59: Candice

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Assis au volant de sa voiture garée contre un trottoir, Jane installa l'oreillette et le micro et les mit en marche. La nuit était plutôt chaude et les lampadaires sensés éclairer cette sombre rue s'éteignaient pendant une fraction de secondes de temps à autres.

- Lisbon ? Vous m'entendez ?

- Oui, Jane, attendez deux minutes.

Dans une petite pièce non loin de la voiture du consultant, Lisbon enfilait les vêtements qui devaient parfaire son attirail de prostituée. Elle se regarda dans le miroir. Du blush sur les joues, du rouge à lèvres, du noir sur les yeux, tout semblait parfait. Elle regarda une dernière fois la jupe courte en cuir rouge qu'elle portait et eut un instant d'hésitation. Elle détestait cette tenue, il n'y avait pas d'autres mots. Mais la jeune prostituée assassinée 'travaillait' sur ce trottoir donc le seul moyen de savoir quels étaient les hommes qui la payaient était de prendre sa place.

- C'est bon, je crois que je suis prête, dit-elle dans le micro en resserrant le bustier pour faire ressortir un peu sa poitrine.

- Vous êtes sûre que ce n'est pas trop dangereux, Lisbon ?

- Cho et Rigsby sont en planque de l'autre côté de la rue et vous êtes sensé ne pas me quitter des yeux et rester en contact avec moi alors je ne vois pas où est le problème. Et de toute façon, c'est notre dernière chance de coincer l'assassin.

- Vous avez votre arme ?

- Oui, Jane, j'ai mon arme. Bon, je sors.

Jane observa la petite porte d'où Lisbon était sensée sortir mais il ne la vit pas. Il attendit encore quelques secondes puis s'impatienta.

- Vous sortez ou pas ?

- Je vais sortir mais avant, promettez-moi de ne pas faire de commentaires sur ma tenue.

Jane fronça les sourcils.

- Vous ne pouvez pas me demander ça, dit-il dans un sourire.

- Jane.

- Ok, ok, je ne dirai rien.

Finalement, la petite porte s'entrouvrit et Lisbon apparut sur ses talons hauts. Elle referma la porte derrière elle, accrocha son mini sac à main à son épaule et s'avança sur le trottoir d'une démarche mal assurée. Malgré la légère vulgarité de la tenue, Jane la trouva plutôt attendrissante, sans doute du au fait qu'il savait qu'elle ne supportait vraiment pas le rôle qu'elle était en train de jouer. Il décida de l'aider.

- Lisbon, je sais que vous m'avez demandé de ne rien dire mais si vous voulez vraiment passer pour une prostituée, il va falloir que vous trouviez une démarche plus... sûre de vous.

- Je ne suis pas sûre de moi, je me sens mal là-dedans.

- Vous êtes ravissante, tenta-t-il de la rassurer.

- Oh, la ferme, Jane.

La jeune femme l'entendit rire dans son oreillette et elle esquissa un sourire.

- Lisbon, j'ai une question.

- Quoi, Jane ?

- Vous avez vraiment votre arme sur vous, là ?

- Oui.

- Mais... elle est où ?

Cette fois-ci, ce fut Jane qui entendit rire sa supérieure au creux de son oreille.

- Croyez-moi, vous ne voudriez pas le savoir...

- Oh... Bien. Euh... vous avez prit les chewing-gums que je vous ai donné ?

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