63: Bombe à retardement

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Jane relu sa lettre une dernière fois.

Lisbon,

J'ai dans les mains une piste sérieuse sur RedJohn et tout porte à croire qu'il est actuellement dans un autre pays. Je sais où il est exactement, je m'y rends immédiatement.

Je suis désolé de vous décevoir (une fois de plus) mais j'ai la sensation que vous êtes assez maligne et que vous me connaissez suffisamment bien pour être capable de trouver une solution m'empêchant d'accomplir ma vengeance. Je ne prends donc pas le risque de partager mes informations avec une personne aussi attachée à moi et aussi rusée que vous.

Je vous mens depuis un certain temps, depuis le jour où je vous ai certifié que RedJohn ne m'avait rien dit lorsqu'il m'avait kidnappé. En réalité, il m'a récité un poème, et ce sont ces lignes qui me conduisent là où je vais.

Vous êtes si chère à mes yeux et j'aurais tellement à vous dire, mais la vie est comme elle est.

Avec tous mes sentiments et plus encore,

Jane.

Il aurait voulu en dire beaucoup plus mais cela aurait été égoïste. Même s'il avait besoin de se dévoiler, il n'avait pas le droit de la faire souffrir en lui révélant des choses dont elle ne pourrait rien faire. Il glissa la lettre dans l'enveloppe et regarda l'heure. Il était presque trois heures du matin et il était seul dans les locaux du CBI si l'on ne comptait pas le gardien qui faisait des rondes de temps à autres. L'homme avait bien aperçut Jane dans le bureau de Lisbon mais pour se rassurer, le consultant se dit qu'il avait sûrement l'habitude de le voir ainsi, déambulant dans les couloirs vides. Il posa l'enveloppe sur le bureau de Lisbon et se dirigea vers l'ascenseur. Quand les portes s'ouvrirent, il se retrouva nez à nez avec sa supérieure en furie.

- Vous n'irez nulle part, lui dit-elle d'un ton sec.

Elle monta dans la cabine et referma les portes sur eux. Jane vit dans ses yeux qu'elle savait qu'il avait l'intention de quitter le CBI et qu'elle savait pour la lettre.

- Comment avez-vous su ? Demanda-t-il d'un air dépité et paniqué à la fois.

Il ne fallait pas qu'elle tombe sur la lettre parce qu'elle pourrait alors prendre la décision de le remettre dans les mains de la justice pour préméditation de meurtre.

- La gardien me tient au courant de vos moindres faits et gestes. Je vous ai toujours dit que je contrôlais la situation, vous ne m'avez jamais crue...

Les portes s'ouvrirent et Lisbon attrapa Jane par le bras en le conduisant dans son bureau. A peine entré, le consultant bondit sur la lettre et la broya au moment même où Lisbon refermait la porte. En entendant le bruit de papier froissé, la jeune femme se retourna et se précipita sur Jane pour lui arracher la lettre des mains. Le papier se déchira et elle n'en obtint qu'un morceau.

- Donnez-moi ça, Jane.

Elle déplia le bout qu'elle tenait dans les mains et lu les quelques mots qui y étaient écrits.

Vous êtes si chère à mes yeux et j'aurais tellement à vous dire, mais la vie est comme elle est.

Avec tous mes sentiments et plus encore,

Jane.

Elle posa son regard furieux sur le consultant et celui-ci détourna les yeux, fatigué de se voir toujours mettre des bâtons dans les roues, et légèrement embarrassé qu'elle ait pu lire les lignes les plus personnelles.

- 'Vous êtes si chère à mes yeux', répéta Lisbon.

Puis dans un sourire triste et sincère, elle ajouta :

A la recherche des scenes coupéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant