A la recherche des scenes coupées

88: Jeux d'ombres

- Je sais que vous essayez de le protéger, Lisbon, mais pour une fois que je le tiens pour responsable de ce qui s'est passé, profitez-en.

- Madame, si c'était lui le responsable, je vous laisserais lui botter les fesses, croyez-moi. Mais j'insiste, c'est moi qui ai eu la mauvaise idée de confronter les parents de la victime au suspect principal. Je pensais... enfin, je croyais qu'en voyant les parents, il aurait une réaction et se montrerait fier de son crime parce que c'est exactement le genre de ce type, ce qui aurait alors confirmé que nous étions sur la bonne piste.

Hightower soupira.

- Malheureusement pour vous, le père cachait une arme...

- L'assassin a été touché à la clavicule, les médecins disent qu'il va s'en remettre, déclara Lisbon en détournant les yeux.

Elle était très embêtée. Elle avait honte d'avoir tenté de jouer les consultants en mettant en place un plan risqué ce n'était pas son rôle. Quoique pas si risqué que ça, parce que si les gardiens avaient bien fait leur boulot, le père de la victime n'aurait jamais pu entrer au CBI avec une arme.

- Madame, comment ça se fait que monsieur Barble ai réussi à entrer avec ce revolver ?

La question n'était pas si innocente que Lisbon voulait bien le laisser croire et Hightower s'en rendit compte.

- Oui, Lisbon, je ferai le nécessaire concernant le gardien en poste au moment où cet homme est entré armé.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, madame, s'excusa-t-elle.

- Si mais je comprends parfaitement. Donc vous confirmez, Jane n'a rien à voir là-dedans ?

- Je confirme.

- Très bien, déclara Hightower. Vous pouvez y aller maintenant, il est tard.

- Bonne nuit, madame.

- Bonne nuit, Lisbon.

La jeune femme sortit du bureau de sa supérieure en se frottant l'arrête du nez et en fermant les yeux. Une migraine la guettait et elle n'y échapperait pas. Lorsqu'elle entra dans la grande pièce, Jane s'affairait autour de la lampe de bureau de Cho, essayant de la diriger vers le mur. Lorsqu'il y parvint, il eut un sourire vainqueur, éteint la lumière du plafond et se positionna entre la lampe et le mur de façon à faire apparaître son ombre sur le mur blanc.

Comme il ne l'avait pas remarquée, Lisbon l'observait en silence, les sourcils froncés. La pièce était devenue plus sombre et ce manque de luminosité faisait du bien à ses yeux. Elle vit le consultant lever les mains et croiser ses doigts de façon étrange, puis lorsqu'elle jeta un œil sur le mur, elle découvrit un papillon. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle avait passé des soirées entières à faire des ombres chinoises avec ses petits frères lorsqu'ils n'arrivaient pas à s'endormir. Jane bougea ses mains et forma une tête de loup, puis il fit quelque chose qui ressemblait à un écureuil qui courait.

- Il se fait poursuivre par le loup ? demanda-t-elle en entrant dans la pièce.

Le consultant sursauta et se retourna vers elle.

- Vous m'avez fait peur ! Vous voulez me faire faire une crise cardiaque ou quoi ?

- Je serais définitivement débarrassée de vous, dit Lisbon d'un air songeur.

- Vous m'observez depuis combien de temps ?

- Depuis le papillon. Avant, j'étais dans le bureau d'Hightower.

Jane oublia un instant ses ombres chinoises et il prit son temps pour observer la jeune femme. Les mains dans les poches et un sourire un peu forcé, elle semblait assez pensive.