Chapitre 46

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« - Cameron, souffle Noah. J-je ne sais pas quoi dire. Ecoute... J'ai des sentiments pour toi, lâche-t-il après un long silence. Je voulais m'éloigner de toi parce que j'avais peur. Peur de toi. Tu es devenue quelqu'un que tu n'es pas, Cam. Tu fumes, tu bois, tu te drogues... Je sais que derrière tout cela, derrière cette haine, cette colère et cette tristesse, il y a quelqu'un qui a un cœur et ce cœur tu le laisses enfoui depuis trop longtemps car tu as peur de souffrir. Moi aussi, j'avais peur de souffrir en restant avec toi parce que tu traînes avec tous les garçons de L.A, putain. Regarde ! Tu m'as embrassé mais le jour d'avant tu étais dans les bras de Dylan et celui d'après tu le trompais avec Aspen... Mais Cameron, ce n'est pas la vraie toi, ce n'est celle que tu es vraiment. Tu es une personne gentille, attentionnée et qui a un cœur en or et j'ai pu l'apercevoir lorsque l'on était tous les deux. Redeviens comme avant. Avant que l'accident arrive, je sais que tu n'étais pas comme ça. Je n'étais pas là, mais je sais qui tu étais. Tu n'étais pas ça. Tu ne peux pas faire ça à toi-même, tu ne peux pas t'infliger ça et je ne veux pas te laisser faire. J'ai l'impression que tu te caches derrière une putain de façade tout le temps ! Tu dois retrouver qui tu étais avant la mort de tes parents.

- Mais je ne sais pas qui j'étais avant, je ne sais plus. Je ne sais même plus qui je suis... je murmure.

- Je peux t'aider si tu veux. »

Il me fait un câlin et je pleure dans ses bras. Je ne sais pas qui je suis pour l'instant mais je sais que je veux redevenir la personne que j'étais. Noah a raison, je ne suis pas comme ça, mais l'idée de changement me terrifie. Instinctivement, je sors une autre cigarette et l'allume.

« - Pour commencer, dit-il en attrapant la cigarette, tu devrais arrêter ça. Ça va être dur mais tu peux le faire.

- Je ne vais pas y arriver... je murmure.

- Essaye, au moins, Cameron. Pour toi-même. Ne le fais pas pour moi ou ta tante ou qui que ce soit, fais le pour toi. Pour devenir la meilleure version de toi-même.

- D'accord. »

Je lui donne mes paquets de cigarettes et mon briquet qui se trouvent dans mes poches. Il me tend sa main et libre et ensemble, on jette tout ça à la poubelle quelques mètres plus loin.

« - Noah, je ne veux pas rentrer chez ma tante tout de suite... Comment dire... ?

- Tu peux rester chez moi aussi longtemps que tu le voudras, me coupe Noah.

- Merci, je murmure. »

Soudain, il rentre dans le bâtiment après avoir lancé un « je reviens, tout de suite ». Comment peut-il me pardonner aussi vite alors que j'ai fait tellement de mal à tout mon entourage ? Je ne sais plus qui je suis mais lui continue de croire en moi. Comment est-ce possible ? J'arrête de me poser toutes ces questions quand il revient.

« - J'ai rapidement expliqué à ma mère. Viens, on rentre.

- A pied ?

- Oui, c'est pas loin, et puis on est venus à pied avec ma mère et mon beau-père, donc on a pas trop le choix... »

J'acquiesce alors que mes pieds souffrent le martyre à cause de ces hauts talons. Au bout de quelques minutes de marches, ma cheville défaille, se tord et je tombe. Je lâche une ribambelle de jurons alors que Noah est plié de rire.

« - C'est pas marrant, Noah...

- D'accord, d'accord. »

Il m'aide à me relever et me dit d'enlever mes talons. Il finit par me porter sur son dos pour me ramener chez lui. Nous mourons de rire dans la rue, en pleine nuit, sur les épaules de Noah et je profite de chaque seconde. Chaque seconde avec lui est magique et chaque seconde que je passe avec lui, je me rends compte que les simples sentiments que je croyais avoir pour lui sont bien plus forts que cela en réalité.

CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant