12: D'un commun accord

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Lisbon était assise sur son canapé avec la télévision en sourdine lorsqu'elle se versa son troisième verre de téquila. Elle en avait bu deux en moins de dix minutes donc elle n'était pas encore saoule mais elle savourait déjà la sensation de voler qu'elle ressentirait lorsque l'ivresse s'emparerait d'elle. Elle bu la moitié du verre et le reposa dans un bruit sourd sur la table basse. La journée avait été dure. Elle avait passé l'après-midi auprès de la femme de Bosco, lui expliquant en détail ce qu'il s'était passé lorsque son mari avait été assassiné. Elle s'était préparée à affronter cette épreuve quelques jours après l'enterrement de son ami mais l'épouse de Bosco n'était jamais venue la voir. C'était finalement plus de sept mois après sa mort qu'elle ressentait le besoin de connaître tous les évènements dans leurs détails. Lisbon avait donc du passer son après-midi et son début de soirée à revivre les évènements traumatisants qu'elle avait vécu et à faire semblant de ne pas savoir que Bosco était amoureux d'elle. Parce que sa femme l'avait deviné. Et lorsqu'elle avait dit à Lisbon « Je sais que Sam vous aimait au moins autant qu'il m'aimait. », la jeune femme avait du faire semblant de tout ignorer. Ecrasées par ces propres mensonges, elle avait vraiment besoin de se sentir légère et pour cela, seule la téquila l'aiderait. Elle finit son troisième verre et s'en resservit un quatrième. De toute façon, elle ne travaillait pas le lendemain matin donc elle aurait le temps de faire disparaître les symptômes de la gueule de bois.

Jane avait sentit la malaise de Lisbon dès que la femme de Bosco été partie. Il n'avait pas osé aller parler à sa supérieure car pour une fois, il se sentait incapable de l'aider avec des mots. Elle venait de ressasser un épisode horrible de sa vie pendant plusieurs heures et il n'avait aucun remède contre le désespoir que Lisbon pouvait ressentir. Mais vers vingt-et-une heure, il fut prit de remords et avant de réfléchir et de changer d'avis, il s'empara de ses clefs de voiture et sortit de chez lui dans la ferme intention de remonter le morale de sa supérieure. Il arriva chez elle alors qu'il faisait totalement nuit et frappa à la porte doucement, au cas où elle sera déjà endormie. Il entendit un bruit sourd résonner dans l'appartement.

- Lisbon ? C'est Jane. Tout va bien ?

Lisbon ramassa la bouteille de téquila qui venait de tomber sur le sol, annonçant ainsi sa présence à Jane. Heureusement, elle n'était pas encore vraiment ivre et elle avait eu la bonne idée de remettre le bouchon sur le goulot, évitant une tâche sur sa moquette. Elle cacha la bouteille derrière un canapé puis se sentant ridicule, elle la reposa sur la table. De toute façon, elle était majeure et vaccinée, elle avait le droit de boire si elle allait mal. Jane frappa de nouveau à sa porte, mais un peu plus fort que la première fois. Il fallait qu'elle aille ouvrir car il ne la laisserait pas tranquille.

- Lisbon ?

La jeune femme ouvrit la porte.

- Oui ?

- J'ai entendu un bruit, c'était quoi ? Vous allez bien ?

Lisbon jeta un œil sur sa bouteille d'alcool puis elle regarda de nouveau Jane.

- J'ai fait tomber une bouteille sur le sol. Mais j'avais remis le bouchon donc il n'y a pas de dégât.

- Une bouteille ? demanda Jane. Vous avez bu ?

- Oui, répondit franchement Lisbon. Et je n'ai pas finit. Donc soit vous entrez et je partage, soit vous partez.

Jane sentit comme un couteau lui traversé le cœur. Lisbon se montrait presque méchante alors qu'il voulait seulement l'aider. Et l'idée qu'elle ait bu ne lui plaisait pas trop mais il devait admettre qu'il n'avait rien à dire. Elle gérait sa vie comme elle l'entendait.

- Vous ne semblez pas ivre, remarqua Jane.

- C'est pour bientôt, dit Lisbon dans un sourire tellement faux. Et j'avoue que je préférerais être seule.

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