Il recule de quelques pas, comme si je l'avais poignardé. Il me lâche un bref « OK », et s'en va. Je ne sais pas pourquoi mais je regrette de l'avoir rembarré comme cela. Je m'apprête à l'appeler pour lui dire que je suis désolée, mais non. Ma fierté et ma colère me l'interdisent. « Depuis quand La Nouvelle Cameron Miller rappelle les gens ? » crie ma fierté dans un coin de mon crâne. « Et depuis quand la soi-disant Cameron qui est si forte a besoin d'aide ? Tu n'as pas besoin de lui, alors il dégage, rajoute ma colère. » Ok, c'est évident, je deviens folle.
Je finis de rassembler mes affaires et pars dans la cour. Je n'ai toujours pas besoin de compagnie, alors j'essaye de ne pas me faire remarquer par les jumeaux ou Dylan qui sont avec Evan et Cole assis sur un banc près d'une haie. Je me dirige rapidement vers les vestiaires de la salle de sport . Comme à la pause de dix heures, je prends mes écouteurs et un livre The Book Of Ivy d'Amy Engel, je suis vraiment plongée dans cette histoire prenante. Mais ma solitude ne dure pas longtemps car à travers la chanson Not About Angels de Birdy -la chanson préférée de ma mère de son film préféré Nos étoiles contraires- j'entends la porte du gymnase claquer.
« - On ne peut pas être seule deux minutes dans ce foutu bahut ? je crie la voix cassée.
- Apparemment, non, Cameron.
- Noah, je souffle.
- Ne dis rien, Cameron. Je sais que tu n'as pas besoin de me putain d'aide, mais, s'il te plaît, laisse au moins quelqu'un t'aider. »
La façon dont il prononce mon prénom fait perler des larmes aux coins de mes yeux. Sam le disait d'une manière si similaire, comme s'il écourtait la fin. Non, non, non. Je ne ferai pas avoir une deuxième fois.
Je suis assise sur un banc en attendant Sam. Ce parc est de loin notre préféré. Les hibiscus fleurissent à peu près partout et le silence y règne. Il est caché derrière une bibliothèque, donc à l'abri des inconnus. Quelqu'un me couvre les yeux de ses mains. Je sais directement que c'est Sam car ses mains sont chaudes et son parfum empli mes narines. Il m'embrasse la tempe et saute par-dessus le banc pour s'assoir à côté de moi. Je tourne la tête vers lui et à la simple vue de son sourire, une volée de papillons s'envole dans mon ventre. Il me regarde dans les yeux pendant quelques instants.
« - Je t'aime, Cameron. »
Je fronce les sourcils à la mémoire de ce souvenir. Quel hypocrite ! Mais peut-être le pensait-il vraiment, je me dis avec désespoir. Je mords les lèvres jusqu'au sang à cette pensée. Non, tout était faux. Comme pour Noah si je me prends dans ses filets.
« - Non, Noah. Tu ne m'auras pas, maintenant laisse-moi. Qu'ai-je fait pour que tu aies ce besoin irrépressible de venir me secourir. Je n'ai pas besoin de chevalier servant, ok ? dis-je d'un ton las. »
Je pars sans le laisser répondre. Je fais toujours ça, quand j'ai peur de la réponse des gens. On est toujours plus pathétique, hein ?
Je prends une grande respiration et j'avance vers le banc près de la haie où sont toujours installés mes cousins et leur bande. Je m'assois sur les genoux de Dylan et lui demande si on peut se parler. Je l'emmène vers un endroit moins bondé.
« - Dylan. Promets-moi de ne jamais parler de ce que je t'ai dit dans les couloirs.
- Je le promets, acquiesce-t-il. Et pour la soirée, je voulais pas l'embrasser, je voulais pas. Je ne savais plus ce que je faisais. »
Je hoche la tête. Je sais maintenant très bien à quoi m'en tenir avec lui. C'est toujours mieux que de tomber dans les bras d'un garçon que j'aimerais vraiment et qui me brisera le cœur au moment où je m'y attendrai le moins.
« - Dis quelque chose ! s'exclame le garçon en face de moi. Je t'ai dit que j'étais désolé. Dis-moi que tu es désolé.
- Je ne t'ai jamais demandé de t'excuser. Je ne m'excuserai pas, Dylan. »
Il me regarde, déçu et c'est à ce moment que je l'embrasse et où toutes mes pensées s'envolent.
VOUS LISEZ
Cameron
Ficção AdolescenteCameron quitte Hawaï à cause de la mort de sa famille et rejoint sa tante à Los Angeles. Elle plonge dans la drogue et l'alcool jusqu'à ce qu'elle rencontre Noah...