Le lendemain, on rentre vers cinq heures et quand on se réveille dans la fin d'après-midi, Gemma nous a laissé un mot comme quoi elle est partie faire les courses. On prend notre petit déjeuner en reparlant de la fête mémorable d'hier soir. Je lui demande si aujourd'hui, il voudrait passer la journée seul avec sa mère et le soir aussi.
« - Non.
- Dylan ? Non ?
- Non. Je ne veux pas rester dans cette maison avec elle.
- Sûr ?"
On remonte en silence et il part se laver et j'allume une cigarette et me penche à la fenêtre. On peut voir une partie de la ville. Los Angeles est belle. On aperçoit des palmiers et des maisons éparpillées un peu partout. Dans ce quartier, les maisons ne sont pas mitoyennes. Dylan me tire de ma rêverie en me disant que la salle de bain est libre et que je peux déjà m'habiller vu que l'heure tourne et que l'on va bientôt partir car ce n'est pas à côté.
On prend environ une heure et demie pour nous préparer et nous descendons dans l'entrée pour que mon copain mette ses chaussures. A ce moment-là, sa mère ouvre la porte et quand elle nous voit prêts à partir, alors qu'elle ne nous –surtout son fils – a pas vu de la journée et vire au rouge.
« - Dylan ! Tu ne vas pas partir quand même ! Je rentre pour deux jours et toi tu trouves autre chose à faire que passer ces deux jours avec moi ? Tu n'as pas honte ?
- Je pense que ce n'est pas moi qui devrais avoir honte. Tu me laisses seul toute l'année et quand tu daignes revenir pour deux jours, TU me demandes de changer MES plans ? T'es trop marrante, s'exclame Dylan en ricanant. Bref, Cam, on y va. »
Elle me regarde d'un air incompréhensible mais je ne peux qu'être du côté de Dylan. Sa propre mère le laisse toute l'année se débrouiller et revient l'air de rien. Quelle audace ! J'aurai aussi les nerfs. Même si ça ne peut pas arriver.
Le trajet dure un petit bout de temps mais la fête est géniale. Tout comme la veille, c'est tellement bon d'oublier la vraie vie. C'est comme si l'on échappait la réalité.
On rentre chez Dylan vers huit heures du matin et on s'endort directement dans son lit. Je suis réveillée, vers dix-neuf heures, par sa mère qui vient toquer à la porte. Je crois que Gemma cligne cinq ou six fois de yeux avant de comprendre que je suis maquillée comme une délurée en robe beaucoup trop courte et allongée dans les bras de son fils. Elle ouvre la bouche avant de la refermer directement.
« - Le dîner est bientôt prêt, murmure-t-elle.
- Compris, je chuchote. On descend dans dix minutes."
La querelle d'hier lui a fait prendre conscience de ses actes je pense, et s'est donc radoucie. Une fois qu'elle a refermé la porte, je secoue doucement Dylan et lui dis qu'il faut se réveiller. Voyant qu'il ne réagit pas après plusieurs tentatives, j'ouvre les rideaux. Toujours aucune réaction. Je finis par le gifler et il vomit ce qu'il peut partout par terre.
« - Dylaaaaan, je gémis. C'est dégueulasse. Je te jure que je ne nettoie pas ça. »
Il continue de vomir.
« - Dylan, je rigole plus. Je ne nettoierai pas ça. Mais arrête, bon sang !!! Je vais vomir moi aussi.
- J'ai pas fait exprès.
- Et alors, tu m'as presque vomi dessus ! Et c'est dégueu ! Je te jure que c'est toi qui nettoie. Tu veux faire le beau mais tu le supportes pas.
- Mais c'est pas vrai.
- Ben... si ! Regarde. Et on doit descendre dans dix minutes, ta mère est passée il y a cinq minutes. Il nous reste cinq minutes en fait. Tu crois que si je lui dis que tu as vomis partout, elle va être contente ? Alors tu nettoies, je me lave.
- Ok, ok. Prends mes habits, je sais pas trop si ma mère sera contente si elle te voit avec des habits de Stacy. Elle lui manque beaucoup, il chuchote.
- D'accord. Toi va chercher une serpillère, je ricane. »
Il lève les yeux au ciel et part en chercher une tandis que je vais me laver dans sa salle de bain après avoir pris des habits.
Je me lave et je me rends compte que je me sentais vraiment sale avant et cela fait du bien d'être dans des habits propres. Quand je sors en même temps qu'un nuage d'eau vaporeuse, il a fini d'essuyer le sol de sa chambre et attend sur la chaise de son bureau à moitié endormi.
« - Tu peux y aller, je lui annonce.
- D'accord, dit-il en baillant. »
Au final, nous descendons une demi-heure après que Gemma nous ait demandé de descendre. Quand nous sommes à table en train de manger, elle commence à nous poser des questions :
"- Cameron, tes parents savent que tu es là ?
- Peut-être, qui sait peut-être qu'ils me regardent de là où ils sont, je lâche ironiquement."
Rapidement, je finis mon assiette et vais chercher mes affaires. Je sors de la maison pour rentrer chez ma tante.
« - Maman, est-ce que tu me regardes de là-haut ? Si tu m'entends, je t'aime. Je vous aime tous, je murmure. »
Mais seule la brise d'automne me répond. Je rigole à l'absurdité de la chose. Je suis en train d'essayer de parler avec des morts. Je marche malgré mes pieds qui me font mal. Malgré ma vision floue. Malgré le chemin inconnu. Malgré le soleil couchant. Gray et moi avions l'habitude de monter sur le toit de la maison et de regarder les couchers de soleil. Tous les jours. C'était magnifique. Ça l'est toujours, mais moins sans lui. S'il n'était pas mort, on serait montés sur le toit de notre maison à regarder le soleil finir sa journée. Les couchers de soleils ici, sont très beaux mais pas autant qu'à Hawaï.
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Cameron
Teen FictionCameron quitte Hawaï à cause de la mort de sa famille et rejoint sa tante à Los Angeles. Elle plonge dans la drogue et l'alcool jusqu'à ce qu'elle rencontre Noah...