3 : Et si .....

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Lisbon rangea le dernier dossier tout en bas de l'étagère et se releva en poussant un soupir de contentement.

- Yes !

Elle se recula pour contempler son œuvre. La bibliothèque contenant toutes les copies de ses comptes-rendus d'enquête était parfaitement rangée, les dossiers étaient triés dans l'ordre chronologique, les classeurs abîmés étaient rafistolés et elle avait mis des étiquettes partout. Quelqu'un frappa à sa porte de bureau.

- Entrez !

- Patron, commença Cho

- Regarde ça ! s'exclama Lisbon en désignant les étagères du doigt.

- Beau boulot, commenta Cho. Il y a un homme qui voudrait vous parler.

- Oui, où est-il ? demanda la jeune femme, dos à la porte.

- Je suis là.

Lisbon reconnut la voix mais elle ne se retourna pas. Ses mains se mirent à trembler et des images défilèrent dans sa tête, chassant toute la satisfaction qu'elle avait ressentit en ayant terminé son rangement. Elle entendit vaguement un « je vous laisse » et la porte se referma. S'appuyant sur son bureau, elle était terrifiée à l'idée de revoir ce visage qui appartenait à un homme qui l'avait tellement détestée.

- Que fais-tu ici ?

Sa voix tremblait et elle ne fit aucun effort pour l'en empêcher, trop bouleversée par la présence de l'homme.

- Salut, petite sœur. Je suis venu te demander pardon.

Lisbon leva les yeux vers son étagère, tentant de chasser ces morceaux de souvenirs qui lui procuraient une douleur atroce au niveau du cœur.

- Si... tu pouvais au moins me regarder. Teresa ?

Son frère avait baissé le ton de sa voix et elle crut y déceler de la peur et de la déception. Lentement, elle se retourna. Il n'avait pas changé. Excepté quelques rides, et peut-être avait-il gagné un peu de ventre. Elle croisa son regard et n'y décela aucune colère, aucune haine.

- C'est moi qui..., tenta-t-elle de dire alors que des larmes lui brouillaient la vue. Je suis tellement désolée, Tommy...

Son frère s'avança vers elle et la prit dans ses bras juste à temps, avant que ses jambes flageolantes ne la fassent s'écrouler sur le sol.

- Quand j'ai vu... maman... avec le respirateur artificiel et... quand j'ai compris que papa ne s'occuperait pas de vous trois, j'ai... je me suis dit que vous ne deviez pas la voir comme ça. C'était horrible, Tommy, je ne voulais pas que vous gardiez ce souvenir d'elle...

Lisbon pleurait à chaudes larmes, bercée par les bras forts de son frère.

- Je sais, Teresa, je sais. J'ai compris, maintenant.

- Je suis désolée de t'avoir empêché de la voir.

- Et moi je suis désolé de t'en avoir voulu aussi longtemps. Je m'en veux tellement d'avoir gâché du temps à te détester alors que le seul responsable de tout ça, c'était ce putain de chauffard ivre.

Tommy frotta une dernière fois le dos de sa sœur et cette dernière se dégagea de son étreinte en essuyant ses yeux.

- Oublions tout ça, tu veux ? lui demanda-t-il.

- D'accord. Juste une question. Pourquoi aujourd'hui, pourquoi maintenant, Tommy ?

- Je n'ai pas le droit de te le dire mais... j'ai reçu une lettre d'un de tes amis ou d'une de tes amies. Je ne sais pas c'est qui parce qu'il ou elle a signé « un/une ami(e) de Teresa », ajouta Tommy en souriant. Et il ou elle a précisé que je ne devais pas parler de cette lettre mais si il ou elle est ton ami(e), il ou elle connait les Lisbon et donc il ou elle aurait du se méfier de moi.

A la recherche des scenes coupéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant