A la recherche des scenes coupées

45: Pack détente

- Là, le sept de cœur sur le huit de pique.

- Ah oui...

A l'extérieur du bureau de Lisbon, des agents s'agitaient, se parlaient, se disputaient, s'amusaient. Voyant que son employée était épuisée, Hightower avait conseillé à la jeune femme de s'offrir une sieste, juste une pause d'une petite heure. Pas une pause pour manger sur le pouce debout dans la cuisine, non, une vraie pause où elle devait penser à autre chose, pour pouvoir avoir un point de vue plus objectif sur l'enquête et réussir à prendre du recul. Lisbon avait évidemment refusé mais Jane lui avait prit délicatement le bras et lui avait promis qu'il allait trouver de quoi l'occuper dans son bureau, de quoi lui changer les idées sans pour autant l'obliger à dormir.

- Mettez le quatre de trèfle sur le cinq de cœur, ça vous libèrera un roi et vous pourrez enlever cette dame de carreau qui vous gène.

Lisbon se retourna vers Jane qui était penché derrière elle.

- Ce n'est pas très distrayant si vous jouez à ma place.

- Désolé, dit Jane en souriant.

Il se redressa et alla s'allonger sur le canapé de Lisbon pour ne pas la déranger. Il entendit quelques clics de souris et un ou deux soupirs. Plus que quelques secondes, pensa-t-il. Un nouveau clic, un nouveau soupir.

- Jane, je suis coincée.

Le consultant se releva un sourire aux lèvres et revint se placer derrière le fauteuil de Lisbon.

- Alors...

- J'ai perdu, là, non ?

- Attendez, soyez pas si défaitiste... Tenez, là, le deux de pique.

- Quoi, le deux de pique ?

- Eh bien vous pouvez le mettre sur le trois de carreau.

- Ah oui ! Merci.

- De rien, répondit Jane en retournant s'allonger.

- Vous savez, ça ne servait à rien de fermer les stores, Hightower se doute bien que je ne suis pas en train de dormir...

- Pourquoi ?

- Oh non, je n'aurais pas du faire ça... Eh bien elle vous a vu entrer dans mon bureau et si je dormais, vous seriez ressortit.

- Non, pas forcément. Laissez-moi deviner, je parie que vous avez bougé ce valet de trèfles qui était bien tranquille dans son coin.

- Comment ça, vous ne seriez pas forcément ressortit ? S'étonna Lisbon. Oui, j'ai bougé le valet.

- Je lui ai dit que je trouverais de quoi vous distraire, j'ai très bien pu trouver quelque chose qui nécessite ma présence. Faites annuler en haut à gauche.

- Annuler ? Mais c'est de la triche. Quelque chose qui nécessite votre présence ? répéta bêtement la jeune femme.

- Et qui nécessite la fermeture des stores..., ajouta Jane un ton plus bas.

Comprenant enfin les allusions du consultant, Lisbon leva les yeux pour le regarder d'un air accusateur.

- Vous allez me mettre mal à l'aise, Jane, lui dit-elle sincèrement.

- Moi, ce qui me mettrait mal à l'aise, déclara Jane en souriant, ce serait les regards posés sur moi si je sortais de mon bureau dont les stores ont été fermés pendant une heure, suivit par ma subordonnée toute souriante.

Lisbon réalisa avec horreur que Jane avait tout à fait raison.

- Vous n'auriez vraiment pas du fermer les stores ! S'exclama-t-elle en rougissant.