81: Sommes-nous amis

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- Je termine de rassembler les papiers nécessaires et je reviens, déclara Lisbon en faisant volte-face pour retourner dans son bureau.

Lorsqu'elle se fut retournée, Jane, Rigsby et Van Pelt eurent un léger sourire sur les lèvres puis quand elle eut disparut de leur vue, ils se regardèrent, amusés.

- Il faut que quelqu'un aille lui dire, dit alors Van Pelt.

Elle jeta un œil à Jane, puis à Rigsby.

- Ah non, pas moi, déclara Rigsby. Vous pouvez me traiter de lâche ou de tout ce que vous voulez, je n'y vais pas.

- Vas-y, Grace, proposa Jane.

- Non, je ne peux pas... Ce n'est pas comme si on était amie, c'est ma supérieure, se défendit la jeune femme.

- C'est ma supérieure aussi, s'enquit Jane.

- Oui mais vous êtes amis, renchérit Rigsby.

- Le mieux aurait été que Cho y aille, dit le consultant d'un air songeur. Il aurait ouvert la porte de son bureau, lui aurait dit et serait repartit comme si de rien n'était.

Van Pelt s'assit à son bureau et alluma l'ordinateur.

- Cho n'est pas là, c'est à toi d'y aller, Jane.

- Grace a raison.

- Mais si ça vient de moi, elle va se mettre à bégayer et à rougir, ça va la gêner.

- C'est ça..., marmonna Rigsby. Fais comme si ça t'embêtait...

- Très bien, très bien, si personne n'a le cran d'y aller, je m'en charge.

Le consultant sortit de la pièce et se dirigea vers le bureau de Lisbon, un sourire aux lèvres. Il frappa et entra en même temps, puis il s'assit sur le siège en face de Lisbon.

- Oui ?

- Est-ce qu'on est amis, Lisbon ?

Etonnée, Lisbon releva la tête et regarda Jane d'un air suspicieux.

- Pourquoi vous me demandez ça ?

- Répondez, vous verrai bien.

Elle garda le silence et ajouta deux feuilles dans sa pochette en plastique.

- Vous ne répondez pas ?

- Si... je réfléchis.

- Vous avez besoin de réfléchir ?

- Evidemment. J'ai peur de répondre à votre question, je me demande vraiment ce que ça va engendrer ensuite.

Jane haussa les épaules mais il respecta son choix et attendit.

- Est-ce que je pourrai revenir sur ma décision ?

- Euh... si vous dites non, vous pourrai toujours changer d'avis et dire oui. L'inverse ne sera pas possible.

- Bon, alors non, nous ne sommes pas amis, déclara la jeune femme, fière de sa stratégie.

Jane se leva et écarta les bras en signe d'impuissance.

- D'accord.

Puis il se dirigea vers la sortie du bureau.

- Attendez !

Il se retourna, un sourire aux lèvres.

- C'est tout ?

- Oui, c'est tout.

- Mais...

- Mais quoi ?

- Si j'avais dit qu'on était amis, vous auriez fait quoi ?

- Ah, vous trichez, là. On est amis ou on ne l'est pas.

Lisbon se laissa tomber sur son fauteuil.

- Vous êtes agaçant. Bon, admettons que l'on soit ami.

- Alors dans ce cas..., dit Jane en s'approchant de Lisbon.

Il s'empara de la veste de la jeune femme qui était posée sur le dossier de son fauteuil.

- Qu'est-ce que... ?

- Si on est ami, je peux me permettre de vous dire quelque chose. Je ne sais pas ce que vous avez fait à l'homme qui a passé la nuit avec vous mais il semblerait qu'il se soit vengé.

Il retourna la veste et montra à Lisbon le papier qui était collé dans le bas du dos.

« A consommer rapidement. »

Lisbon mit sa main devant sa bouche et devint écarlate.

- Mais... c'est... ça fait longtemps que c'est là ?

- Depuis que vous êtes arrivée il y a une demi-heure.

La jeune femme tendit les mains pour récupérer son vêtement et détacha le papier sous le regard amusé de Jane.

- Quel con... Non, mais franchement, c'est ridicule.

Elle s'énervait pour couvrir la gêne.

- Vous n'êtes pas d'accord ? C'est gamin comme comportement, non ?

- Je ne vais pas juger cet homme, je ne le connais pas. En ce qui me concerne, je n'aurais pas écrit ça...

- Et vous auriez mis quoi d'encore plus gamin ? demanda Lisbon d'un ton accusateur en accrochant sa veste au porte-manteau.

Jane se contenta de rire et il posa sa main sur la poignée de la porte qu'il abaissa.

- A plus tard...

- Jane !

- D'accord, d'accord... J'aurais plutôt mis quelque chose comme... « Ne pas toucher. » ou... « Propriété privée. »

- Ça fait relativement possessif quand même...

Il fit mine de réfléchir quelques secondes.

- Peut-être un peu, oui. Dites, Lisbon, s'il a écrit « A consommer rapidement. », c'est parce que vous disparaissez aussi vite que vous apparaissez ?

La jeune femme rougit une nouvelle fois mais elle éluda la question.

- Je vous remercie de m'avoir mise au courant pour le mot, Jane. Vous pouvez y aller, ajouta-t-elle dans un sourire significatif.

- Vous me virez ?

- C'est ça.

- Mais en vrai, on est ami ou pas ? demanda Jane d'un ton sérieux.

Lisbon soupira en levant les yeux au ciel

- Mais oui... On est ami.

- Alors il faut que je vous dise un autre truc.

Son visage changea et la panique réapparut dans ses yeux.

- Quoi encore ?

- Non, j'rigole, faites pas cette tête, Lisbon ! s'exclama Jane en riant.

- Oui eh bien... dehors, vous m'agacez...

Il sortit en riant, laissant sa supérieure broyer le papier qui été collée sur sa veste quelques minutes plus tôt, un sourire satisfait sur les lèvres.

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