89: Vogue et vire, mon navire

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- Ok, déclara Lisbon en posant le dossier sur le bureau de Cho. Il est treize heure, nos sept suspects arrivent dans une heure et on n'a rien mangé, alors on fait une pause !

Le soulagement sur le visage de ses subordonnées la fit sourire. Elle ne savait pas vraiment ce que c'était qu'avoir faim, ça ne lui arrivait que très rarement et lorsque c'était le cas, un beignet ou un fruit lui suffisait.

La pièce fut vidée en moins de cinq secondes. Seul Jane trottina jusqu'à son bureau en se précipitant sur son tiroir comme s'il y cachait un trésor. Lisbon leva les yeux au ciel puis elle rejoignit les autres dans la cuisine. Cela faisait maintenant trois jours que le consultant passait ses pauses à construire une espèce de truc qu'elle n'arrivait pas à identifier, et ce comportement l'intriguait et l'agaçait à la fois. Elle eut juste le temps de prendre son sandwich dans le frigo que celui-ci débarqua, un air paniqué sur le visage.

- Où est ma bouteille ?

- Quelle bouteille ? demanda Van Pelt.

- La bouteille en verre que j'avais laissé à côté de mon bureau.

- La femme de ménage l'aura probablement jetée, déclara Cho en haussant les épaules.

- Non, j'avais collé un papier 'ne pas toucher' dessus, personne n'était sensé la toucher.

- Ça alors, dit Lisbon d'un ton moqueur, c'est comme si un autre Patrick Jane avait vu le mot et s'était empressé de faire le contraire de ce qui était écrit dessus.

Jane se tourna vers elle et la dévisagea de l'air le plus sérieux du monde. Le sourire qu'arborait Lisbon disparut petit à petit et elle eut un mouvement de recul lorsqu'il s'approcha d'elle d'un air menaçant. Avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, il attrapa fermement la main dans laquelle elle tenait son sandwich et mordit dedans avec entrain sous ses yeux indignés.

- Hey ! C'est mon sandwich ! s'exclama celle-ci. Non mais dites donc, vous ne pouvez pas vous payez votre nourriture ?

Rigsby et Van Pelt se regardèrent en riant et Cho esquissa un sourire en constatant que Jane avait réellement le don d'énerver sa supérieure dès qu'il en avait envie. Mâchant avec appétit la bouchée qu'il avait dans la bouche, Jane eut un sourire espiègle avant de reprendre sa précieuse quête.

- Personne n'a vu une bouteille en verre ? De la taille là, à peu près, mima-t-il avec ses mains.

Il ouvrit les placards et dénicha finalement ce qu'il cherchait. Seul inconvénient, celle-ci était pleine de jus d'orange.

- C'est à moi, déclara Lisbon d'un ton sec. Vous touchez à ça, je vous démonte, c'est clair ?

- Je vais vider votre jus de fruit dans cette bouteille en plastique, elle est vide. C'est pareil...

Le consultant saisit une bouteille qui se trouvait à côté de l'évier et commença à la nettoyer.

- Non, non et non. C'est mon jus d'orange, répliqua Lisbon en récupérant sa boisson. Vous comptez encore m'énerver longtemps ?

Un grand sourire sur les lèvres, Jane continuait de nettoyer la bouteille en ignorant la question de sa supérieure

- Honnêtement, patron, je pense qu'il va vous agacer jusqu'à ce qu'il ait cette bouteille, déclara Cho.

- Ouais, à votre place, je la lui filerais, confirma Rigsby.

Lisbon soupira mais dû estimer que les conseils de ses collègues étaient justes car elle posa sa bouteille de jus d'orange à côté de Jane, puis elle mordit dans son sandwich avec un air ronchon sur le visage. Jane versa le liquide dans la bouteille en plastique qu'il rangea précautionneusement dans le frigo en haussant les sourcils pour montrer à Lisbon qu'il faisait tout bien comme il faut, puis il lava la bouteille en verre et la sécha avant de disparaître de nouveau de la cuisine.

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