40: Sentiments distingués

601 30 0
                                    

L'équipe de Lisbon était au complet, marchant sous un soleil léger en direction du centre ville pour aller interroger un suspect. Ils longeaient une fête foraine d'où ils pouvaient entendre les cris des gens dans les manèges et sentir les odeurs sucrées des nombreuses gourmandises.

- Ça me donne envie d'une barbe à papa, déclara Van Pelt.

- Et moi d'un beignet au chocolat, dit Rigsby. Ils ont une recette extra.

- Demandez-là à Jane, dit Lisbon en jetant un regard complice vers le consultant.

- C'est tout un savoir faire et de toute façon, je ne la connais pas, mentit alors celui-ci en levant les mains en signe d'ignorance.

Lisbon le fixa quelques secondes.

- C'est ça...

- Ce que Lisbon préfère comme gourmandise, ce sont les pommes d'amour, dit alors Jane pour taquiner sa supérieure.

- Non ! Plus que deux essais.

Jane sourit en voyant Lisbon s'amuser à regarder ce qu'il se passait à l'intérieur de la foire.

- On peut peut-être y faire un petit tour rapide avant d'allez interroger le suspect, proposa Van Pelt. On a presqu'un quart d'heure d'avance.

- D'accord ! s'exclama Jane avant de disparaître entre deux caravanes.

Lisbon regarda sa montre et constata que son employée avec raison.

- D'accord, mais un petit tour.

-ooo-ooo-ooo-

- C'est quoi ça ? S'informa Rigsby en montrant un appareil étrange.

- Ceci, déclara Jane, est un testeur de sentiments. Regarde.

Lisbon leva les yeux au ciel en voyant Jane s'installer d'un côté de l'appareil, tout sourire.

- Grace, mets-toi de l'autre côté et pose ta main sur la main rose qui est dessinée devant toi.

Curieuse, la jeune femme s'exécuta. Un panneau se trouvait entre elle et Jane, si bien qu'ils ne se voyaient pas. En face d'eux était inscrite la même chose, une liste de sentiments, et à côté de chaque mot, une petite lumière rouge.

- Tu es prête ?

- Oui.

- A trois, on appuie en même temps sur le bouton vert. Un, deux, trois.

Lisbon s'était mise du côté de Van Pelt, et Rigsby et Cho regardaient ce qui se passait du côté de Jane. Les lumières rouges clignotaient, puis soudain, une lumière verte s'afficha en face d'un mot.

- Ho ! s'exclama Jane. Apparemment, je suis jaloux de toi ! Je pense que je suis jaloux de tes capacités en informatique. Tu as quoi ?

- Colère, répondit Van Pelt dans un sourire.

- C'est sûrement parce que vous l'avez contrariée tout à l'heure en disant que les esprits n'existaient pas, remarqua Lisbon.

Toute l'équipe se mit à rire et Rigsby s'approcha de l'appareil.

- Viens Cho, on essaie.

- Ok, mais ne te trompe pas, mets bien ta mains sur la main bleue.

Les deux hommes posèrent leur main sur la main bleue qui se trouvait devant eux et appuyèrent sur le bouton vert ensemble.

- Confiance, déclara Rigsby.

- Je suis ravi de savoir que tu as confiance en moi, dit Cho en souriant. En ce qui me concerne, je ressens de l'amitié.

- Hé, tape là ! déclara Rigsby en tapant dans la main de Cho.

- Allez, Lisbon, à nous ! S'enquit Jane.

La jeune femme grimaça à travers son sourire.

- On n'a plus trop de temps, il faut y aller.

- Oh non, non, non, vous n'y échapperai pas ! Rit Jane en s'installant d'un côté de l'appareil.

- Allez patron, insista Rigsby.

Lisbon leva les yeux au ciel avant de céder et de poser sa main sur la machine. Van Pelt et Cho se mirent du côté de Lisbon et Rigsby se positionna près de Jane.

- A trois, déclara Jane. Un, deux trois.

Ils appuyèrent en même temps sur le bouton vert et attendirent que les lumières arrêtent de clignoter. Lisbon fut surprise de découvrir ce que soit disant elle ressentait pour Jane et elle se tourna vers ses agents pour leur faire signe de se taire. De l'autre côté, Rigsby éclata de rire.

- C'est trop bête ! S'exclama-t-il.

Jane se pencha pour voir le visage de Lisbon.

- J'ai peur de vous ! lui dit-il en souriant.

- C'est bien une preuve que cette machine ne marche pas, déclara-t-elle en souriant.

- Mais si, elle marche ! J'ai souvent peur de vous... Vous avez quoi ?

- Amitié, répondit-t-elle.

Jane sentit le doute dans sa voix et il observa Cho et Van Pelt qui se retenaient de rire.

- Qu'est-ce qu'elle a eu ? demanda-t-il alors aux deux agents pour être sûr d'avoir la vérité.

Ces deux derniers se regardèrent avant de répondre en chœur

- Désir.

- Je vous ai dit de vous taire ! s'indigna Lisbon en rougissant. De toute façon, ça ne marche pas, c'est « agacement » qui aurait du clignoter.

- Mais l'amour est un doux mélange d'agacement et de désir, ma chère, chantonna Jane en prenant un air séducteur. D'ailleurs à ce propos...

Il sortit une pomme d'amour de derrière son dos et la tendit à Lisbon.

- Je n'aime pas ça, marmonna Lisbon, contrariée.

- Je suis sûr que si je mets la pomme d'un côté de la machine et vous de l'autre, vous allez encore afficher « désir »...

Lisbon rougit de nouveau puis elle arracha la pomme des mains de Jane.

- En route, on va être en retard ! S'exclama-t-elle avant de se diriger vers la sortie.

- Vous la mangerez en pensant à moi !

« Difficile de faire autrement », pensa Lisbon. D'un autre côté, elle n'avait pas mangé de pomme d'amour depuis des années et c'étaient pourtant bel et bien sa friandise préférée. Elle se revoyait avec le sucre rouge collant partout sur ses joues et ses doigts, et elle pria pour que Jane ne s'amuse pas à débarquer chez elle au moment où elle mangerait sa pomme. Elle se retourna pour observer son équipe marcher dans l'allée et rire aux bêtises du consultant. Ils semblaient tous prendre du bon temps. Elle se félicita d'avoir accepté de venir faire un tour à la fête, et elle rangea précautionneusement sa pomme dans son sac.

A la recherche des scenes coupéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant