chapitre 64

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Flore observa la scène : Adélie s'était retournée afin que le Souverain ne puisse voir son visage, quand à lui, il attendait une réponse de son épouse. Il était tant pour la demoiselle de compagnie de fuir la scène de ménage qui risquait de s'abattre dans la pièce.

« Votre Majesté, se courba-t-elle en quittant les lieux »

Une fois dans le corridor, à l'abri de la foudre du Roi. La réalité sur sa situation lui revint en pleine figure. Elle se retrouvait seule, avec un futur enfant à naitre et un père refusant d'assumer ses actes. Après tout, si Philippe était capable de fuir devant le moindre problème, il ne devait surement pas être l'époux idéal. Elle entendit l'orage grondé dans les jardins et quitta le corridor.

Une fois la porte refermée, Gustave croisa les bras sur son poitrail et prit la parole.

« De quoi dois-tu me parler, s'impatienta Gustave »

Mais la jeune femme restait muette comme une carpe, elle faisait face aux fenêtres couvertes de goutte de pluie. Son époux commençait à s'échauffer prenant ce comportement pour de la provocation, en réalité, il était loin de se douter qu'Adélie refusait de parler par peur. En effet, la jeune femme sentait les larmes menacer derrière ses paupières, il lui suffirait de dire un mot pour déclencher une averse sur son doux visage. Il était hors de question pour elle de pleurer une fois de plus devant le Roi. Elle était la Reine et voulait se comporter comme telle, avec grâce et dignité.

« Adélie ! De quoi parlais-tu avec Flore !?! Gronda Gustave en même tant que l'orage. »

Les vitres de la chambre tremblèrent avec la tempête. La jeune femme qui tenait jusque la ses mains jointent, les laissa tomber de chaque côté de son corps en signe d'abandon. Elle se retourna tandis qu'un éclair traversait le ciel projetant une lumière blanche dans la pièce.

« Je... je ne suis pas encore enceinte, murmura-t-elle en s'éclaircissant la voix »

Sa voix avait été à peine audible à cause de la pluie battante sur les carreaux. Le Souverain avait du lire sur ses lèvres mais il avait compris. Il s'approcha doucement de sa femme et lui caressa la joue.

« Nous avons encore beaucoup de temps pour essayer de faire des enfants, chuchota-t-il »

Il embrassa fiévreusement son épouse, laissant danser ses mains sur son corps brulant. Il n'avait qu'une envie maintenant, essayer de faire un enfant avec sa femme.

Il régnait un calme paisible dans la chambre, les premiers rayons du soleil filtraient à travers les rideaux. Adélie sentit comme tous les matins, le souffle chaud de son époux sur son front. Elle avait depuis plusieurs semaines maintenant, prit l'habitude de sentir son mari auprès d'elle chaque matin, chaque nuit où elle se réveillait d'un cauchemar et surtout chaque soirée où elle essayait encore et toujours de donner un héritier à l'homme qu'elle aimait.

Elle voyait de jour en jour, le corps de Flore se modifier afin de laisser de la place à ce petit être qui grandissait en elle. La jeune femme avait eu ses saignées la semaine dernière et espérait que ce mois ci serait le bon.

Elle entreprit donc de mettre toutes les chances de son côté. Elle se leva discrètement en vérifiant de ne pas réveiller Gustave et accouru dans la pièce voisine. Une fois dans sa chambre, elle salua Flore qui était déjà levée et s'empressa de brosser ses cheveux. Son amie voyant la jeune femme perdu dans ses boucles blondes, lui prit la brosse des mains pour s'atteler à la tâche.

Tandis que Flore démêlait difficilement les mèches dorée de la jeune femme, Adélie mit du parfum derrière ses oreilles et sur ses poignets. Après quelques minutes, elle embrassa sa demoiselle de compagnie et regagna la suite nuptiale.

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant