Chapitre 20

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On entend des voix étouffées qui proviennent de l'étage et des pas qui se déplacent.

« - Cameron, ils m'ont déjà pris tellement de fois. Je peux pas. Je peux pas revivre ce qu'ils m'ont fait après avoir tout découvert."

Des millions de questions se forment dans ma tête, mais ce n'est pas le moment de les poser.

" - Tyler, bouge, bouge, bouge. Ils peuvent bien me prendre je dirais que je me promenais pour mettre de l'ordre dans mes idées et que je suis un peu... malade. Aller bouge, tu m'en devras juste une, j'ajoute en souriant.

- Merci Cam, j't'adore, il murmure soulagé."

Il part vite se cacher dans un placard un peu plus loin. J'ai juste le temps de le voir se cacher que ma tante est déjà en bas de l'escalier pour me demander une explication. Mais quand mon oncle, descend derrière elle et aperçoit son sol tâché, il lâche un « putain », pour se recevoir ensuite, une tape de la part de ma tante. Tout pour garder l'apparence parfaite. June part chercher une serpillère, bouillonnante, sur le point d'exploser même.

« - Cameron, dit mon oncle prudemment, que s'est-il passé ? Tu parais... défoncée ?

- Je suis partie dehors me changer les idées. Pour réfléchir à mon comportement, tu sais. Et... tu me demandes si j'ai pris de la drogue ? je demande en rigolant. Tonton Trevor, c'est juste la fatigue. En plus tu sais très bien de ce que je pense des gens qui prennent cette merde. Ce ne sont que des bouseux qui ont besoin de pourrir leur vie parce qu'elle est trop nulle. »

Je débite ce mensonge sans problème. Et au-vu de la tête de Trevor, ça a marché. Aussi facile que ça. Apparemment, je réussis à mentir comme je respire, maintenant. Avant, j'étais opposée au principe du mensonge. Cela me paraissait quelque chose d'inutile, de toute façon tout finit par se savoir. A présent, je pense que tout ce que les gens ne savent pas ne va les tuer, non ?

Tante June revient serpillère en main mais ne s'approche pas de la scène de crime, dégoutée. Elle me tend la serpillère sans un mot. Je la regarde, faisant mine de ne pas comprendre.

« - Tu me dégoûtes. Nettoie. »

J'arque un sourcil, amusée. Un ordre ? Personne ne me donne d'ordre, surtout pas elle. Je la regarde avec défi en secouant la tête. Et sans un mot, je monte les escaliers pour m'enfermer à clé dans ma chambre. J'entends June, outrée, crier après moi, hurler comme un enfant qui n'a pas sa glace et Trevor la calmer. Elle pleure, elle crie, elle gémit sans fin.

J'ai l'impression que des heures s'écoulent avant que le silence et la pénombre s'abattent enfin sur la maison. Le calme après la tempête. Quelques minutes après que toutes les lumières soient éteintes dans la maison, j'entends quelqu'un frapper légèrement la porte. Je déverrouille la porte mais ne l'ouvre pas pour retourner me démaquiller dans la salle de bain. J'aperçois Tyler qui entrouvre la porte pour se faufiler dans la chambre.

« - Wouah... souffle-t-il. C'est pas passé loin, mais, t'es une vraie comédienne. Par contre, tu y es peut-être allée un peu fort quand t'es partie dans ta chambre, c'est ma mère quand même. »

Je lui lance un regard qui lui fait regretter ses paroles. Je lui rends juste la monnaie de sa pièce pour tous les propos déplacés qu'elle a pu avoir. Je rends justice, c'est aussi simple que ça.

« -Tu caches des choses, je déclare.

- Tout le monde en cache. Tu veux parler de mon passé ? Tout le monde en a un. Même toi. Mais je ne te demande pas de t'épancher dessus. »

Encore heureux. Je soupire.

« - James ? je lui lance.

- Ah, euh, il répare les dégâts de la fête. Dylan va le ramener pour le remercier.

- Quels dégâts ? Quand on est partis, il n'y avait pas tant de dégâts que ça. Juste comme d'habitude. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? je demande en me frottant le front à cause d'une migraine naissante. »

Tyler ne répond pas tout de suite, alors je tourne mes yeux qui voient encore au ralenti et injectés de sang vers lui. Je crois qu'il cherche comment expliquer la situation. Je réitère ma question et il se lance, enfin.

« - Dylan était soûle, comme toi sûrement, quand tu as embrassé Noah. Il t'a vu et ça lui a foutu une de ces haines. Et... quand Dylan s'énerve, c'est pas joli joli, tu vois. Surtout quand il n'est pas tout à fait lui-même.  Alors... il s'est jeté sur Noah et ils se sont battus. Et il a retourné toute sa maison, ensuite. James a renvoyé les gens chez eux et a essayé de minimiser les dégâts. Et malgré que James ne veuille pas que Dylan ne le ramène, il a quand même insisté et il le ramènera plus tard dans la nuit. Voilà. »

Tout s'embrouille dans ma tête et des images se forment. Dylan qui frappe Noah. Noah couvert de sang. Dylan qui fout le bordel partout. Un sourire se forme sur mes lèvres. Il n'a eu que ce qu'il méritait. J'esquisse un pas pour m'approcher de mon lit, mais m'effondre en trébuchant sur une chaussure. Super. Génial. Et je tombe sur un ancien t-shirt de Maman que je lui avais piqué. Avec son odeur.

« - Sors. S'il te plaît, j'ordonne à mon cousin. »

Il s'exécute sans avoir besoin d'explication. Le choc a renforcé mon mal de tête et les abysses du sommeil m'appellent, alors je m'autorise à fermer mes yeux humides.

CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant