Chapitre 41

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Les heures semblent durer des années et il me semble que quatre cents ans se sont écoulés avant que la dernière sonnerie de la journée retentisse. Je sors la première de la salle et m'enfuit dehors parce que voir Noah une seconde de plus, alors qu'il ne m'autorise même pas à lui parler, me briserai encore plus le cœur. Je vais rentrer en marchant, l'air frais me fera du bien même si à chaque pas me rappelle que j'ai une plaie de dix centimètres au milieu du ventre. J'enfile mes écouteurs et mets ma playlist en route avec pour première chanson Castle de Halsey. Je m'allume une cigarette et passe devant un bureau de tabac. Je rentre pour racheter un paquet.

« - Eh ben, alors, ma jolie qu'est-ce que tu veux ? demande le vendeur.

- Un paquet. »

Mes yeux dérivent sur les bouteilles d'alcool.

« - Une bouteille de whisky aussi. »

Je lui tends les billets.

« - La jolie demoiselle n'est pas un peu jeune pour ça ?

- Vraiment ? je lance avec un sourire aguicheur.

- Je plaisantais bien sûr...

- Ah, d'accord. »

Il me donne le tout et je mets tout dans mon Eastpak. Je continue mon chemin et essaye de me rappeler le chemin pour rentrer.

Finalement, j'arrive une demi-heure plus tard à la maison. Les parents de mes cousins de sont pas encore rentrés alors je n'ai pas besoin de me justifier auprès d'eux. Par contre, les jumeaux sont là, à m'attendre dans l'entrée.

« - Coucou, je lance.

- Cameron, tu es rentrée à pied ? demande James

- Oui, je trouvais ça bien de... prendre l'air.

- Mais tu... rajoute Tyler

- Je ne suis pas handicapée, merde. Oui, j'ai mal, OK ? C'est bon, c'est dit, vous avez fini de vous inquiéter ? Le jour où faudra s'inquiéter, c'est le jour où je serai entre la vie et la mort. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, je crie.

- Cameron, t'as tes règles ou quoi ? T'es sur les nerfs là et nous, en tout cas, on n'a rien fait, on est juste prévenants. Alors essaye de crier plus fort que moi et on verra ! hurle Tyler. Je sais pas ce qu'il te prend, hein. Noah t'as jeté ? Ce n'est pas ma faute. Peut-être qu'il s'est rendu compte que en ce moment, tu es invivable et que tu fais n'importe quoi ?

- Stop, intervient James. Tyler, tu vas trop loin. »

Je n'étais pas prête pour ça. Pour qu'on me dise la vérité sans filtre. Je monte dans ma chambre et m'assois devant mon piano. En ce moment, je n'ai pas beaucoup joué. L'inspiration ne vient plus trop. Je commence par faire les devoirs pour le lendemain et réfléchis en même temps aux paroles de Noah et celles de Tyler. Ils ont raison, tout est de ma faute. Je suis nulle. Débile. Bête. Pathétique. Rien. Je n'ai fait que foutre le bordel dans leur vie. Je n'en peux plus. J'ouvre la bouteille de whisky et bois. Sans m'arrêter. Je ramasse mon briquet et prends l'herbe que j'ai achetée hier. Je m'assois sur le rebord de la fenêtre. Parce que quand tout semble difficile dans cette vie, ma solution est de me réfugier dans des distractions. Ça marche. Ce n'est peut-être pas la bonne solution. Mais c'est ma solution.

CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant