A la recherche des scenes coupées

65: Petit message

- Ce n'est pas vrai, je lui avais dit de rester avec nous !

Tournant et tournant dans les galeries du centre commercial qui rassemblaient des dizaines de boutiques, Lisbon et son équipe étaient à la recherche du consultant. Malheureusement, étant donné la superficie du lieu, il était presque impossible de retrouver quelqu'un.

- Il est peut-être tout simplement dans la boutique de thé ? proposa judicieusement Van Pelt.

Elle reçu pour réponse un appel dans les haut-parleurs de l'immense galerie, bondée de monde.

« Le petit Lucas attend sa maman à l'entrée numéro six. Lucas attend sa maman à l'entrée numéro six. »

- Je vais le réduire en bouillie, déclara Lisbon dont les joues devenaient rouges de colère. D'accord, essayons la boutique de thé.

Suivie de ses trois fidèles agents, elle prit les escalators sur deux étages, contourna les petites roulottes ou était étalées toutes sortes de nourritures, marcha une centaine de mètres et trouva enfin la boutique qu'elle cherchait.

« Mesdames et messieurs, une voiture immatriculée 3562 VM 74 gêne pour l'entrée des marchandises. Veuillez la déplacer au plus vite. Merci de votre attention. »

- Ce n'est pas nous, dit Cho en voyant que Rigsby fronçait les sourcils.

- Je sais, j'me demandais juste si ça pouvait être celle de Jane.

- Non, sa plaque commence par trente-et-un, les rassura Lisbon.

Ils entrèrent alors tous dans la boutique et à quatre, ils eurent vite fait de parcourir tous les rayons. Pas de trace de Jane. Van Pelt fit même la description détaillée de Jane à la caissière mais sans succès. Ils ressortirent penauds du magasin et Lisbon commençait vraiment à fulminer.

- Si je ne retrouve pas cet imbécile d'ici un quart d'heure, je le mets à pieds pour une semaine.

« Patrick Jane attend son amoureuse Teresa Lisbon à l'entrée numéro deux, je répète, Patrick attend son amoureuse Teresa à l'entrée numéro deux. »

Les mots sortant des haut-parleurs semblaient irréels et résonnaient dans la tête de Lisbon comme une cloche dans une église. La jeune femme devint rouge pivoine et les trois membres de l'équipe se tournèrent vers elle en souriant, y comprit Cho.

- Je n'aime pas quand il fait ça..., gémit-elle.

Puis elle chercha des yeux un panneau indiquant l'entrée numéro deux.

Lorsqu'elle arriva près de l'accueil, elle vit une jeune femme brune plantée devant un micro, riant aux blagues probablement stupides de Jane. Puis ce dernier leva les yeux et aperçut Lisbon, toujours aussi rouge, venir à grands pas vers lui.

- Ah ! La voilà ! dit-il à la jeune femme de l'accueil.

Puis s'adressant à Lisbon :

- Teresa, je t'ai cherchée partout mais dans ces immenses galeries, tu étais introuvable.

Il s'approcha d'elle et voulut mettre sa main derrière son épaule mais Lisbon le repoussa.

- Oh... Tu me fais la tête à cause du petit message ?

- Du petit message ? s'indigna-t-elle. Tu parles de ce petit message que tu as fais passer dans tous les haut-parleurs de la galerie ?

Jane sourit et se tourna vers le reste de l'équipe qui riait derrière sa supérieure.

- Elle n'a pas aimé ? les interrogea-t-il.

- Non, je n'ai pas aimé !

Lisbon se rapprocha de Jane et lui répliqua de façon un peu plus discrète :

- Ce n'est pas parce qu'on est ensemble que tu ne dois plus m'écouter. Je t'ai demandé de rester avec nous, où étais-tu passé ?

- Eh bien j'étais partit t'acheter un cadeau, déclara Jane d'un ton évident.

Prise au dépourvu, Lisbon se retourna vers les membres de son équipe qui effacèrent aussitôt leurs sourires, puis elle soupira en se concentrant de nouveau sur Jane.

- Tu m'énerve, dit-elle comme si c'était la chose la plus importante du monde.

Elle fit volte-face et passa entre ses subordonnés, prenant ainsi la tête de la troupe pour retourner au CBI.

- Et toi, tu m'aimes ! entendit-elle derrière elle.

Sachant très bien que ni Jane ni son équipe ne voyaient son visage, elle laissa le sourire rayonnant qui la titillait apparaître sur ses lèvres. La dernière chose qui l'avait rendue très heureuse dans sa vie était sa nomination en tant que chef d'équipe. Cela avait certainement été un des plus beaux jours de sa vie. Mais depuis Jane, elle n'avait jamais connu autant de 'plus beau jour de sa vie'...