Chapitre 26

59 7 5
                                    

Je me suis donc réconciliée avec Dylan. Rien de sérieux évidemment, sinon à quoi bon de prendre la résolution de ne pas me retrouver le cœur encore plus piétiné qu'il n'est déjà ? C'est juste pour me divertir, penser à autre chose et pas ruminer seule, dans ma tête. Je sais que jouer avec les sentiments des autres est interdit car cela fait si mal - crois-moi je l'ai déjà vécu - mais je m'en balance. Penser aux autres n'est pas dans ma liste de priorités en ce moment.

Dylan tient vraiment à me montrer des symboles d'affection mais pour tout dire, c'est gonflant. « Bebe Cammy », par-là, « Ma princesse », par-ci. Je n'en peux plus. Nous sommes justement dans les couloirs, et il insiste pour me tenir la main. J'ai beau le repousser gentiment, je ne suis qu'obligée d'accepter que de la lui tenir. Je lève les yeux du casier que je fixais depuis tout à l'heure pour découvrir Noah qui marche vient de passer en me bousculant l'épaule. Nous allons en sport et aujourd'hui c'est boxe. Mon sport préféré à l'école. Je défonce absolument tout le monde et ce n'est pas pour me vanter que je dis cela.

« - Cameron Miller.

- Là.

- Où ?

- Ici, dis-je plus fort.

- La nouvelle... J'espère que tu n'es pas une autre cheerleader qui n'a qu'un joli visage et rien dans le ventre... lance le professeur. »

Mes mains se mettent à trembler alors je les mets dans mes poches. Je déteste les moqueries. Mais pour qui se prend-t-il pour manquer de respect aux élèves ? Peut-être que c'est un professeur mais il n'est pas plus que cela. Je me mets à ricaner.

« - Ah... cela fait rire la mademoiselle ? Tu nous feras trois tours de terrain de plus et vingts tours de corde à sauter. Tu n'as plus rien à dire, Miss ? Tu perdras vite ton beau sourire avec moi, Miller.

- Ne me prenez pas pour ce que je ne suis pas. C'est avec plaisir que je ferai ce que vous m'avez demandé. Je ne fais rien si je ne l'y consens pas, j'ajoute avec un sourire angélique. »

Je pars avec enthousiasme entamer mes tours de terrain. Je cours à mon allure, donc plutôt vite par rapport aux autres filles. Je me retrouve avec Noah qui me colle aux basques. Heureusement, que Dylan est cinq mètres derrière, occupé à parler avec Evan.

« - De nouveau avec Dylan ?

- Apparemment ? je dis, même si ma réponse sonne plus comme une question.

- Tu l'aimes vraiment bien ?

- Oui. »

La vache Cameron ! Bientôt, tu seras une vraie actrice.

« - C'est un vrai connard avec les filles, lâche Noah.

- Sauf que ça, c'est mon putain de problème ! »

Ma voix a vrillé dans les aigus. Il est parti en hochant la tête silencieusement sans un regard. Je continue mes tours, sans écouter les bruits extérieurs. Je cours sans m'arrêter jusqu'au moment où je vois que plus personne n'est en train de courir et que j'ai largement dépassé mes trois tours de plus. Mes camarades sont déjà par binômes et commencent les duels. Je me dirige vers eux mais le professeur m'interpelle.

« - Hé, Miller. Tu as cinquante tours de cordes à sauter avant. Alors dépêche-toi si tu veux prouver ta valeur, miss cheerleader. »

Je m'exécute en lui jetant des regards noirs. Je veux gagner un combat avant que la sonnerie retentisse. J'accélère le mouvement et finis rapidement l'exercice.

« - Stop, tout le monde ! Miller a, enfin, fini ses exercices. Je crois que tout le monde peut l'applaudir, dit le coach d'un ton condescendant.

- Monsieur, je crois que l'on peut aussi vous applaudir pour votre grande preuve de maturité et de sagesse. Maintenant, j'ai un combat à gagner... à moins que vous vouliez que j'aille voir monsieur Connor ? Vous savez pour lui dire combien vous respectez vos élèves, je lui réponds sur le même ton que lui. »

Je crois que je lui ai fermé son clapet car il s'est rassis et rumine sa colère. Les duels se font par classement : si tu gagnes, tu montes de terrain en terrain; tu perds, tu descends. Je déduis l'ordre des terrains grâce aux personnes placées... Les filles sont toutes placées vers une extrémité et les garçons qui paraissent faire du sport d'un autre. Je pousse un garçon dont je ne me rappelle pas le nom et lui dis que la place est pour moi. Il proteste, ainsi que l'arbitre mais j'entreprends de donner un coup de pied -je rappelle que cela se fait avec des touches et non des frappes- à mon adversaire qui est... Noah. Je me bats comme une lionne et lorsque le sifflet retentit, je suis déclarée vainqueur.

« - Je ne savais pas que tu savais boxer, souffle Noah.

- Cela fait partie des tonnes de choses que tu ne sais pas, je murmure. »

CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant