Chapitre 47

33 6 0
                                    

Nous arrivons une demi-heure plus tard devant sa maison, tout essoufflés et fatigués. Noah me repose avant de passer devant moi et d'ouvrir la porte avant de me tenir la porte.

« - Ouhh... Monsieur devient galant ? je glousse.

- Madame veut bien entrer avant que je lui claque la porte au nez ? rit il de plus belle.

- Pas sûr... »

Je monte jusqu'à sa chambre avant de m'écrouler sur son lit.

« - Tu veux aller te laver la première ?

- Oui, s'il te plaît. J'en peux plus de cette robe et de tout ce maquillage...

- Cela te va bien, pourtant...

- Le Noah Chic est aussi pas mal, je murmure. »

Je brise le charme en me levant précipitamment pour aller m'enfermer dans la salle de bain. Qu'est-ce qu'il me prend, bordel, reprends toi.

« - Cam, tu as oublié de prendre des vêtements, dit-il en tambourinant à la porte. »

Je lui ouvre la porte et il me tend un t-shirt qui lui appartient ainsi qu'un boxer.

« - Ah merci, et, est-ce que tu peux me détacher la robe s'il te plaît. Je n'y arrive pas, je m'empresse d'ajouter. »

Il rougit et s'exécute. Je murmure un rapide « merci » avant de refermer la porte et d'entrer dans la cabine de douche. J'allume l'eau et je tourne le robinet d'eau chaude pour qu'elle soit brulante. Ma peau me picote de partout mais je m'en fou. Chaque goutte qui roule sur mon visage me nettoie. Je ne saurais pas expliquer comment, mais le poids de la soirée semble s'évaporer. J'ai mal, ça me brûle mais je résiste. J'ai la peau fripée et rouge mais je n'éteins l'eau que quand cela ne me fait plus rien. Qu'une fois que je me suis pardonnée moi-même pour ce que je me suis fait. Qu'une fois que je me suis promis que je ne serai plus comme ça. Mais mon engagement ne dure pas longtemps car quand je finis de m'habiller, je réalise très vite que j'ai besoin de tout ça. J'ai besoin de mes bouteilles cachées sous le lit derrière mes sachets remplis d'herbe. Je me mets à pleurer de désespoir.

Au bout d'un moment, Noah frappe à la porte et me demande si je vais bien. Je ne lui réponds pas. Il me demande d'ouvrir alors je lève le verrou et je me penche devant le lavabo.

« - Cameron, qu'est-ce qu'il y a ? Tu vas bien ?

- Non, je souffle.

- Pourquoi ?

- J'en ai besoin. Je ne peux pas résister. Je ne peux pas changer, je dis les mains tremblantes.

- Mais si, tu peux arrêter. Je vais t'aider à le faire. Chut... murmure Noah en me prenant dans ses bras.

- Je me sens pas bien... »

Et juste après avoir prononcé cette phrase, je vomis dans le lavabo. Je dégueule mes tripes et passe la nuit adossée au mur près des toilettes en cas d'urgence. Résultat : je me réveille sur le couvercle des toilettes avec un mal de dos et de tête. Quand je papillonne des yeux pour y voir plus clair, je me rends compte que Noah dort, lui aussi par terre, à l'exception qu'il est adossé à la porte. Je souris à la vue de son beau visage qui semble en paix. Je me demande de quoi il rêve pour avoir l'air si paisible...

J'essaye de me lever mais j'ai le tournis et je fais tomber brosse à dent, dentifrice, crème, à peu près tout ce qu'il y a sur la vasque quoi...Noah se réveille brusquement et je le regarde l'air coupable. J'essaye de lâcher un « Désolée » mais rien ne sort. J'ai la gorge tellement sèche que je n'arrive pas à parler. Il comprend d'un coup d'œil et va chercher de l'eau dans sa chambre. Je bois d'un trait ce qu'il y a dans la bouteille et je me sens un peu mieux soudainement. J'arrive tant bien que mal à marmonner un vague « merci ». On se rassoit tous les deux et l'on passe un long moment à se regarder sans rien dire. Mais le silence parle de lui-même. Des mots non prononcés volent dans les airs et chaque parcelle de moi s'ouvre à lui sans même que je m'en rende compte. Je lui accorde une confiance infinie en ce moment de paix. Plus je le regarde, plus je le trouve merveilleux. Noah m'aide alors que je l'ai repoussé un nombre incalculable de fois. Je crois bien que je l'aime. J'espère juste qu'il ressent la même chose.

CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant