Chapitre 39

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Le temps que je rentre chez ma tante –car je n'ai pas d'autres choix sinon la prochaine fois je pense qu'elle me tue –, ma lèvre s'est évidemment réouverte alors du sang s'est répandu sur mon t-shirt. Il n'est que minuit quand je frappe à la porte. Tyler m'ouvre et me laisse passer silencieusement.

« - L'hôpital, c'est pas mon truc, je me justifie.

- On l'avait compris, je l'ai expliqué à ma mère et lui ai dit que je t'avais ramené dans ta chambre tout ce temps et que tu ne voulais que personne ne vienne ... Va dormir, j'ai déjà remis des bandages et des antalgiques dans la salle de bain. Je savais que tu allais revenir, cousine, dit-il en me scrutant. Attends, c'est pas vrai, t'as... ?Tu es... ? soupire-t-il. Tu n'es pas possible.

- C'est bon, je vais dormir comme tu l'as dit. »

Il m'accompagne jusqu'à ma chambre et retourne dans la sienne après avoir murmuré un bref « bonne nuit ». Je retire mon t-shirt et le bandage de secours assez rougi. Une partie des points de suture se sont détachés, c'est normal que je saigne. Si je force encore un peu tout pétera alors je suis mal. Très mal. Je cours dans la salle de bain pour chercher le nécessaire. Je m'assois par terre et m'adosse à mon tabouret de piano mais rien que cela j'ai l'impression que l'on me cisaille le corps. Je pousse un petit cri de douleur sous la surprise. Quelques instants plus tard, Tyler toque et entre dans ma chambre.

« - Tu as besoin d'aide, murmure-t-il. Laisse-moi faire. »

Il prend le fil et l'aiguille ainsi que de l'alcool à quatre-vingt-dix degrés pour désinfecter.

« - Serre les dents, ça va faire mal. »

Je hoche la tête. Je serre les dents, me prépare au pire.

« - Je compte jusqu'à trois. Un... Deux... »

Et il enfonce l'aiguille dans ma peau. Je retiens un cri en me mordant la lèvre qui se met à saigner abondamment. Il continue son œuvre en ignorant mes grognements de souffrance et reste stoïque. Heureusement que ce soir, ils ont tous le sommeil lourd. La douleur emplie ma tête, mon cerveau, mes poumons, tout mon corps. Vers la fin, cela en devient tellement épuisant que je tombe dans le noir. C'était pire que ce que j'imaginais.

CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant