94: Un zeste de féminité

532 18 0
                                    

Jane entendit soudain la respiration de Lisbon à côté de lui alors qu'il ne l'avait même pas entendue arriver.

- Qu'est-ce que vous cherchez sur mon bureau ?

Lisbon se tourna vers le consultant qui était confortablement enfoncé dans son canapé en cuir marron, les yeux fermés et le début d'un sourire sur les lèvres.

- Mon agrafeuse.

- C'est faux, marmonna Jane. Vous essayez de savoir je suis endormi.

- Oui, c'est ça... Vous êtes un sujet tellement passionnant... On ne voit pas le nombril du monde tous les jours...

Contrairement à ce à quoi la jeune femme s'attendait, le consultant se mit à rire.

- Vous essayez de savoir si je suis endormi parce que si c'est le cas, vous allez sortir l'appareil photo que vous avez caché au fond de votre tiroir de bureau pour me photographier en cachette...

Dos à lui, Lisbon ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure d'agacement. Bon sang, mais comment pouvait-il savoir ça ?

- Votre silence vous accable, Lisbon, chantonna Jane.

Elle capitula parce que si elle n'arrêtait pas de mentir tout de suite, il ferait en sorte de l'humilier encore plus. Elle se retourna avec une fossette sur la joue et au même moment, Jane ouvrit un œil.

- J'suis doué, hein ?

- Taisez-vous, râla Lisbon en le poussant avec son genoux. Et faites-moi une place.

Le consultant se redressa pour s'asseoir en observant Lisbon qui s'installait à côté de lui avec un air décontracté.

- Vous n'arriverez pas à prendre quarante-six photos de moi sans que je m'en aperçoive, Lisbon. Pour l'instant, vous n'en avez même pas une.

- Que vous dites, Jane, que vous dites...

Il eut un doute et commença à penser que tout compte fait, elle avait peut-être réussi à avoir un cliché de lui. La jeune femme lui fit un sourire et s'appuya plus confortablement sur le dossier, la tête légèrement penchée en arrière. Elle n'était pas particulièrement gênée puisque c'était Jane qui avait commencé avec cette histoire de photos.

- Vous vous souvenez de Megan ? demanda-t-elle.

- Megan ?

- Ma cousine.

- Oh ! Megan... Oui, bien sûr.

Le consultant se souvenait surtout de la scène qui s'était déroulée dans le bureau de la jeune femme quelques minutes après le départ de Megan. Il avait appris des choses plutôt intéressantes sur ce que Lisbon avait pensé de lui au départ de leur collaboration.

- Qu'est-ce que vous avez pensé de moi la première fois que vous m'avez vue ?

En entendant cette question, un sourire lumineux étira ses lèvres.

- Vous voulez savoir ?

- Je ne vous aurais pas posé la question dans le cas contraire.

- Vous vous souvenez de la première fois que l'on s'est rencontré ?

- Et comment ! Minelli ne m'avait pas prévenue, et voilà qu'il me plante devant vous en me disant « Ce consultant va être dans votre équipe. » La belle aubaine...

- Et là, vous avez posé vos jolis yeux verts furibonds sur moi...

Lisbon pencha la tête, hésitant entre nier le fait qu'elle était furieuse ou savourer le compliment qu'il venait de lui faire. Jane baissa les yeux et fixa un point invisible près de genoux de la jeune femme puis il déclara d'une voix douce, presque tendre :

A la recherche des scenes coupéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant