Chapitre 3

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Je me lave et enfile un sweat et un short avant de descendre manger. J'ai les yeux rouges à force d'avoir pleuré en me remémorant mes souvenirs. Je descends et tout le monde est déjà à table. On aurait dit que depuis tout à l'heure, ils essayaient de m'envoyer des messages par la pensée pour me dire de descendre.

« - Ça te plait ? demande June.

- De quoi ?

- La maison, ta chambre, l'endroit. On a vraiment un fabuleux jardin, que j'entretiens moi-même à mes heures perdues. Le quartier est super, tu verras. L'été, c'est vraiment bien malgré les touristes. Tu vas t'intégrer, Cameron. Je n'ai aucuns soucis à me faire pour cela.

- Oh, mais évidemment, j'adore le blanc des murs. Des meubles. C'est vraiment une super couleur. La chambre est aussi bien blanche, alors c'est vraiment cool. Je n'ai pas eu le temps de visiter le quartier mais je peux déjà dire qu'Hawaï est mieux. »

Ils me regardent tous, atterrés. Je réfléchis à ce que je viens de dire. Peut-être un peu trop brutal. Ils ont toujours le regard sur moi et le mécontentement commence à se dessiner sur leur visage.

« - Je plaisante, je fais avec un rire hypocrite.

- Oh, j'y ai vraiment cru, dit June en me tapotant le bras, presque menaçante. »

Tout le monde explose d'un rire qui sonne vraiment faux. Je sens déjà que je ne vais pas me plaire ici.

...

Le repas est ennuyeux. Entendre Tante June s'extasier un nombre incalculable de fois sur le fait que je suis là, pour de vrai, parmi eux. Les jumeaux, eux, sont morts de rire. Une fois le dessert fini, je sors de table et vais dans ma chambre. Je sais que ce que j'ai fait était totalement impoli, mais je n'en ai rien à faire. Il est assez tard, à cause du repas qui a duré une éternité, il est presque vingt-deux heures. Je prends mon carnet où sont écrites mes chansons et ayant de l'inspiration, j'en écris les paroles d'une autre. Je ne vois pas le temps passer et arrivant au point mon cerveau ne peut plus réfléchir pour le bridge, je referme mon carnet. Et à ce moment, j'entends la porte d'à côté se refermer tout doucement puis le parquet grincer. A mon tour, je me lève tout doucement et ouvre ma porte. La lumière de ma chambre se déverse dans le couloir et je vois une silhouette qui se dessine sur la première marche des escaliers.

« - Hé ? je chuchote. »

L'ombre s'arrête et se retourne. Je discerne une boucle d'oreille à son oreille gauche.

« - James ? »

Au même moment la porte de Tyler s'ouvre et il sursaute en me voyant.

« - Cameron ? disent-ils en chœur.

- Mais qu'est-ce que vous faîtes ? »

Ils se regardent en silence, sûrement en train de se demander s'ils doivent me dire la vérité ou inventer un mensonge du genre « on a eu un petit creux en même temps ». Sans leur donner le temps de répondre, je dis :

« - Je viens avec vous. Donnez-moi deux secondes. »

Je rentre dans ma chambre, me détache les cheveux, applique du mascara et du rouge à lèvres. Je descends à pas de loup jusqu'en bas, où ils m'attendent. Ils se regardent, perplexes.

« - Quand est-ce qu'on part, les gars ? »

Et le premier soir chez ma tante et mon oncle, je me retrouve à faire le mur. Chose que je ne faisais jamais chez moi. Mais ça, je n'en ai rien à faire.

CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant