22: Drapeau blanc, ruban rouge

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Jane entra dans le bureau de Lisbon avec un ruban rouge dans les mains.

- Toujours sur ce rapport d'enquête ?

- Oui, répondit la jeune femme sans lever les yeux de son ordinateur. Et vous ? Toujours en train de vous tourner les pouces ?

Jane esquissa un sourire et s'assit sur le canapé de Lisbon. Pendant une longue minute, seuls les doigts de la chef d'équipe frappant sur son clavier résonnèrent dans la pièce. Silencieux, Jane faisant glisser son ruban d'une main à l'autre.

- Vous ne rentrez pas ? lui demanda Lisbon.

- Non... Je... J'étais en train de réfléchir...

Elle leva les yeux vers lui d'un air interrogateur.

- Non, oubliez ce que je viens de dire, dit-il en agitant sa main en l'air comme pour chasser un moustique.

- Vous faites ça à chaque fois !

- Quoi ?

- Vous commencez une phrase, vous ne la finissez pas, et ensuite vous attendez qu'on vous supplie de parler, expliqua Lisbon en souriant. Je commence à vous connaître...

Sachant pertinemment qu'elle avait raison, Jane retint un sourire.

- Vous avez encore pas mal de travail alors on en parlera une prochaine fois.

- Non. Allez donc vous faire un thé et préparez-moi un café. Quand vous reviendrez j'aurai terminé ce rapport et on pourra parler de ce qui vous tracasse, d'accord ? proposa la jeune femme.

Jane se leva et haussa les épaules.

- D'accord.

Il sortit du bureau et se dirigea vers la cuisine d'un pas pressé. Durant leur dernière enquête, ils avaient arrêté une mère de famille qui avait tué son voisin après avoir appris que ce dernier avait abusé de sa fille. Lisbon et lui avaient eu de nouveau une discussion animée à propos de la vengeance mais ils avaient été interrompus par un coup de téléphone. Jane avait alors commencé à réfléchir sur les différentes options qu'il avait : tuer John le Rouge et finir en prison ou pire, se faire tuer par John le Rouge ou laisser John le Rouge à la police. Il avait éliminé d'office la dernière possibilité. Mais dans les deux autres cas, des gens souffriraient par sa faute. Lisbon, par exemple. Il versa le café chaud dans la tasse de sa supérieure, prit le thé qu'il venait de se servir et posa le tout sur un plateau.

- Me revoilà, dit-il en entrant dans le bureau de Lisbon.

- J'ai terminé.

La jeune femme referma son ordinateur et prit la tasse que lui tendait le consultant.

- Merci.

- De rien.

- Alors ? Qu'est-ce qui vous perturbe ?

- Eh bien, j'ai... repensé à ce... malentendu qui nous concerne, dit Jane, hésitant.

Lisbon but une gorgée de son café sans rien dire.

- Lorsqu'on retrouvera John le Rouge, comme vous le savez, il est fort probable...

- ...que vous le tuiez, oui, je sais, le coupa-t-elle.

- Ou qu'il me tue. C'est l'un ou l'autre.

Elle baissa les yeux vers le sol, préférant ignorer cette possibilité.

- Et je me disais, poursuivit Jane, que dans les deux cas, ça vous fera du mal. Oh, je ne prétends pas avoir une importance capitale dans votre vie mais je sais que vous m'aimez bien et ça m'embête.

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