53: Oh que oui !

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Voici la suite de

33. 'Non'

et de

49. 'Non'... mais 'Oui'

Après avoir enfilé son tee-shirt trop grand pour elle qui descendait jusqu'à la moitié de ses cuisses, mi-déçue, mi-soulagée, Lisbon se laissa choir sur son canapé en se disant qu'elle avait réussit à passer entre les mailles du filet. De sept heures ce matin à vingt heures ce soir, elle était restée sur le qui-vive, prête à courir pour éviter de se retrouver seule avec Jane. Non pas parce qu'il cherchait à lui faire une mauvaise blague mais parce qu'il lui avait plus ou moins proposé de l'embrasser le jour de la sainte Teresa, le premier octobre. Elle se remémora tous les instants de la journée où ses mains étaient devenues moites et où son cœur s'était emballé.

Flash-back numéro un

Jane entra dans son bureau tout sourire, une tasse fumante à la main.

- Un café, Lisbon ?

- Euh... oui, merci. Posez-le là.

Il lui avait sourit est était ressortit comme si de rien n'était. Finalement, il avait peut-être oublié.

Flash-back numéro deux

Lisbon lisait un rapport d'enquête quand elle entendit la porte de son bureau s'ouvrir et se refermer. Sans relever la tête, elle leva les yeux rapidement pour voir que Jane se tenait debout devant son bureau, silencieux. Il plongea son regard dans le sien et attendit, jusqu'à ce qu'elle rougisse et reporte son attention sur le dossier.

- Quoi ? marmonna-t-elle en poursuivant sa lecture et en apportant quelques annotations dans la marge.

- Rien...

Elle releva la tête et posa son stylo.

- J'ai besoin de me concentrer alors si vous n'avez rien de spécial à dire, vous voulez bien me laisser travailler ? demanda-t-elle gentiment.

- Pourquoi ? Vous êtes déconcentrée quand je suis là ?

Lisbon haussa les épaules.

- Je pense que c'est un 'oui'. Tant mieux, déclara Jane avant de sourire en quittant son bureau.

Finalement, il n'avait pas oublié...

Flash-back numéro trois

Les portes de l'ascenseur se refermèrent sur Lisbon et Jane. Celui-ci observa Lisbon de coin de l'œil et esquissa un sourire en voyant à quel point la jeune femme était tendue.

- Bonne fête, Teresa, déclara-t-il afin d'ajouter un peu plus de pression.

La jeune femme tourna son visage vers lui et bégaya un 'merci' presque inaudible, avant de s'empourprer.

- Ne soyez pas si tendue, il ne reste plus que deux étages et on n'y est...

Lisbon ne pu s'empêcher de sourire et elle secoua la tête de gauche à droite, agacée par le fait que le consultant devine tout. Les portes s'ouvrirent et elle sortit la première en entendant Jane rire derrière elle.

Flash-back numéro quatre

- Vous partez déjà ?

- Oui, il est bientôt vingt heures et j'ai bien avancé dans mes rapports d'enquête donc je rentre, expliqua Lisbon en passant devant le canapé de Jane.

- Je viens avec vous, déclara celui-ci en se levant.

- Quoi ?

Il laissa un moment de silence pendant lequel il la fixa, la laissant imaginer tout et n'importe quoi, puis il reprit la parole.

- Je rentre chez moi aussi.

- Ah...

- Pourquoi ? Qu'est-ce que vous aviez comprit ? demanda-t-il alors qu'un sourire espiègle perçait au coin de ses lèvres.

Lisbon observa chaque parcelle de son visage et constata qu'il prenait un immense plaisir à jouer avec elle. Elle se retourna, entra dans l'ascenseur et ferma les portes avant que Jane n'ait le temps de se préparer et de la rejoindre. Quelques minutes plus tard, elle démarrait sa voiture et passait à côté d'un Jane dont le sourire ne pouvait pas être plus grand, puis elle sortit du parking.

Fin des flash-back.

Assise devant la télévision, Lisbon plongea sa main dans sa boîte d'M&M's et en mangea un jaune. On frappa à sa porte. Son cœur s'emballa et ses mains devinrent moites, ce qui était pour elle le signe que Jane se trouvait à moins de dix mètres. Elle se leva, marcha pieds nus et fit tourner la clef dans la serrure, verrouillant ainsi sa porte d'entrée. Un sourire apparut sur ses lèvres lorsqu'elle pensa à la tête que Jane pouvait faire. Plutôt fière d'elle, elle retourna s'installer sur son canapé et mit dans sa bouche un M&M's rouge en essayant de se plonger dans le film qui passait sur son écran. Elle y parvint quelques minutes, jusqu'à ce qu'une ombre apparaisse dans le coin de la pièce. Elle sursauta et reprit une position qui cachait un peu mieux ses cuisses.

- Jane ! Vous êtes rentré chez moi par effraction !

Celui-ci sourit en montrant un trombone complètement tordu à la jeune femme.

- Je pourrais vous arrêter pour ça ! S'exclama Lisbon en se mettant debout, espérant que son tee-shirt descendait assez bas.

Jane rangea le trombone dans sa poche et s'approcha d'elle sans quitter ses yeux verts. La jeune femme recula mais elle sentit un obstacle derrière elle. Son canapé. Le consultant se plaça à une vingtaine de centimètres devant elle, scruta les moindres recoins de son visage avant de glisser lentement une main derrière sa nuque. Il sentit qu'elle frissonnait et que sa respiration devenait saccadée, alors que lui semblait enfin trouver la sérénité dont il avait besoin. Il approcha son visage du sien et posa ses lèvres sur les siennes. Il n'avait pas l'intention que ce baiser reste un simple baiser, il voulait le même qu'ils avaient partagé dans la voiture quelques semaines plus tôt. Il comprit qu'elle aussi lorsqu'elle passa ses mains autour de son coup et entrouvrit la bouche pour réclamer plus. Leurs souffles se mélangèrent, leurs langues se cherchèrent et leurs mains voyagèrent entre cou, nuque, épaules et visage, sans jamais se lasser de la douceur qui emplissait ce baiser.

Alors que toute la tension accumulée au cours de la journée semblait enfin se dissiper, Lisbon sentit le sourire de Jane contre ses lèvres et le désir s'empara d'elle sans qu'elle n'y soit préparée. A bout de souffle, elle termina le baiser avec toute la douceur dont elle fut capable et ôta ses mains du corps de Jane. Faites qu'il parte sans me laisser le choix, pensa-t-elle. Sinon, elle ferait le mauvais choix. Son cœur battait avec une telle force qu'elle fut prise d'un vertige, mais elle parvint quand même à rester sur ses pieds.

- Bonne fête, Teresa, dit Jane pour la deuxième fois de la journée.

La jeune femme sourit et étrangement, elle ne ressentit aucune gêne, simplement du bonheur. Imbécile heureuse, se dit-elle à elle-même.

Elle observa Jane traverser le salon et ouvrir la porte d'entrée. Avant de s'en aller, il se retourna une dernière fois vers elle et avec des étincelles dans les yeux et un sourire lui donnant des papillons dans le ventre, il déclara d'une voix tendre :

- Vous êtes très sexy là-dedans.

Puis il sortit dans la nuit en refermant la porte derrière lui, que Lisbon s'empressa de fermer à clef, un sourire plaqué sur ses lèvres. Elle se demanda si elle devait lui rappeler que la sainte Teresa se fêtait aussi le quinze octobre ou s'il le savait déjà. Dans le doute, elle décida qu'elle le lui ferait savoir d'une façon ou d'une autre, histoire qu'il ne l'oublie pas non plus ce jour-là...

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