Chapitre 21

49 5 2
                                    

Je me réveille par terre, c'est un calvaire atroce. J'ai mal à la tête, au dos, au ventre, aux yeux, aux bras. A peu près partout. La lumière du soleil radieux, traverse les fenêtres et entre en contact avec mes yeux. Oh, non. Je me relève avec difficultés, un t-shirt dans la main. Je ne me rappelle que très peu de la soirée d'hier, et encore, le peu de souvenirs que j'ai, sont assez troubles. Cette journée commence très, très bien. Note l'ironie évidente dans ma phrase.

Je jette le t-shirt sur mon lit et commence à chercher mon téléphone partout dans la chambre. Je n'en trouve aucune trace. Se pourrait-il que je l'ai laissé à la fête ? Oh. Je trouve des vêtements dans mon armoire : un t-shirt noir et un jean. Je me traîne jusqu'à la salle de bain et file sous la douche. Je règle l'eau sur chaud mais elle reste froide. Plus d'eau chaude ? Sérieusement ? Vous vous foutez de moi ? Je ris. Mais de désespoir. Je finis de me doucher à l'eau froide et m'habille. En ramassant mes affaires, je trouve –Dieu, merci, de ne pas pourrir encore plus ma journée- mon téléphone. J'appuie sur le bouton central et observe l'écran qui refuse de s'allumer. Plus de batterie. Énervée, je jette mon téléphone par terre.

Je mets ma tenue d'hier dans la buanderie et descends les escaliers. J'y trouve ma tante. Elle est appuyée sur l'accoudoir du canapé et paraît m'attendre. Je ferme les yeux pour retrouver contenance car ma journée ne peut pas être pire. Et elle vient de commencer. Je lui lance un vague hochement de tête pour lui dire bonjour et essaye de passer devant elle pour parvenir à la cuisine.

« - Non, Cameron. Reste-la. Tu ne vas t'en sortir comme ça.

- Ah, oui ? je lance en souriant.

- Oui, dit-elle en m'attrapant par les cheveux. A partir de maintenant, tu vas obéir. Pour qui t'es-tu prise ?

- Pour ce que tu n'es apparemment pas. Civilisée. Sinon, tu peux me lâcher.

- Franchement, Cameron, je croyais que tu valais mieux que ta mère, ajoute-t-elle en resserrant sa prise. Tu me fais pitié. Tout comme elle me faisait pitié.

- Ne parle pas de ma mère comme ça, je marmonne. Tu ne sais rien d'elle. Tu ne venais jamais nous voir.

- Oh que si ! J'en sais bien plus que toi, elle ricane. Tu crois connaître ta mère ? Elle était comme toi, comme ce que tu deviens. Une délurée. Tu me dégoûtes. Heureusement que nous sommes là pour rattraper tout ça, dit-elle en me montrant du doigt. Tu ne vas pas ternir une seconde fois l'honneur de ma famille. »

J'ouvre la bouche pour lui sortir une répartie cinglante, mais elle me coupe.

« - Non ! Tu vas la boucler pour une fois, ma nièce. Et obéir sagement. Alors, tu vas docilement monter dans ta chambre et y rester le reste de ces jours « de congé ». Tu n'en descendras pas, tes repas te seront apportés. Et range ton air hautain au grenier, tu n'es plus personne ici. En fait, tu n'as jamais été quelqu'un. Parce que si tu l'avais été, où sont tes amis ? Où est ta famille ?»

CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant