39: Retard justifié

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« Jane ! Est-ce que vous vous payez ma tête ? Vous deviez aller au supermarché du coin et revenir au bureau ! Je sais que vous êtes à pieds mais ça prend une demi-heure au maximum et on vous attend depuis une heure ! »

- Lisbon, vous tombez à pic ! dit Jane en maintenant le téléphone avec son épaule pour avoir ses deux mains libres. Hum... Pour résumer la situation, je suis bien au magasin mais je suis en train d'aider une jeune femme à accoucher et...

« A d'autres ! J'en ai marre de vos stupides farces, on vous attend pour aller interroger le suspect, ramenez vos fesses au plus vite ou on y va sans vous ! »

- Monsieur ?

- Oui ?

- Votre correspondant peut attendre, il faut que vous teniez fermement les mains de Nathaly, le bébé est presque là, déclara la sage-femme.

Au même moment, la femme enceinte se mit à hurler en ressentant une contraction.

- Vous avez entendu ça, Lisbon ?

« Merde, vous disiez la vérité. »

- Je dois raccrocher.

« Ok »

Jane ferma son téléphone et le glissa dans la poche de sa veste. Il tint fermement les deux mains de la femme pour l'aider à pousser de toutes ses forces. Il avait vraiment le don pour se retrouver dans des situations d'urgence. Il était assis sur le sol contre un rayon du magasin et il allait y rester un moment car le papa n'était pas prêt d'arriver.

- Poussez !

Jane cru que ses mains se désintégraient entre les doigts solides de la jeune femme qui accouchait.

- Racontez-moi quelque chose ! Gémit-elle entre deux poussées.

- Euh... Laissez-moi réfléchir... Je pourrais vous raconter la fois où je me suis échappé de prison, c'était assez drôle parce que figurez-vous que c'est grâce à une petite souris que...

- Monsieur, vous allez la déconcentrer.

- Oh, dit Jane d'un air gêné. Alors serrez juste mes mains très fort, ajouta-t-il à l'intention de la femme enceinte.

- Poussez !

La jeune mère poussa une dernière fois très fort et elle entendit alors les pleurs de son enfant et quelques applaudissements discrets.

- C'est une jolie petite fille ! s'exclama la sage-femme.

- Une fille ? S'étonna la mère à bout de souffle. Mais ce devait être un garçon, je n'ai pas de prénom de fille...

Elle se mit à rire en prenant son bébé dans ses bras.

- Comment est-ce que je vais l'appeler ? Je n'ai aucune idée, je ne sais pas... Tu es si belle ! Malgré tout le fil à retordre que tu m'as donné pendant ces huit mois et demi, ajouta-t-elle en souriant.

Jane sourit en voyant la scène qui se déroulait sous ses yeux.

- Elle vous en a fait baver ?

- On peut le dire, oui !

- Appelez-là Teresa.

- Vous croyez ? Teresa, répéta la jeune femme en réfléchissant. Teresa. Oui, c'est mignon, Teresa. Vous en connaissez une ? Comment est-elle ?

Jane se mordit la lèvre en choisissant bien ses mots.

- C'est une femme extraordinaire, avec un caractère bien trempé mais un cœur gros comme ça.

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